Chapitre 53

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    Jason se recula immédiatement et moi de même. Nous avions tourné la tête, pour voir...

Loïs.

Je dirais même, un Loïs plutôt énervé.

— Dégage d'ici, reprit-il, sèchement.

Ok.
Il est très très énervé.

— Je fais ce que je veux. Si j'ai envie de rester là. Je reste, répondit aussitôt Jason, visiblement déterminé.

— Non tu ne fais pas ce que tu veux. T'allais faire quoi à l'instant ?

— Je ne sais pas... Peut-être l'embrasser, continua Jason, un léger sourire aux lèvres.

   Loïs se jeta directement sur lui, avant de lui donner un coup de poing.

— Loïs ! criai-je, en me précipitant vers Jason.

— C'est bon, Romane. Nous allons régler ça d'homme à homme.

— Non c'est bon maintenant ! Jason rentre chez toi et tout de suite !

    Jason laissa échapper un grognement, avant d'enfin se décider à partir. Au passage, en bousculant Loïs. Loïs allait d'ailleurs répliquer quelque chose, mais je le retenus directement par le bras. Il était hors de question qu'il le frappe à nouveau. Ses muscles étaient très tendus, mais au contact de ma main sur sa peau, il se détendit légèrement.

— Romane...

Ni une ni deux, ma main frappa sa joue.

— Ne t'avise plus jamais de recommencer Loïs Wilson ! criai-je, excédée par ce qu'il venait de se passer.

Il posa sa main sur sa joue, avant de soupirer.

— Mais il allait t'embrasser...

— Peut-être ! Mais tu n'avais pas à faire ça !

Il leva les yeux au ciel, avant de reprendre la parole :

— Je n'allais pas laisser la fille que j'aime se faire embrasser sous mes yeux , merde !

    Mon cœur manqua un battement, puis deux.
J'avais bien entendu. Loïs m'aimait... ? Enfin.
Il m'aimait encore ? Je crois que mon cerveau se déconnecta à ce moment précis. Puis, un étrange feu d'artifice s'enclencha immédiatement dans tout mon corps. Loïs m'aimait.

— Merde... Ne pleure pas...

Bon sang.
Je m'étais mise à pleurer.

    J'essuyais vite mes larmes, avant de me précipiter chez moi. Je voulus refermer la porte, mais Loïs la poussa de l'autre côté. Il allait répliquer quelque chose, mais je me suis directement mise à courir, en direction de ma chambre. Arrivée là-bas, j'eus juste le temps de la fermer à clé. Mais bien-sûr, Loïs n'arrêtait pas de donner des coups et de crier mon nom :

— Roman, ouvre bon sang !

    Après plusieurs coups de sa part, je l'entendis échapper un râle.

— Sois tu ouvres ta porte, sois j'enlève ton chien et le revend.

     J'ouvris directement la porte pour apercevoir mon adorable chien, positionné à côté de Loïs. Je lançai un regard noir au crétin, avant de me revenir dans ma chambre. Bien-sûr, il m'attrapa directement. Loïs me porta ensuite sur son dos, en mode sac à patate et commençait à marcher.

— Lâche-moi, m'exclamai-je en lui assignant des coups de pieds, en vain, bien évidement.

    Je l'entendis rire, mais il continuait toujours de marcher. Une fois dans mon salon, il me déposa délicatement sur le canapé. Il prit ensuite place en face de moi. Il me regardait, un sourire en coin.

— Tu peux rentrer chez toi maintenant, dis-je.

— Non je reste ici ce soir, continua-t-il, visiblement très sérieux.

– C'est chez moi. Pas chez toi.

— Je sais. Mais tu n'oserais pas jeter un pauvre garçon comme moi à la rue.

— T'as un hôtel.

— Peut-être. Pourtant, je veux dormir ici. Et tu ne vas pas réussir à me faire partir d'ici.

Putain.
Il est chiant.
Vraiment trop chiant.

    Voyant qu'il était bel et bien décidé à dormir ici, je me levai donc afin de partir de nouveau dans ma chambre.

— Tu vas où ?

— Je vais me reposer. Un certain garçon m'a plus qu'épuisé aujourd'hui.

    Il rigola une nouvelle fois, visiblement amusé de cette situation.

— Je veux venir avec toi, reprit-il, avant que je ne ferme la porte.

Sûrement oui.

    Je partis ensuite me changer, dans ma salle de bain, puis me couchai enfin dans mon lit.

Bizarre...
Il n'y avait aucun bruit...

Il faisait quoi ?

   Je décidai de me relever car ce silence m'était beaucoup trop inhabituel venant de lui. Arrivée dans le salon, je ne le voyais pas. J'allais l'appeler, quand deux mains m'agrippèrent, avant de me poser sur une épaule.

— Mais tu fais quoi, m'exclamai-je en vitesse.

    Loïs ne dit rien et se dirigea ensuite dans ma chambre. Il me posa une nouvelle fois, délicatement, sur le lit, avant de se joindre à moi. J'allai me relever, mais il m'encercla aussitôt de ses bras. Il fit glisser ses jambes entre les miennes, puis posa finalement sa tête dans mon cou. Mon cœur s'accéléra avec force. Mais bizarrement, il n'y avait pas que le mien qui était affolé. Le sien l'était davantage. Quand son souffle chaud se déposa sur ma peau, un tourbillon de frisson s'en suivit. Je posai un main sur son torse ; en effet, sa respiration n'était pas du tout régulière.

— Tu vois ce que tu me fais, reprit-il de sa voix grave.

— Loïs...

    Son regard était comme avant. Je ne me trompais pas. Ses yeux exprimés encore tout l'amour qu'il ressentait pour moi. Nous étions toujours attirés l'un envers l'autre, comme ces années précédentes.

— Je ne peux plus attendre... chuchota-t-il, avant de rapprocher dangereusement ses lèvres des miennes.

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