Au-delà des limites

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PDV OMNISCIENT

Cela fait maintenant des semaines et des semaines qu'Elian travaille dur pour décrocher la signature du président japonais. Ça lui prend énormément de temps et de travail. Ce qui le change puisqu'en temps normal, grâce à son sens des affaires, il lui suffit quasiment de claquer des doigts pour obtenir la signature du vieux qu'il veut.

Cette fois, l'héritier comprend l'hésitation du président japonais à signer. Après tout, s'il le fait, il s'engage à céder un sixième du territoire japonais. Elian a bien analysé la situation et il se trouve que le Japon a des difficultés financières, ce à quoi il peut remédier facilement. Alors, un sixième de territoire contre trois cents milliards de yens, il ne peut pas refuser. Cette part du pays est nécessaire pour implanter des industries de textiles où les matières premières requises se trouvent déjà sur place.

Le jeune héritier relit encore une fois le contrat pour vérifier que tout y est. La limousine arrive enfin devant une grande grille métallique qui semble s'étendre infiniment.

Après avoir signalé sa présence par le biais du microphone, les grilles s'ouvrent sur un long sentier menant au manoir. Arrivé devant l'entrée, le chauffeur s'empresse d'ouvrir la porte au jeune prince. Une ribambelle d'hommes en costumes noirs s'inclinent face à lui, coutume japonaise. Elian en fait de même.

Il entre enfin dans la bâtisse, un grand hall s'impose à lui. Des motifs orientaux décorent chaque centimètre des murs et du sol, des fontaines sont encastrées aux murs et des voiles rouges sont accrochés au plafond pour former un nénuphar rouge géant. Après avoir traversé une dizaine de couloirs, l'employé qui accompagne Elian ouvre une porte en bois.

Le président se tient près de la baie vitrée, le regard perdu dans la vue qui s'offre à lui. Le prince s'avance et se racle la gorge. Le vieil homme se retourne avec un sourire chaleureux, et s'incline poliment face à Elian.

- Konishiwa, dit Elian d'une voix grave.

Le président lui rend son salut en souriant et propose de s'assoir dans les sièges face à lui. Une fois assis, ils commencent àdiscuter en japonais.

- Avez-vous lu le document que je vous ai fait parvenir ? commence Elian.

- Vous ne perdez pas de temps jeune homme, remarque-t-il en sirotant son thé. Effectivement, je l'ai lu et votre proposition me semble très intéressante. Bénéfique pour les deux parties.

Elian sourit afin de montrer son contentement au président, encore une chose qu'il n'a pas l'habitude de faire.

- Nous pouvons procéder à l'officialisation alors. Voulez-vous bien signer ici et là ? dit Elian en cherchant son bic dans la poche intérieure de sa veste.

Il ne le trouve pas immédiatement et le cherche rapidement pour retrouver son fameux bic dans une autre poche. Le prince maudit sa servante intérieurement tout en continuant de sourire pour faire bonne impression, et en finir au plus vite, qu'il puisse démontrer à son père qu'il n'est pas un incapable.

Le président accepte le bic qu'Elian lui tend et s'abaisse afin de signer. Le bout du bic touche presque la feuille, l'héritier est déjà convaincu de sa réussite. Mais le vieil homme se relève subitement. Elian tente de cacher son agacement, sa colère et sa frustration en demandant au président d'une voix filtrée de tout sentiment :

- Un problème ?

- Avant de signer, j'aimerais changer un détail au contrat, dit le japonais en fixant Elian droit dans les yeux.

Le jeune homme quant à lui bouillonne de l'intérieur.

- Bien sûr, quelque chose ne vous convient pas ?