CHAPITRE 10

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Tous les événements se sont défilés à une vitesse affolante. Coups de pieds. Sauts renversants. Baffe phénoménale. Bref. Tout ça pour dire que mon combat contre cette bande de motards a été des plus mémorables. Croyez-moi ; c'est digne des plus grands films d'action hollywoodiens ! Étant donné que je suis face à une dizaine d'adversaires, cette lutte n'a pas été vraiment facile, puisque plusieurs personnes m'attaquaient en même temps. Mais malgré ça, il est évident de me qualifier comme étant le gagnant de cette bagarre ensanglantée. Tout simplement, car je suis largement plus fort que tous ces malabars à la con. C'est incontestable. Ils sont comme Calvin, c'est-à-dire, un simple tas de muscles. Aucune logique dans leur petit cerveau... Ils sont tous débiles, du moins, à l'exception près. L'un d'eux est un pur salopard – assez malin, je dois l'admettre ! Pourquoi ? C'est simple. Il détient injustement un objet tranchant. De ce fait, je suis blessé au niveau de l'abdomen. Super...

La perte en abondance de mon sang explique parfaitement mon état. Et puisque la route entre le hangar et la maison des Hopkins est assez longue, la douleur n'a fait que de s'amplifier. Résultat ; j'emboîte le pas vers l'allée de la baraque de Pearl en espérant que celle-ci ne soit pas endormie. Par ailleurs, sa voiture demeure à proximité du garage signalant sa présence au sein de la résidence. Dans le but de limiter la souffrance, je fais une pression sur la blessure. Ceci m'arrache instinctivement un cri de douleur. Bordel. Fais chier ! C'est un miracle que je sois parvenu à me rendre jusqu'ici en moto, alors il est hors de question que je reste bloqué sur le seuil de cet habitacle. Il est inconcevable que tous mes efforts soient détruits à néant, car la chieuse est en train de dormir paisiblement ! Avec force, j'abaisse la poignée, et HALLELUJAH. La porte n'est pas fermée à clé. Dieu merci.

C'est avec une lenteur époustouflante que j'entre dans la demeure avant de finir par m'effondrer brutalement contre le parquet glacial. Ma vivacité d'énergie s'est entièrement estompée. Je suis clairement exténué. La vive douleur se trouvant dans mon abdomen me consume lentement de l'intérieur. Une chance que je sois habitué à ce type de blessure ! Selon moi, elle n'est que superficielle. C'est seulement le fait que mon sang diminue qui me rend si engourdi. J'irais beaucoup mieux demain. C'est une certitude ! Avec une masse d'antidouleur dans l'estomac, tout va bien se passer.

Être un boxeur n'est pas si facile ; si l'on n'arrive pas à encaisser les coups ; notre carrière foutue. Il faut constamment se relever et résister à la souffrance. Même ceci pourrait aggraver notre état de santé, quitte à devenir mortel, nous devons continuer à donner le meilleur de nous-même. Lorsque l'on se bat dans des combats illégaux, organisés dans un hangar au beau milieu d'une forêt ; forcément, les conditions de sécurité des boxeurs ne sont pas optimisées. Plusieurs personnes ont succombé aux frappes, bien que ceci ne soit pas particulièrement médiatisé.

— OH BORDEL ! Devon, c'est toi ? hurle Pearl en se précipitant vers moi.

Bah, oui. C'est moi. Bruh. Elle est aveugle, ou ça se passe comment ? Non, sérieusement ! C'est la question la plus débile du monde.

Instinctivement, je lève les yeux vers elle avec l'expression faciale exprimant : nan, sans blague, Sherlock ? Bien sûr que oui, je suis DEVON ! Comment peut-elle ne pas être sûre de me voir, moi, spécimen doté d'une beauté sensationnelle ? C'est scandaleux...

Tout compte fait, je pense que ses paroles n'étaient pas une véritable question. Elle a seulement été étonnée de me découvrir dans un tel état, c'est-à-dire, affaibli. Ohh, ceci est bien plus plausible comme hypothèse !

Sans plus tarder, elle m'aide à me relever en mettant mon bras au-dessus de ses épaules, et sa main sur ma taille. Avec difficulté, on monte les escaliers jusqu'à arriver dans une chambre.

Devon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant