Prologue

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BANG !

Un frisson d'effroi traverse mon corps. Il me donne la chair de poule et mes poils se hérissent.

Un son qui m'est trop familier si vous voulez mon avis. Le bruit d'un coup de feu.

Un corps qui s'effondre. Qui tombe par terre. Au ralenti. Il se dépose au sol, doucement. Il rebondit sur le carrelage avant de n'être plus qu'une vulgaire poupée inanimée.

Une tâche rougeâtre s'étend et grandit. Encore et encore. Elle avance. Millimètres par millimètres. Elle gagne du terrain avant de n'être qu'une mare filtrée de rouge et de noir.

Je suis pétrifiée. Mon cerveau a perdu le contrôle. Mes membres ne répondent plus. J'assiste à cette scène, impuissante, et je regarde.

Je pourrais appeler un médecin. Je pourrais sortir mon arme et tirer sur l'agresseur. Je pourrais faire quelque chose. Mais je ne fais rien et j'attends que la scène prenne fin.

Je ne bouge pas. Je ne parle pas. Je ne pleure pas.

Et j'attends que tout se finisse pour enfin pouvoir me réveiller.

Concentre-toi et réveille-toi. Concentre-toi et réveille-toi. Concentre-toi et réveille-toi.

Je ferme les yeux et je me répète indéfiniment cette phrase.

Concentre-toi et réveille-toi.

Mais rien n'y fait. Jesuis toujours dans cette même pièce, avec cette même poupée et cette même mare filtrée.

Le corps se vide de sonsang, pourtant si précieux. Il y a une faille dans le système quine peut être réparée. Alors le sang se déverse en déviant sa trajectoire principale en laissant son propriétaire mourir tranquillement.

Mes yeux se détournent ducorps de mon père pour se poser sur le tireur. Matthew.

Ses yeux d'un bleu métallique que j'aimais tant se posent sur moi, je sens son regard brûlant me scruter intensément, et je ne peux m'empêcher de le haïr un peu plus encore.

Il braque son arme surmoi. Sa respiration s'accélère et son torse musclé se soulève plus rapidement.

Tire.

Je le fixe et il plonge ses yeux dans les miens.

Tire. Tire. Tire !

Je serre les poings. Mes ongles s'enfoncent dans la chair de mes paumes. Mon cœur s'accélère dû à la colère et à l'adrénaline qui traverse mes vaisseaux sanguins.

- Aller, je sais que tu en as envie. Tire !

Je bascule la tête enarrière et ris. Lorsque je fais de nouveau face à la scène, rien n'a changé, il est toujours là.

Je ne vois plus rien quema colère, ma haine et ma vengeance.

J'inspire fortement par la bouche et me relevant brusquement dans mon lit. Je retire la grosse couverture qui m'étouffait et m'extirpe de mes draps trempés de sueur.

Je marche, toutetremblante, jusqu'à la salle de bain. J'appuie sur l'interrupteur et la lumière artificielle me pique les yeux. Je lutte pour ne pas les refermer aussitôt.

Je m'appuie contre le rebord du lavabo en céramique blanc et jette un œil à mon reflet dans le miroir accroché au mur en face de moi.

Mes cheveux sont collés à mon front, mouillés par la sueur et mes pupilles sont tellement dilatées que je perçois difficilement l'iris qui les entoure.

My vengeance, I will haveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant