Chapitre 58

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Mathieu l'observait avec une attention étonnante, comme s'il la découvrait, lui aussi. Quand il leva la main pour passer le pouce sur ses lèvres et les ouvrir légèrement, elle ne bougea pas, pas plus que lorsqu'il écarta l'une de ses mèches de cheveux, la coinçant derrière son oreille.

– Vas-y, souffla-t-il, comme une supplication.

Les doigts qu'il glissait dans sa chevelure devinrent plus durs.

Elle avertit, soudain :

– Je te défends de pousser sur ma tête.

Il sourit.

– Je ne t'obéirai pas.

Il semblait à mi-chemin entre la fascination et la provocation.

– Tu aimes ça, poursuivit-il. Que j'enfonce ma queue dans ta bouche.

Ces propos l'excitaient. Elle le sentait jusque dans son bas-ventre. Mathieu attendait son approbation, pourtant.Elle voyait sa curiosité, son besoin de la comprendre.

– C'est vrai, reconnut-elle.

– Tu en as envie.

– Oui.

Il ne poussa pas à l'acte pour autant. Ses doigts étaient restés dans ses cheveux mais sans pression : juste immobiles.

– Mais ce n'est pas ce qu'il se passera maintenant, dit-elle.

Mathieu la fixa avec un demi-sourire. Il avait une allure de bête sauvage difficilement apprivoisée.

– Oui.

Et il la relâcha.

Les règles n'étaient plus les mêmes.

Le sexe de Mathieu pulsait toujours dans sa main, chaud, désireux... désirable... Elle y reporta le regard.

D'attrait, elle descendit sur son ventre. Ses cheveux en caressèrent la surface et sa chair défila, jusqu'à ce qu'elle se retrouve juste devant son membre, si épais, si tendu. Elle aurait pu le prendre en elle sans plus attendre. Elle en eut envie. Le sentir entrer en elle comme il aurait pu le faire dans son sexe. Mais elle ne le fit pas. Elle resta à le contempler, à quelques centimètres seulement, suivant du regard sa forme, les fines veines qui le parcouraient et le liquide léger, translucide, qui perlait à son bout.

Lorsqu'elle inclina le visage pour lécher ses testicules, Mathieu grogna.

– Allez..., réclama-t-il, l'impatience audible dans son ton.

Mais elle ne l'écouta pas. Elle lécha ses bourses, les couvrit de salive en des lents coups de langue, légers mais répétés. Sa main tenait toujours sa verge, la serrant fortement. Mathieu respirait de façon hachée mais n'entravait pas ses mouvements. Elle leva les yeux sur son visage.

La docilité de Mathieu face à ses caprices la captivait.

Elle finit par positionner son visage juste au-dessus de sa verge. Le liquide qui luisait à son extrémité l'attira et elle le lécha. Elle frotta même répétitivement le méat de sa langue en savourant les soupirs plus rauques que poussa Mathieu, et la manière dont ses hanches se crispèrent sous sa paume. Avec envie, elle appliqua le même traitement à son frein. Les réactions de Mathieu en furent plus vives. Visiblement, il n'aimait pas qu'enfoncer son sexe jusqu'à la garde dans sa gorge.

– Tu aimes aussi comme ça, remarqua-t-elle.

– Oui...

Elle avait encore tellement à découvrir de lui.

D'un coup, elle se redressa et elle resserra encore sa paume pour faire des va-et-vient sur son sexe , lents mais puissants. Mathieu avait ouvert la bouche et l'éclat de ses pupilles, la manière dont il respirait... tout témoignait de l'excitation et du plaisir qu'il ressentait.

Au bout d'un moment, et alors que ses hanches se crispaient sous ses attentions, elle s'arrêta pour le contempler.

Il était si surprenant de le voir ainsi s'abandonner...

Il laissa retomber la tête de côté, vers elle.

– Tu ne me suceras pas, soupira-t-il.

– Peut-être...

Elle ne le savait pas. Elle était totalement au-delà de la réflexion.

Les yeux de Mathieu, sombres et brillants de désir, se posèrent sur son débardeur.

– Enlève ça, dit-il d'un ton devenu autoritaire.

– Non.

Mais il passa outre ses propos pour lancer brusquement une main derrière sa nuque et l'attirer contre lui. L'avidité avec laquelle il baisa ensuite son cou l'étourdit vivement, celle avec laquelle il caressa sa poitrine de sa large paume également.

Il s'arrêta pour positionner son visage sous le sien, et elle se noya aussitôt dans son regard. Elle y voyait soudain tant de sentiments, tant de recherches, tant de trouble, tant de besoin, tant d'espoir... Alors, il amena sa bouche à la sienne et il l'embrassa avec une faim qui la laissa pantelante, ses lèvres la brulant encore après son passage.

– Je croyais que c'était moi qui jouais, parvint-elle enfin à souffler.

– Je te veux.

Ces mots la brûlèrent mais elle refusa de s'en laisser décontenancer.

Elle baissa la tête en avant et ramena son corps vers l'arrière pour se détacher de son étreinte. Puis elle recula jusqu'à se mettre debout, tandis que Mathieu restait allongé face à elle.

Et elle le fixa de toute sa hauteur.

L'initiation de Claire - Version Wattpad (roman édité chez Harlequin)Where stories live. Discover now