Amour Suicide

II.

Je suis assise, sur un banc devant l'entrée de l'hôpital, une clope au bec. Je regarde la foule qui circule, y'en a un paquet de personne qui passe en un quart d'heure.

Un garçon dans la foule attire mon attention. Mmh, épaules larges, biceps développés, yeux légèrement en amande, bien coiffé... Il pourrais presque me-

-Hé!

Une personne vient de faire tomber ma cigarette de ma bouche d'un coup de pichenette. Je regarde tristement ma cigarette qui maintenant jonche au sol. Il en reste encore la moitié!

- T'es au courant de combien coûte cette merde, imbécile!, je m'écris, contrariée.

- Tu es dans une zone non-fumeur, me répond le coupable me montrant le sol du doigt.

C'est un garçon, grand, les cheveux longs, bruns, nez percé, et apparemment putain de chiant. Je jette un oeil par terre et effectivement, il y a des délimitations et à l'intérieure est marqué en gros "zone non-fumeur". Comment ai-je pu ne pas la voir? Je repose mon attention sur le garçon, qui s'éloigne se dirigeant vers une statue à une vingtaine de mètres où il s'y pose. Il sort un paquet de cigarette et en entame une. Après une longue hésitation, je me lève pour le rejoindre. Il lève la tête vers moi, me regarde de haut en bas. C'est ça, t'as raison, regarde-moi toujours plus mal, abrutis.

- Hey, tu me dois une cigarette.

Il hausse les sourcils, et détourne son regard sur le parking. Non, mais je rêve!

- Hé ho, je te parle mongolo.

Il sort son téléphone de sa poche et y pianote quelque chose. Bon, décidemment il ne veut pas me parler. Embarrassée et irritée, je grogne et décide de lâcher l'affaire et d'entrer dans l'hôpital. Je me dirige vers le bureau d'accueil.

- Bonjour.

La dame de l'accueil ne détache pas son regard de son écran. Pensant qu'elle ne m'a sûrement pas entendu je la rappelle.

- Bonjour, madame! Je répète, légèrement agacée.

- Attendez deux secondes, s'il vous plaît, me répond-t-elle sèchement.

Cool, les gens sont tous très sympas ici visiblement. Je patiente, regardant autour de moi. C'est un grand hall. Il y a trois couloirs principaux, un jaune, un bleu, un vert. Le hall est beaucoup éclairé par ses grandes baies vitrées disposées à peu près partout. Je recule d'un pas sur le coté et bouscule une dame sans faire exprès.

- Faîtes attention, dit-t-elle.

- Pardon.

Je souris faussement à la dame que j'ai bousculé.

- Bien, que puis-je pour vous, jeune fille? Me demande la dame de l'accueil, visiblement ennuyée.

Je me retourne en sa direction.

- Euh, l'infirmière de mon lycée m'a envoyé ici.

- Une seconde, me répond-t-elle.

Elle consulte son ordinateur pendant un moment.

- Lys Gust, c'est bien ça?

J'aquies.

- Attendez.

Elle compose un numéro sur le téléphone.

- Oui, peux-tu venir à l'accueil s'il te plaît? J'ai une jeune fille qui doit s'installer dans la d-15. Merci, à toute.

Elle repose le combiné.

- Une infirmière va venir pour vous conduire dans votre chambre. Une psychologue viendra vous chercher plus tard.