PROLOGUE

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                     Ce genre d'histoire commence toujours avec une pauvre fille. Vous savez la fragile, délicate, que devrais-je dire virginale et charmante jeune femme qui adore manger des cupcakes au glaçage rose bonbon (surtout quand elle déprime) mais qui garde la ligne en toute circonstance même lorsqu'elle apprend le décès de sa mère. Oui ce genre-là.

                        Eh bah, cette nana détestable c'est moi, Adaline vingt-trois ans. Enfin à quelques détails près, je ne suis pas fragile ou délicate. Je déteste toutes les sortes de cupcakes et ma ligne adore faire le yoyo. Cependant, je suis au chômage et ma mère est bel et bien décédée. Est-ce que je suis remplie de tristesse pour autant ? Pas vraiment... Nous n'avons jamais été très proche. J'ai quitté la ville directement après le lycée. Elle m'avait aidé à porter mes cartons dans le pick-up et était repartie bosser. Pas de baiser, pas d'embrassade, ni d'au revoir larmoyant. Nous avions toujours fonctionné comme ça. Elle m'avait élevé seule après la mort de mon père lorsque j'avais sept ans. A partir de là, elle m'avait montré comment fonctionnait le micro-onde pour ne pas avoir à embaucher de baby-sitter. Elizabeth, ma mère, s'occupait du bar au Country Club de la ville depuis son ouverture, il y a trente ans. C'était son bébé, le premier on va dire. J'avais très bien compris qu'elle travaillait tout autant pour me nourrir que pour elle-même. Elle détestait ne rien faire. Je le savais très bien, j'étais pareille, sauf que je ne voulais pas rester dans cette ville où j'avais vu le jour. Ou tout le monde connaissait tout le monde ainsi que leurs pires secrets. Bref, c'est pour cette raison que je dois quitter mon minuscule studio mais aussi parce que j'ai quitté mon dernier boulot. Et comme il y a cinq ans, je mettais les cartons dans mon véhicule et me préparais à six heures de route pour retrouver Harper Sea...

HARPER SEA : AdalineWhere stories live. Discover now