Chapitre 54

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Les rapprocher jusqu'à...

Que je le repousse directement.

  Son regard changea. Il était triste. Je sais que mon refus l'avait blessé, mais je n'étais pas encore prête.

— Désolée, dis-je, avant de me retourner dos à lui.

Je croyais que Loïs allait partir du lit, mais il ne le faisait pas. Il est resté là, toute la nuit. Toujours en gardant cette certaine proximité entre nous deux.

**

— Tu comptes rester dormir jusqu'à ce soir, ou bien ? annonça subitement une voix grave.

Mince. J'avais zappé.
Loïs...

Je retirai la tête de ma couette pour le voir, souriant et... Torse nu. Oh. Ses entraînements doivent vraiment être très intenses pour qu'il obtienne ceci.

— Arrête de me mater comme ça. Je vais finir par rougir, reprit-il, me coupant de mes pensées pas très catholiques.

Loïs affichait un grand sourire qui illuminait
son visage.

— N-non je ne matais pas... répondis-je, avant de me lever.

Je passai devant lui, sous son rire grave. Arrivée dans la cuisine, je constatai que le déjeuner était déjà tout préparé. Un jus d'orange pressé, des tartines de confiture, d'ailleurs, ma confiture préférée : la mûre.

— Oui je sais. Tu peux me dire que je suis génial, déclara Loïs, en m'adressant un petit clin d'œil.

— Hum.. Je n'irais pas jusqu'à là mais merci quand même. Ça me fait plaisir, dis-je en prenant place she une chaise.

Ça faisait dix bonnes minutes que nous étions assis, et Loïs n'arrêtait pas de me fixer.

— Arrête. Je ne suis pas une bête de foire.

— Non tu es la huitième merveilles du monde, répliqua-t-il, tout souriant.

— Garde tes répliques pour quelqu'un d'autre, continuai-je, avant de boire mon jus d'orange.

— Je garde toutes mes répliques pour toi. Même si elles sont nulles comme celle-là, cela m'amuse de te voir autant gênée.

— T'es vraiment chiant.

— Bah j'ai pas changé quoi. Mais ne t'inquiètes pas, je ne suis chiant qu'avec toi.

Je souris. Même après ces quelques années passées l'un sans l'autre, nous nous chamaillons encore. La fin du déjeuner se passa dans la bonne entente. Enfin. C'était beaucoup moins drôle quand il avait renversé mon jus d'orange sur moi. Loïs avait tenté de m'enlacer, mais disons que ça n'avait pas fonctionné. Je finissais donc de prendre une douche, tandis que Loïs est affalé sur mon canapé. Après m'être changée, je le rejoignis. Celui-ci ne détachait pas son regard de cet écran.

— Bon, je dois promener Eden. Tu dois donc partir, Loïs, annonçai-je, en lui prenant la télécommande.

— Je viens avec toi !

— Si tu veux.

Quinze minutes plus tard, nous étions enfin arrivés dans un parc. Je détachai Éden et il alla immédiatement se balader. Pendant ce temps, avec Loïs, nous continuions de marcher.

— Au fait, elle va bien Aïden ? demandai-je, en réchauffant un peu mes mains.

Lois me lança un regard, puis se rapprocha de moi. Il me prit ma main droite pour ensuite la glisser dans sa poche de veste, toujours sa main contre la mienne.

— Romane... reprit-il. Aïden n'est plus de ce monde...

— Quoi ?!  Mais elle allait bien ! Il s'est passé quoi !

Loïs n'arrêtait pas de rire.

— Et ça te fait rire en plus !

— J'ai menti. Aïden va très bien.

Bordel, il m'a eu. Je lui lançai un regard noir, puis enlevai d'un mouvement brusque ma main de sa poche.

— Ah non pas ça, reprit-t-il, avant de me reprendre la main et de la mettre une nouvelle fois, dans sa poche.

J'essayais de l'enlever, mais monsieur m'agrippait plus que bien.

— Putain t'es chiant Loïs !

— Oui mais qu'avec toi. Tu le sais bien.

Cette phrase me rappelait des souvenirs...

Nous avions continué notre petite balade, avec étrangement, toujours nos mains liées. Loïs me racontait tout ce qu'il s'était passé au Canada. Ses études, ses entraînements, ce que faisait Brice, ses amis... À l'entente de ses explications, j'avais réellement compris la dureté de cette école, comme me l'avait dit mon père. Pourtant, je n'étais pas encore prête pour lui accorder mon pardon.

**

Après s'être baladés toute la matinée, nous étions rentrés. Arrivés dans mon appartement, Loïs s'affala directement sur le canapé. Je le rejoignis quelques minutes plus tard et vis qu'il regardait un match. Et je venais de réaliser que le match en question était son équipe contre une autre. C'était donc une rediffusion.

— Tu aimes tant te voir jouer ? demandai-je, amusée.

— Je suis putain de beau quand même.

Ce mec...

— Je rigole. Je regarde chacun de mes matchs pour voir où je dois m'améliorer.

— Hum. J'avoue que c'est pas mal.

— Mais le truc est que je ne me trouve pas assez rapide, continua-t-il, l'air pensif.

– Tu devrais prendre appui sur ton pied gauche quand tu cours. Tu as beaucoup plus de puissance sur celui-ci, dis-je simplement, en regardant la télé.

Loïs se retourna une nouvelle fois vers moi, puis me dévisagea.

— Putain, mais oui ! Tu n'es vraiment pas bête ! reprit-il, en souriant de toutes ses dents.

Je lui balançai immédiatement mon coussin en pleine face. Plusieurs coup de coussins plus tard, je me retrouvai sous Loïs et lui au-dessus. Il avait plaqué ses mains de chaque côtés de ma tête ; un grand sourire illuminait son visage.

— J'ai gagné, déclara-t-il, l'air ravi.

— Et alors ? Tu veux une récompense peut être ?

— Exactement.

— Ah bon. Et tu veux quoi ?

— Tes lèvres, répondit-il sérieusement.

Mon coeur s'accéléra à vitesse grand V. Je l'entendais battre avec force dans mes oreilles. Loïs posa une main contre ma joue, puis avec son pouce, il entreprit quelques caresses. Mon corps tout entier frissonna, mes joues s'amusèrent à chauffer. Ses lèvres frôlèrent les miennes ; elles allaient bientôt être scellées...

Mais... quelqu'un frappa à la porte, en rompant ainsi ce moment.

One love One passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant