Water Lily : l'éclosion.

De vase, je deviens nénuphar. Avec un ph. Pas un f.

- Papa ? Grimaçai-je.

- Bonsoir Keyli.

Son sourire timide me fit un effet foudroyant. Les larmes me montèrent aux yeux. Il était là. Devant moi. Sans sa meute et au milieu de nombreux marqués. Tant pis. Tant pis pour ma rancœur. Tant pis pour ma tristesse. Tant pis pour ma colère. Violemment, je me jetais dans ses bras et il en fût si surpris qu'il me réceptionne de justesse. Son odeur enivra aussitôt mes sens. La pression des derniers jours retomba brutalement alors qu'il me serra vivement contre lui, blottissant ma tête dans le creux de sa nuque. Fragile et enfantine, je me laissai bercer par sa voix rauque et rassurante.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Murmurai-je sans me détacher de lui.

- Je devais veiller sur ma fille, affirma-t-il calmement en caressant mes cheveux. Qu'aurait dit ta mère si elle avait su que je te laissai voyager aussi loin toute seule ?

- Elle serait folle furieuse, souriais-je malgré moi. Tu as de ses nouvelles...? Je lui ai envoyé un mail avant de partir mais elle commence à se douter de quelque chose...j'ai du mal à la maintenir à l'écart.

- Elle est folle d'inquiétude, soupira-t-il. Je suis resté quelque temps prêt de la maison et je n'ai pas cessé de la voir se ronger les sangs. Elle essaye de t'appeler sans cesse mais tu ne réponds pas, il est logique que cela l'affole. J'ai déjà dû crever ses pneus une paire de fois afin de l'empêcher de se rendre à Dacer.

- Je n'ai aucun réseaux ici, rétorquai-je dans une grimace. Je lui avais pourtant dit que nous partions en voyage scolaire.

- Sans permission parental ? Souligna David dans un regard réprobateur.

- Andrew l'a appelé, affirmai-je bougonne.

- Tu l'as connais, soupira-t-il. Et puis tu as refusé de revenir beaucoup de fois...en réalité, depuis quand tu ne l'as pas vu Keyli ?

- Depuis mon anniversaire, murmurai-je en me crispant. Les choses n'ont cessées de se compliquer depuis ce moment.

- Il faut absolument que tu ailles la voir dès que tu en as l'occasion, soupira David visiblement nerveux. Elle va devenir folle si elle n'a pas de tes nouvelles.

- Je tâcherai de trouver un moyen de la contacter, affirmai-je. Il ne faut pas qu'elle se rende à Dacer, ce serait une catastrophe.

- Il pourrait y avoir pire scénario, rétorqua mon père. Se rendre à Dacer est une chose, s'apercevoir que tu n'y es pas mais que la plus part des autres élèves si mais pas le directeur...je ne sais pas si tu en as conscience Keyli, mais cela pourrait franchement ressembler à un enlèvement. Ou pire encore.

Je marquai un temps d'arrêt. Oui. C'était plausible. J'avais toujours habituée ma mère à être une enfant calme, réservé mais aussi excessivement proche d'elle. Bien que je refusai son contact, j'avais toujours fait en sorte de ne pas l'inquiéter, de l'appeler régulièrement et de ne jamais faire la moindre vague dans quelque domaine que ce soit. Alors soudainement je ne l'appelais plus, je ne rentrais plus à la maison, j'envoyai même un unique mail pour la prévenir d'un départ imminent dans un pays étranger. Je me mordis la lèvre. Elle devait être morte d'inquiétude.

- Tâche de l'appeler, insista David.

- Je le ferai, affirmai-je avant de réaliser brusquement. Tu étais vers la maison tout ce temps ? Tu lui as parlé ?

- Une fois, soupira-t-il. Cela ne s'est pas très bien passé mais j'ai bonne espoir qu'elle me pardonne un jour de vous avoir abandonné.

- Pourquoi changer d'avis ? Soufflai-je froidement.