Chapitre 43

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— Vous êtes ? demandai-je.

— Le livreur de pizza ! Deux pizzas ont été commandées à cette adresse ! Et elle sont déjà payées ! Bonne appétit mademoiselle ! déblatéra le garçon, avant de me refiler les cartons de pizzas.

— Mais j'ai rien comma...

— Pourtant elles ont été commandées à cette adresse ! Bon je dois y aller moi ! reprit-il de nouveau, avant de monter sur son scooter, et de partir.

Je refermai la porte, avant de revenir dans le salon. J'observais les cartons, l'air pensif, mais il n'y avait rien d'anormal. J'ouvris donc la première boîte et vis une pizza margherita. Rien d'anormal jusqu'à là. À part une super bonne odeur... J'ouvris le deuxième carton et constatais qu'il n'y avait pas de pizzas, mais un mot, enfin une lettre plutôt, qui était collée dans le carton. Je la dépliai donc et je commençai immédiatement à la lire :

~ Point de vue romantique, je te l'accorde, ça vaut zéro. Mais je me suis dit que je n'allais pas débarquer chez toi avec des roses rouges ; tu aurais été trop gênée. Je suis quasi sûre à 99.9 % que tu regardes le match ce soir. J'ai donc pensé à "t'offrir" cela. Niveau glamour, zéro aussi, je l'avoue. Je pensais que je n'arriverais pas à te le dire correctement en face ; je suis trop nul pour ça... Mais sache que je m'en veux vraiment pour notre dispute. C'était pas de ta faute, mais de la mienne. Je suis vraiment désolé Romane. J'arrêterai d'agir sans réfléchir et penserais davantage à tes sentiments.

Je t'aime et crois-moi, je ne recommencerais pas cette erreur. Je ferais plus attention à toi et t'écouterais plus. Si tu me pardonnes, ce serait gentil de m'envoyer un texto.

           Ton petit ami qui espère que tu lui pardonnes pour sa connerie. ~


Je ne pus m'empêcher de sourire à la fin de ces quelques lignes. Loïs est connu pour son caractère impulsif et téméraire. Il agit souvent sans réfléchir mais je sais qu'il regrette vite ses paroles, ses actions. Il sait quand il a fait quelque chose de mal et le reconnais. Il ne sait pas encore bien faire part de ses sentiments, mais je sais qu'il apprendra avec le temps. Et puis je suis là pour le modérer.

Je pris, dans les secondes qui suivaient, mon portable et lui envoyai donc un petit message.

~ Ta lettre m'a fait très plaisir. Heureusement que tu n'as pas ramené les roses. Sinon, tu auras deviné que si je t'envoie ce texto, c'est que je te pardonne. Merci pour les pizzas... ~

J'allai reposer mon téléphone, mais il vibra aussitôt.

~ Tu es toute seule chez toi ? ~

~ Oui. Pourquoi ? ~

Mon portable vibra de nouveau.

~ J'arrive. ~

Non ?
Il ne va pas venir ?

~ T'es sérieux ? ~ Envoyais-je directement.

Bien-sûr aucune réponse.

Même pas vingts minutes plus tard, la sonnerie retentit une nouvelle fois.

Il avait vraiment osé.
Ce gars n'est pas possible...

Je me levai, puis me dirigeai vers l'entrée. J'ouvris aussitôt et tiens, Loïs. Un grand sourire se dessina sur son visage et je ne pus placer un seul mot, qu'il m'enlaça déjà. Son souffle chaud se déposa contre ma nuque, me procurant des milliers de frissons.

Mince.
Il m'avait trop manqué en fait.

Après être restés un moment collés comme ça, il se recula pour m'embrasser.

– Même si tu es plus que chiante, tu m'as quand même manqué, m'annonça-t-il

— On rentre non ? dis-je, un sourire au coin.

Il acquiesça de la tête, puis nous rentrions donc à l'intérieur. Je lui proposai un truc à boire, ce qu'il accepta volontiers. Il prit place sur une chaise et lui servis son jus d'orange.

— Arrête de me fixer comme ça. T'es chiant, annonça-je, en levant les yeux au ciel.

Un sourire encore plus grand se dessina sur son magnifique visage.

— Pourquoi ? J'ai bien le droit non ?

— En fait tu ne m'as pas manqué pendant ces deux jours.

— Vraiment ? demanda-t-il, toujours tout souriant.

Je hochai la tête en guise de réponse.

– Arrête de mentir. Martine m'a appelé il y a peu, en m'expliquant ta petite scène avec la télécommande.

— Mais... Mais t'as même pas son numéro !

— J'ai pleins de petits secrets que je te cache, m'expliqua-t-il en m'adressant un petit clin d'œil. Mais sinon, t'as mangé la pizza ?

Ah oui, c'est vrai ; j'avais complètement oublié cette pizza.

— Non pas encore.

— Quoi ? Romane n'a même pas encore mangé cette pizza ? Serais-tu malade ?

— En même temps, après avoir lu ta lettre, je n'ai plus pensé à cette pizza.

Il me dévisagea. Un grand sourire scotché sur son visage.

— Et pourquoi ça ? demanda-t-il, content.

– Hum... Bah, dis-je simplement.

Je n'allais pas lui dire « car j'étais hyper trop méga heureuse que tu m'écrives cette lettre, que ça m'a fait complètement oublier cette pizza ». Non. Loïs se leva de sa chaise pour s'approcher de moi. Il me tira le bras, me faisant donc tomber de ma chaise. Il me fit ensuite coller à son torse et ses bras vinrent m'encercler directement.

— Tu peux le dire que je t'ai manqué, tu sais, me chuchota-t-il contre mes cheveux.

– Tu m'as manqué, idiot. Je ne cessais d'attendre ton premier pas ! Tu m'as presque rendu folle, merde !

— Je suis désolé Romy. Je te promets de ne plus recommencer. Je t'aime tellement, je ne veux pas te perdre...

Loïs se recula, puis posa son front contre le mien. Son souffle s'écrasa contre mon cou et mon regard n'était bloqué que sur une seule chose : ses lèvres.
Je rapprochais donc les miennes des siennes, puis les scellai enfin. Cette petite décharge qui était devenue habituelle maintenant, se fit directement ressentir au contact de mes lèvres posées sur les siennes. Loïs passa directement une main derrière ma nuque et je fis de même dans ses cheveux. Le baiser devenait de plus en plus intense et il me porta subitement. Mes jambes s'enroulèrent autour de lui, et mes bras autour de son cou.

— Romane... dit-il, d'une voix qui me fit longuement frissonner.

Je compris directement dans son regard ce qu'il voulait. Et je sais que c'était enfin le bon moment. Je lui adressai un petit sourire, avant de l'embrasser tendrement. Ni une ni deux, il prit le chemin de ma chambre. Arrivés là-haut , il me déposa délicatement sur le lit.

— Je ne veux pas du tout te forcer, Romane. Tu penses que...

— Oui j'en suis sûre Loïs, le coupai-je. Et puis si je n'avais pas envie de ça, je pense que je t'aurais déjà crier dessus, ou mieux, te frapper, repris-je en souriant.

Il laissa échapper un rire, avant de se rapprocher de moi pour m'embrasser. Il me retira ensuite mon t-shirt, toujours en me demandant, et je fis de même avec le sien. Ses mains se baladaient sur mon ventre et à chaque contact de ses doigts contre ma peau , je ressentais une douce chaleur.

— Je t'aime, me chuchota-il dans mon oreille.

— Je t'aime aussi.

Je souris, heureuse de le retrouver. Cette nuit allait définitivement sceller nos retrouvailles.

One love One passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant