Chapitre 29

198K 11.1K 761
                                    

   Rentrée à l'intérieur, je souriais en lisant le message de Tristan qui râlait de mon comportement. Plus tard, Isa m'appelait à venir dans le salon. Une fois là-bas, je constatais son air tendu. Elle prit place sur le canapé et m'invita après à faire de même.

— Écoute ma chérie... déclara-t-elle en liant nos mains. Il faut que je te parle de quelque chose d'important. Sache que cela ne changera en rien notre relation.

– Euh oui... dis-je simplement, un peu confuse.

   Isa m'offrît un tendre sourire, puis prit une profonde inspiration.

— Si nous avons emménagé ici ce n'est pas pour rien. Laylou... Tu as encore de la famille, continua-t-elle, mon cœur s'envolant limite quant j'eus compris ses paroles.

– Pardon... ? fut le seul petit mot qui sortait de ma bouche.

    Je ne comprends pas. Je ne peux pas avoir de la famille. Mes parents étaient fils et fille uniques et leurs parents n'étaient déjà plus de ce monde.

— Tu n'as jamais entendu parler de lui et c'est normal, continua Isa. Avant ta naissance, ta mère s'était violemment disputée avec lui. Depuis ce jour, ils ne s'étaient plus reparlé. Ce lui Laylou... C'est ton grand-père. Le père de ta mère.

    Un tourbillon d'émotions me prit au ventre. Je serrais les mains contre les siennes, choquée par ses paroles. Comment a t-elle pu me cacher le fait que j'avais encore de la famille ! Même ! Mon grand-père !

– Isa tu m'as caché ça pendant plus de dix ans ! Pourquoi ne me l'as-tu pas dit avant ! m'exclamai-je immédiatement, bouleversée.

— Je n'ai pas pu te le dire car ta mère m'avait fait promettre de ne pas te le dire avant que tu ne sois plus grande... Je ne sais même pas si lui connaît ton existence...

— Mais as-tu vraiment pensé à moi ? Je suis restée pendant dix ans à croire que je n'avais pas de famille, que personne ne voulait de moi ! Heureusement que tu étais là, oui ! Mais j'aurais voulu que tu me dises ce secret, avant ! On s'était promis de tout se dire !

    Des larmes commencèrent à s'agiter contre mes cils, l'émotion prenant totalement le dessus sur moi.

— Ma Laylou je suis terriblement désolée, si tu savais... Je pensais que ta mère et moi avions fait le bon choix... reprit Isa dans un murmure, alors que je décidais de partir pour ne pas dire des mots plus durs.

— Je vais prendre l'air.

    Elle n'eut pas le temps de me rattraper que j'étais déjà en dehors de la maison. Le souffle court, les larmes présentes sur mes joues rougies de froid, je décidais de m'asseoir sur un banc, en préférant réfléchir à tout ceci.

**

PDV Tristan

À peine les derniers mots furent prononcés à la fin de cet appel, que je m'empressais de prendre ma voiture. Je roulais depuis un moment, mais toujours pas de Laylou en vue. Je décidais donc de me stationner et de sortir la chercher à pieds. J'essayais toujours de l'appeler entre-temps, mais rien ne se passait. Ça devait faire au moins une demi-heure heure que je marchais, et toujours rien. Soudainement mon téléphone vibra.

C'était Laylou.

~ Je suis au parc, rue traversière. Viens s'il te plait.~

    Quelques minutes plus tard, j'étais arrivé sur le lieu.  Mon regard se posa directement sur cette silhouette. Elle se trouvait sur un banc et regardait ailleurs. Droit devant elle, le regard perdu. Je décidais en douceur de m'approcher d'elle. Et dès qu'elle vit mes chaussures, elle releva sa tête. Ses yeux étaient remplis de larmes. Je la pris dans mes bras, en sentant étrangement mon coeur se remuer face à son visage attristé.

— Si Isa t'as caché cela c'était pour une bonne raison. Elle ne voulait que ton bonheur, elle me l'a dit et...

Laylou me coupa dans mes paroles et me poussa.

— Non mais je rêve ! Même toi tu le savais !

— Non... Enfin oui... bredouillai-je.

Bravo Tristan.

— Je n'étais même pas au courant de ça et toi tu l'étais !

— Laylou... Isa m'a appris cela quelques jours avant. Il faut que je t'explique...

    Laylou sembla enfin m'écouter. Je pris place à ses côtés, Je lui racontais donc tout ce que Isa m'avait dit. Nous, son grand-père... Bon. Elle était un peu choquée ; même beaucoup. Elle ne parlait plus et elle regardait simplement dans le vide. Mais je sais qu'elle avait compris mes paroles et surtout, avait compris qu'Isa avait fait tout cela pour son bien.

— Ça va ? demandai-je, en posant une main sur sa cuisse.

— Merci de m'avoir tout raconté. Demain j'irais parler à Isa... déclara-t-elle finalement d'une voix basse.

— Demain ?

    Elle me regardait avec ses jolis yeux verts et je compris aussitôt où elle voulait en venir.

— Je ne vais pas te laisser dehors comme ça, allez viens, poursuivis-je, en me redressant.

    Je lui souris, puis lui pris la main afin de repartir en direction de ma voiture. Plus tard et un trajet silencieux, nous arrivions devant chez moi. Laylou entra quelques minutes dans ma chambre et je lui donnais ensuite un de mes t-shirt pour qu'elle puisse dormir confortablement. Elle me remerciait d'une voix basse, puis s'allongeait aussitôt dans le lit.

— Ça va aller ? lui demandai-je, après l'avoir rejoint.

— C'est bon. Il fallait bien que je l'apprenne un jour ou l'autre... Merci encore d'être venu et de m'avoir expliqué.

    Sur ces paroles, elle s'approcha de moi pour déposer un doux baiser sur mes lèvres.

— Tu es content maintenant ? Je sais que tu l'attendais, dit-elle, encore avec un sourire au coin.

— Exactement, avouai-je, heureux et ravi de son geste.

   Elle rigola légèrement, puis j'entourais ensuite mes bras autour de sa taille. Laylou se colla à moi et plaça ensuite sa tête contre mon épaule. Elle s'endormit finalement quelques minutes plus tard et je fis de même, toujours en la serrant dans mes bras.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant