Tu m'as sauvé.

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GAMBADE. 

Dorénavant, l'auteur de Water Lily part se terrer au fond d'une grotte. Les représailles ne sont donc pas possible. Veuillez laisser un bip après le message sonore. Ou inversement.



Il était mort. Il était mort. Il était mort. Ma tête était sur le point d'exploser. Le bourdonnement incessant qui vrombissait allait me donner la nausée. Il était mort. Il était mort. Il était mort. Je n'avais pas le courage de me retourner, pas même le courage de pleurer encore. Mes larmes s'étaient taris, laissant de long sillon humide sur mes joues pâles. Son esprit n'était plus dans le mien et mon corps entier était parcouru de spasme. C'était comme si le temps c'était arrêté, comme si mon cerveau avait décidé qu'il coupait tout. Nette. Il ne pouvait que faire tourner cette même phrase encore et encore. Il était mort. Il était mort. Il était mort. Cela résonnait en écho. Il était mort. Il était mort. Il était mort.

Un hurlement de rage, de frustration, de peine, de souffrance s'extirpa de mes lèvres. Je frappai au sol en m'avachissant un instant, mes cheveux défait tombant en cascade autour de mon visage. J'avais envie de hurler encore. D'apaiser ce trop plein de sentiment qui voulait surgir. De compenser le trou béant dans ma poitrine. Mais comment compenser un trou si immense ? Une seule chose y parvenait fébrilement. Un nom. Un nom précis. Uriel. Il pourrait le ramener à la vie. Il pourrait le sauver, contrairement à moi.

Vacillante, le corps aussi lourd que le cœur, je me relevai. Je n'avais pas le temps de geindre. Pas le temps de pleurer tout mon soûl jusqu'à me noyer dans mes larmes, car c'était ce qu'il adviendrait s'il était réellement mort. Définitivement. Je ne pourrais pas m'en remettre. Pas lui. Je doutai de pouvoir supporter la mort de qui que ce soit, mais la sienne était plus douloureuse encore que tout ce que j'avais pu imaginer. Quand je fus debout, un sentiment de solitude me parcourut quand le vent glacé fit voler mes cheveux en arrière. Aucun de leurs esprits ne murmuraient dans le mien.

Saphira était gravement blessée. Epona tentait désespéramment de la sauvée. Cyriel tenait bon, mais il commençait à ne plus tenir le rythme, peinant à contenir ses adversaires. Isidora avait déjà rejoins le plafond de ma chambre, touchée grièvement par une Manticore. Mikaël était à moitié inconscient au sol devenant une cible facile. Andréa tentait de le protéger, de sauver sa peau mais lui-même n'était pratiquement plus en état, son pelage soyeux recouvert de trace de sang. De son sang. Je percevais plus au loin les pensées de Tamara et Andrew, confus et à peine perceptible tant ils étaient épuisés. Mon père se battait lui aussi, protégeant ma mère totalement paniquée par ce qu'elle voyait. Bianca serrait toujours le corps de Gareth, sanglotant de façon incontrôlée. Maël et Kenan étaient tout proche, aussi inconscient l'un que l'autre mais hors de danger pour le moment. Je ne percevais pas les pensées de Jena et de Uriel. Mon cœur se serra davantage. Cela pouvait signifier deux choses : soit ils étaient mort, soit totalement hors de portée de mon don amenuisé par la fatigue.

Je fermai les yeux. Tu n'es pas seule. J'avançai d'un premier pas, mes jambes qui tremblaient parvinrent de justesse à me soutenir. Le dos droit, le regard fixé en avant, je me dirigeai vers celui qui avait causé tout ce chaos. Celui à qui je devais faire payer. Mon cœur ne semblait plus battre dans ma poitrine, comme anesthésié par la souffrance. Pourtant mon esprit lui avait décidée de se montre cruelle. Fourbe. Odieux. Il n'était visiblement pas capable de faire cesser le tourbillonnement de cette même phrase : il est mort. Mais par contre semblait parfaitement apte à intensifier la douleur.

Son sourire. Sa voix. Ses gestes. Ses paroles. Toutes les attentions qu'il avait eu envers moi. Toutes ces fois où il avait prit ma défense, même contre son propre marqué. Sa gentillesse. Sa façon de me regarder. Tous ce qu'il avait entreprit pour m'aider. Toutes ces fois où il m'avait sauvée la mise. Tous ce qu'il était me sautait à la gorge, me la broyant totalement. Les larmes n'emplissaient pourtant pas mes yeux. Pas maintenant. Plus tard. Pour l'instant ses paroles me revenaient aussi en mémoire : « L'un de nous pourrait être blessé. L'un de nous pourrait même mourir. Je ne dis pas que cela arrivera, mais c'est une possibilité. Et tu devras continuer. Toi seule peut vaincre Geoffrey alors ne commet pas d'imprudence pour nous sauver. Est-ce claire ? ». Très claire.

Water Lily : la floraison.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant