CHAPITRE 8

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Après que ma voix suave, presque envoûtante, ait retenti ; je recule d'un pas pour obtenir une distance approximativement correcte avec elle. Bien évidemment, son état second est proche de l'incompréhension. Mes propos n'ont pas vraiment été concrets, je présume. Alors qu'elle s'apprête à prendre la parole, la lieutenante Hopkins débarque dans le hall d'entrée.

— Maintenant que vous êtes côte à côte. J'ordonne que l'un de vous se décide à m'expliquer ce qui s'est passé hier soir ! déclare-t-elle en s'adressant à Pearl et moi.

Étant donné que je ne sais strictement rien en ce qui concerne les événements de la veille, je tourne la tête vers Mini-Hopkins. Par ailleurs, celle-ci a perdu toute sa crédibilité face à sa génitrice. Il faut savoir que l'officière Hopkins nous regarde avec une colère flamboyante. Ça en est presque effrayant. D'habitude, elle est plus douce, plus calme... Mais, là, c'est carrément le diable incarné ! Ça me fait penser à Thalia... Oh, quand j'y pense, il va falloir que je lui fasse une visite ! J'aimerais bien savoir comment elle se débrouille sans son beau et vaillant neveu préféré. Je suis certain qu'elle est en train de galérer.

— Une personne s'est attaquée à lui, et voilà. C'est tout, dit calmement Pearl. Je pense que le tueur était présent, et que c'est lui qui a tiré une flèche dans son épaule.

Oh, merde ! La pointe a sûrement été empoisonnée, rétorque immédiatement Mme Hopkins.

Cette dernière se précipite vers moi pour examiner la plaie se situant sous mon bandage. Je grimace légèrement, sous le regard paniqué de la policière bipolaire. Deux secondes plus tôt, elle me fixait comme si elle voulait me tuer, et maintenant, elle s'inquiète pour moi. Mais, elle est lunatique ! Sinon, ce n'est pas possible.

— J'ai absorbé la substance narcotique, m'man. Il va bien, souffle Pearl. Ce n'était pas du poison, ne t'inquiète pas.

— Narco-quoi ? dis-je en fronçant les sourcils.

— Laisse tomber, crache-t-elle avant de se tourner vers sa mère. Hum, maman... Vu que la soirée a en quelque sorte dégénéré... Il faut que tu saches que j'ai utilisé les maîtrises. Je n'avais pas le choix...

— Des gens t'ont vu ? interroge soudainement Mme Hopkins en lui coupant la parole.

Mais, mais... C'EST QUOI ENCORE CE BORDEL ? Leur conversation est assez douteuse.

— Oui, répond Pearl en baissant les yeux vers le sol. Mais lui, non. Il était tombé dans les vapes à ce moment-là.

Clairement, cette fouine parle de moi. En plus de ça, elle n'hésite pas à me montrer vulgairement du doigt comme si j'étais une merde, ou un truc dans comme ça ! Bonté divine, je n'ai jamais eu autant de manque de respect de toute ma vie. Comment vais-je pouvoir vivre avec elle ? Et comment vais-je pouvoir faire en sorte qu'elle m'aime si elle agit ainsi ? En fin de compte, peut-être que le jeu de séduction des Bad Boys n'est pas aussi facile à tous les coups ! C'est un véritable défi. Et pour regagner ma fierté, je dois accomplir mon serment ; la faire tomber. Il est inconcevable que je puisse échouer. Je suis le plus fort à ça. Et tout le monde le sait, en particulier mes victimes qui ne sont pas vraiment sorties indemnes de cette malsaine manipulation.

— Ok... d'accord, fit Mme Hopkins en réfléchissant. Il faut que je passe un coup de fil dans ce cas. Pendant ce temps, vous pouvez manger le gâteau qui se trouve dans la--

Elle n'eut le temps de finir sa phrase que je me dirige rapidement dans la cuisine. Comme prévu, un joli gâteau au chocolat est disposé au centre de la table. Sans plus tarder, je m'assis sur l'un des sièges en ignorant le regard des deux Hopkins étant braqués sur moi. Elles sont sûrement en train de m'admirer ! Je ne vois pas d'autres hypothèses possibles. Je déguste une part de gâteau en songeant à me rendre chez Thalia, demain – puisqu'on va être dimanche et qu'elle ne travaille pas au supermarché, c'est le moment idéal !

Devon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant