Épilogue. Cyriel.

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Solitude. Que ce mot sonnait doux sur mes lèvres. Je respirai à plein poumon l'air pure de cette plaine sans fin. Pas la moindre trace humaine, pas la moindre trace de vie hormis celle d'animaux. Depuis combien de temps n'avais-je pas ressenti le plaisir de l'errance ? Trop longtemps. J'avais oublié la saveur exquise du silence, le délice suprême de se voir seul face une étendu vide et qui nous appartenait à nous seul.

Je contemplai le ciel. Bleu. Immense. Unique. J'aimai cette étendu bleu plus que tout les paysages. Un étendu de liberté, de rêve, d'immensité. Le ciel était mon élément là où l'eau était celui d'autre. Quand je contemplai un ciel, j'en trouvai toujours la beauté. Nuage. Clarté opaline. Ciel de neige et ou couché de soleil rougeâtre, le ciel était un lieu que peu de gens pouvaient comprendre.

Et pourtant. Un léger sentiment brimait cette appelle si puissant. Un visage. Un nom. Cette fille changeait beaucoup trop de chose à mon goût. Lentement, je laissai glisser mes pieds nus sur le sable qui recouvrait le sol. Un désert. C'était la première fois que je découvrais ce genre de paysage, aride et sec, il ne me convenait que partiellement mais je m'y sentais à l'aise malgré tout. La nature était mon élément. Celui dans lequel j'évoluai avec le plus d'aisance et de plaisir.

J'avançai alors que, si je découvrais pour la première fois le désert, ce n'était certainement pas la première fois que j'arpentais le monde, seul. A une époque, je n'avais cessé de faire cela. J'avais voyager au quatre coin du monde, savourant chaque forêt, chaque pleine, chaque ruisseau. Sans but précis j'avais parcouru les pays jusqu'à en connaître les moindres recoins, les moindres détail. J'avais adoré ça. C'était devenu un besoin primitif de devenir un nomade qui ne se fixait jamais nul part. Mais on avait glissé un autre destin entre mes doigts. J'avais d'abord rencontrer Gabriella, une humaine doté d'une grande douceur et dont j'étais tombé profondément amoureux. Je l'avais longtemps emmener avec moi, mais elle était humaine et elle voulait envisagée un autre avenir. Je m'étais donc fixé quelque temps avec elle en Espagne. Mais elle n'était que la première étape de mon chemin.

C'était lors de ma troisième visite de l'écosse j'avais découvert Tamara. Ravagée par sa soif, abandonnée de tous et entrain de sombrer dans la plus douce des folies. J'aurai pu passer mon chemin, la laisser s'enfoncer un peu plus. Mais je ne l'avais pas fait. Je venais de perdre Gabriella et pourtant j'avais pris le risque de m'enticher d'une nouvelle personne. Je suppose que c'était aussi ma manière d'expier la faute de la mort de la jeune femme. Tamara avait été ma sauveuse bien plus que je n'avais été son sauveur, en réalité. Elle m'avait ramené vers une certaine sérénité que j'avais perdu et que même les voyages ne provoquait plus.

Quand elle m'avait demandée de la suivre à Dacer, j'avais accepté dans un premier temps, voulant découvrir la France et encore la surveiller pendant quelque jour. Mais une fois que j'ai été dans l'établissement, je ne l'avais plus quitté. Pourquoi ? Pour Tamara. Mais aussi parce que j'avais trouvé un rival, un guerrier qui avait attisé une nouvelle soif en moi : voir jusqu'au j'étais capable de pousser mes capacités. Kenan était alors devenu un ami. Un meilleur ami même, je suppose. Tamara et lui ne s'entendaient clairement pas, cependant ils avaient su me retenir dans ce vieux château. Je m'y étais trouvé une place sans avoir besoin de me lier plus intensément à quelqu'un.

- Mais tu as dû arriver, murmurai-je alors je fermai les yeux en savourant quelques instants les rayons brûlant du soleil.

Keylinda Leilani. Quand Andrew m'avait demandé d'être, possiblement, son créateur je n'avais pas refusé. Pour quelle raison ? Parce que j'étais persuadé que cette enfant capricieuse et peureuse ne serait jamais lié à mon dieu. Mais j'avais eu tort. Cette enfant regorgeait de surprise, regorgeait de vitalité. Sans que je ne me rende compte je mettais mis à la surveiller, à regarder le moindre de ses faits et gestes. J'étais étrangement attiré par cette fille dont les pleurnicheries me tapaient sur les nerfs chaque jour un peu plus. On naissait fort ou on le devenait, mais elle ne semblait être ni l'un ni l'autre. Du moins. Pendant un temps.

Water Lily : l'éclosion.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant