Chapitre 30

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   Je dormais paisiblement, quand soudainement, quelque chose s'affaissa sur moi. Je n'eus le temps d'ouvrir mes yeux, que j'entendais déjà crier :

— Laylouuuu!

   Je dégageai les quelques cheveux de mon visage et aperçus aussitôt le visage de Lilou.

— Tu aimes bien réveiller les personnes toi, non ? lui demandai-je, en souriant.

    Elle acquiesça de la tête et me fit après un énorme câlin. Cette petite est vraiment trop mignonne. Quelques minutes plus tard, nous nous levions pour aller dans la cuisine. Lilou m'avait dit que Tristan était en train de préparer le petit-déjeuner et j'avais bien envie de voir ça. Nous arrivions quelques minutes dans la cuisine et je vis Tristan, seulement vêtu d'un jogging noir.

— Arrête de baver, déclara-t-il aussitôt.

— N'importe quoi...

    Sous son rire, je pris place à côté de Lilou qui mangeait déjà ses céréales miels pops. Tristan me servit après, un chocolat chaud, et je le remerciais, contente de ses gestes.

— Tu me connais bien maintenant, dis-je, ravie.

— Il faut bien que je connaisse les goûts de ma petite amie, non ?

    Soudainement, quelqu'un cria. C'était la voix d'une fille, ou plutôt une femme. Et c'était un cri qui avait su me faire sursauter. Je n'eus même eu pas le temps de me retourner, qu'une femme me serra dans ses bras.

— Oh mon Dieu... Je suis tellement heureuse ! Ne t'en fais pas ! Tu es acceptée dans la famille ! s'exclama-t-elle dans mes oreilles.

     À cette phrase prononcée, je savais désormais qui était cette personne. Catherine, la mère de Tristan et Lilou. Elle me souriait de toutes ses dents. Ah, oui. Elle a l'air très heureuse.

— Arrête maman. Après elle va fuir... râla finalement Tristan.

   Sa mère m'offrît un regard tendre et quand je croisais ses yeux, je repensais tout de suite à Isa.

— Tristan, je suis désolé. Je dois absolument partir pour parler à Isa, annonçai-je, en me levant de ma chaise.

    Catherine me regarda, puis lança un nouveau regard à Tristan. Comme il me l'avait raconté hier soir, Catherine m'avait connu durant mon enfance. Bien-sûr je ne me souvenais de rien, mais elle si.

— Laylou, je pourrais te parler avant ? me demanda Catherine.

    Je fus un peu étonnée de sa demande, mais acquiesçai tout de même de la tête. Nous partions donc dans le salon. Elle prit place sur le canapé en cuir et je fis de même.

— Je suppose que tu es au courant de tout maintenant... s'ensuit-elle. Je suis désolée si je n'ai rien dit jusqu'à présent. J'avais fait la promesse à Isa de ne rien te révéler tant qu'elle ne te l'aurait pas dit.

— Je comprends... Ne vous inquiétez pas. Mais alors, vous m'avez vraiment connu durant mon enfance ?

   Un magnifique sourire apparut sur son visage, et elle commençait donc à me raconter des histoires de Tristan et moi petits. À ce que je constatais, nous étions souvent collés ensemble...

— Je ne sais pas si tu l'as remarqué ou non, reprit-elle d'une voix plus marquée. Ou même si Tristan te l'a dit, mais je ne suis pas la mère biologique de Tristan et Lilou.

    Face à mon regard interloqué, elle continua :

— Leur mère est décédée assez jeune. Tristan l'a connu, alors que Lilou très peu. Un jour j'ai rencontré leur père qui est désormais mon mari aujourd'hui. Tristan l'avait mal accepté au début, mais maintenant ça va mieux. Enfin... Même s'il m'appelle maman, cela reste assez rare. Un jour, nous t'avons rencontré avec tes parents. Et c'est de là, que tout a commencé.

    J'étais abasourdie. Pourquoi Tristan ne m'avait-il pas révélé cela ? Je ne disais rien et laissais donc Catherine continuait. Elle me racontait encore quelques anecdotes, puis me demandait soudainement d'être aux côtés de Tristan lors de moments difficiles. Je ne sais pas trop de quoi elle voulait réellement parler, mais j'acquiesçais, et la discussion se termina ainsi.

**

   Tristan et moi nous retrouvions désormais dans sa voiture pour nous rendre chez moi. Je n'ai pas osé parler. Lui non plus d'ailleurs. J'étais un peu déçue du fait qu'il ne m'ait jamais parlé à propos de sa belle-mère. Mais pour le moment, j'avais d'autres choses à me préoccuper. Isa. Finalement arrivée, je remerciais Tristan de m'avoir ramené puis je me dirigeais ensuite vers ma porte d'entrée. Je soufflais un bon coup et me décidais enfin de rentrer. Isa m'entendit et courut donc vers moi, tout en pleurant.

— Ma chérie... Si tu savais comme je suis désolée... dit-elle, sa voix se cassant en douloureux sanglots.

    L'entendre pleurer m'avait immédiatement fait monter les larmes. J'étais faible face à ses pleurs. Cela me brisait le cœur. Et finalement, après s'être calmées, Isa m'expliqua tout, comme l'avait fait Tristan.

— J'ai compris maintenant, avouai-je. Je suis désolée de m'être emportée comme ça hier. Tu as toujours veillée sur moi, et ça, jamais je ne te remercierai assez.

    Isa me prit dans ses bras pour m'offrît un long câlin.

— Mais d'ailleurs, tu savais que Catherine n'était pas la vrai mère de Tristan ? repris-je, toujours étonnée de ces révélations.

— Oui. La mère de Tristan était très malade et elle restait souvent à l'hôpital. Je ne l'ai vu qu'une fois. Elle est décédée quelques mois après la naissance de Lilou. Quelques années ont passé et Catherine est ensuite apparue. Lilou était encore très jeune et Tristan était assez turbulent. Il n'a pas accepté Catherine au début... Puis petit à petit les liens se sont tissés. Et maintenant ils vivent tous heureux. Même si Tristan ne le montre pas tant que ça, il adore Catherine et la considère désormais comme sa mère, je suppose.

   C'est vrai que cela avait dû être très dur pour Tristan.

— Laylou... reprit Isa. Ce jour ne va pas tarder à arriver. Il faudra que tu le soutiennes, d'accord ?

— De quoi ? Quel jour ?

— Le neuf février. Juste un mois avant ton anniversaire, c'est le jour de la mort de sa vraie mère. Catherine m'a raconté que lorsque ce jour arrive, Tristan ne parle à personne et reste une journée entière au cimetière. Je compte donc sur toi pour l'aider.

— Je comprends, ne t'en fais pas
Isa. Je serai avec lui, assurai-je.

    Elle me fit un sourire, puis me prit une nouvelle fois dans ses bras.

    Le soir, je décidais enfin d'appeler Tristan. Je lui ai donc tout raconté pour Isa et moi. Il fallait maintenant que j'amène le sujet de sa mère.

— Je sais pourquoi tu m'as réellement appelé, me coupa-t-il. Je comptais vraiment te le dire un jour, mais je t'avoue que ce sujet reste encore difficile.

   Je lui expliquais que je ne lui en voulais pas et avec toutes les discussions que j'avais eues, je comprenais mieux. Nous sommes restés au moins une bonne heure à parler, en nous faisant promettre de ne plus rien nous cacher d'aussi important.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant