Chapitre 31

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   Un mois était passé depuis cette histoire. Pendant ces dernières semaines, nous avions cessé de travailler sur le projet. Nous nous voyions donc presque tous les jours, ainsi que les week end. Et cela avait bien fait évoluer notre relation je dirais. Catherine était très heureuse pour nous. Elle voulait toujours que je reste manger chez eux. Et évidement, Lilou était super heureuse car elle pouvait désormais me voir plus souvent. D'ailleurs, j'avais enfin rencontré leur père au détour d'un dîner. Dès qu'il m'avait vu, il m'avait directement serré dans ses bras. Il m'avait parlé de mes parents et cela se voyait qu'ils avaient été de très bon amis.

 
    Aujourd'hui était finalement arrivé. Je me suis levée assez tôt, pris une douche, pour ensuite ensuite enfiler une robe noir. Me retrouvant devant vers ma penderie, j'aperçus soudainement quelque chose sur mon étagère. Une chose brillante. Je m'avançai donc et reconnus immédiatement l'objet.

C'est vrai.

La gourmette.

   Quand j'avais repris les cours, j'avais complètement arrêté de la mettre. Cette gourmette appartenait peut-être à quelqu'un de l'école. J'avais donc décidé de ne pas prendre de risque et je l'avais ainsi laissé là, en espérant un jour, peut-être retrouver le propriétaire. C'est vrai qu'au début, j'allais souvent à l'endroit où je l'avais trouvé. Hélas, il n'y avait toujours personne. J'avais donc décidé d'arrêter de m'y rendre et par la même occasion, de la mettre. Pourtant, pour aujourd'hui, je décidais de la prendre. Après tout, si je l'avais payé pour la restaurer, il fallait bien que je la mette. Je la nettoyais donc un peu, avant de la mettre à mon poignet droit. Je descendais ensuite en bas et pris mon ticket de bus.

     Tout le trajet je n'ai cessé de penser à Tristan. Il ne m'avait pas envoyé de message de la journée, et je le comprenais. Il devait être triste. J'espérais juste que ma venue, lui remonterait un peu le morale. Vingt bonnes minutes plus tard, j'étais enfin arrivée. Je descendais du bus, et me dirigeais aussitôt vers l'entrée du cimetière. De loin, je voyais Tristan. Je m'approchais doucement de lui. En une fraction de secondes, il se releva, et me regarda de haut en bas, très étonné à en juger son regard.

— Mais tu fais quoi ici ? me demanda-t-il aussitôt.

— Eh bien... Je voulais te faire une surprise. Je ne voulais pas que tu sois seul aujourd'hui. Je sais que c'est un jour important pour toi.

    Il me prit la main et me fit m'asseoir sur ses jambes. J'entourai mes bras autour de sa nuque et laissais ainsi poser ma tête sur son épaule. Nous sommes restés comme ça un bon moment. Et nous sommes également restés environ deux heures sur le banc à parler. Tristan me parlait de sa mère ; elle avait l'air d'être une personne formidable. Il avait eu une relation très fusionnel avec elle. Plus tard, la chaleur commençant à se faire de plus en plus lourde, je décidais d'enlever ma veste en jean. J'étais en train de défaire mon chignon, quand Tristan me regarda avec un air choqué. Il était limite devenu blanc.

— Ça va Tristan ? lui demandai-je, en lâchant mes cheveux.

    D'un mouvement brusque, il m'attrapa par le bras.

— Où tu as eu ça ?! s'exclama-t-il durement.

— Mais de quoi tu parles, bon sang !

J'essayais de dégager mon bras, mais je n'y arrivais pas.

— Tu l'avais déjà depuis le début, c'est ça ? continua Tristan, en crachant ses mots contre mon visage.

    Je constatai qu'il fixait quelque chose. Je tournai ma tête, en regardant l'objet de sa haine. La gourmette.

— E-elle est à toi... ? demandai-je.

    Il lâcha mon bras et enleva d'un geste vif la gourmette de mon poignet. Il se leva ensuite et me poussa assez fort, que je titubais quelques instants.

— Putain ! Dire que je t'ai fait confiance ! Tu l'avais vraiment depuis le début, c'est ça ? C'est pour cela que tu t'es rapprochée de moi ? T'es comme ces autres filles, en fait !

    Ses mots durs se répercutèrent directement contre mon cœur. Moi ? Comme ces autres filles ? Je ne le reconnaissais pas. Plus du tout. Il pensait vraiment que j'étais ainsi ?

— Mais laisse moi t'expliquer, ce n'est pas ce que tu crois ! répliquai-je en haussant la voix.

— M'expliquer quoi, merde ! Que depuis le début tu ne joues qu'avec moi c'est ça ? J'avais perdu ma gourmette un mois avant la reprise des cours ; je l'ai cherché tout le long ! Des filles se mettaient même à la chercher pour moi !

— Tu me déçois tellement, dis-je d'une voix basse, retenant avec rage une larme qui s'apprêtait à couler le long de ma joue.

Il lâcha un petit rire moqueur, avant de reprendre la parole :

— C'est toi qui me déçois. Nous n'avons plus rien à faire ensemble. C'est terminé Laylou.

    Il prononça ces quelques mots avec une telle froideur, une telle rage, une telle hargne. Ses mots résonnaient encore dans ma tête, quand je constatais qu'il s'en allait. Il partit, sans même me jeter un seul regard.

Little Bad Boy Où les histoires vivent. Découvrez maintenant