Chapitre 47

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PDV Matt

J'ouvre grand les yeux. Même si j'ai proposé cette option, surtout par égoïsme pour la garder près de moi, je ne pensais pas qu'elle accepterait. Surtout pas si vite. Je suis heureux, enfin je crois, mais j'ai l'impression qu'elle va à tout moment me balancer que c'est une blague, qu'elle part avec sa mère et ne veux plus jamais me voir. Alors j'attend, le moment où elle va me rire au nez en voyant ma mine déconfite. Mais ce moment n'arrive pas. Elle semble choquée elle-même de sa réponse, mais dans son regard brille une étincelle de détermination.

- Je... je veux vraiment rester ici... alors si tu veux bien maman... la proposition de Matthews me paraît bien...

Sa mère reste quelques instants interdite, tandis que je repasse cette phrase dans ma tête. Mon prénom sur sa langue est vraiment hum, divin. Cette langue qui il y a quelques jours... nan je m'égare là.

Sa mère finit par afficher un petit sourire, surement le mieux qu'elle peut dans la situation actuelle.

- Bien alors, si c'est ce que tu veux. Je pars demain ma chérie.

Elle marque une pose en voyant les yeux grands ouverts de Lucy.

- Je sais que c'est précipité mais comprends moi, je ne peux plus rester ici. Et puis il me semble que tu seras bien protégée.

Elle me lance un regard malicieux tandis que je lui adresse un petit sourire.

- Bien sur j'exige d'avoir des nouvelles régulièrement, et pourquoi pas, des visites lors de tes vacances.

L'émotion se lit sur le visage de ma belle, de la tristesse, mais aussi de la joie. De savoir que sa mère ne l'oblige pas à partir et surement aussi qu'elle ne lui en veuille pas de rester ici. Je commence à la connaître par cœur. Elle parle quelques instants avec sa mère, mais je n'écoute plus vraiment. Je suis concentré sur nos doigts entrelacés et les petits cercles que décrivent son pouce sur ma main. Comme si c'était moi qui avait besoin d'être rassuré. Je relève la tête vers son visage et examine ses traits fins, parfaits, son petit nez, sa bouche rosée qui me donne envie de la manger. Ses yeux, magnifiques, malgré la rougeur du à ses pleurs. Ses cheveux légèrement emmêlés, qui lui donne un petit air sauvage absolument irrésistible. J'arrête ma contemplation que ses yeux croisent les miens.

- Tu m'écoute ?

Je décide de la jouer franc jeu.

- Non.

Elle lâche un petit rire qui pourrait me rendre fou tant j'aime ce son.

- Ça j'avais remarqué. Je disais qu'on pouvait y aller.

Je fronce les sourcils.

- Tu ne veux pas rester un peu ici ? Et préparer tes affaires aussi ?

- Non ça ira, moi non plus je n'ai pas vraiment envie de passer plus de temps ici, et puis ma mère doit préparer son départ.

Je remarque alors que sa mère n'est plus avec nous dans le salon.

- Et puis j'ai ce qu'il faut chez toi,et je pourrais toujours revenir chercher deux trois trucs plus tard.

- Hum bien, allons-y.

Nous nous dirigeons vers l'entrée où sa mère nous rejoint. Elle serre fort Lucy dans ses bras et à mon plus grand étonnement, elle fait de même avec moi. Elle en profite pour me murmurer :

- Prends soin d'elle.

Ce à quoi je lui répond par un sourire qui se veut rassurant. Après je sais pas trop à quoi ça ressemblait.

On se dirige ensuite vers ma voiture, direction la villa, chez moi, chez nous.

PDV Lucy

Lorsque l'on arrive devant cette maison dans laquelle j'ai passé le plus clair de mon temps ces dernières semaines, je ressens bizarrement un sentiment de bien-être, comme si j'étais à ma place. Voyant que je suis plantée devant la porte, Matt me tire la main et m'entraîne à l'intérieur, où nous rejoignons les autres. Il leur explique rapidement la suite des événements et je n'écoute pas vraiment, perdue dans mes pensées. Je ne pensais pas qu'il me proposerait de vivre avec eux. Et que j'accepterais. Je ne sais plus vraiment où j'en suis, où nous en somme lui et moi. Est-ce toujours une histoire de pari ? Je n'en ai pas envie. Je veux que ce soit plus, que ce soit une histoire de sentiment. Car j'en ai pour lui. De l'amour ? Je ne sais pas, je n'en ai jamais ressentit, alors comment dire que c'est ce que je ressens ? Et dans son cas qu'en est-il ? Tant de questions qui resteront sans réponses, puisque jamais je ne les lui poserais. Par manque de courage ou par peur des réponses, ou surement un mélange des deux.

Je sors de mes réflexions lorsqu'un tas de personne me sautent dessus en hurlant :

Câlin groupé !

Et je ris. Je retrouve cette sensation de bonheur qui m'avait quittée en même temps que mon frère. Bien sur je suis toujours triste. Mais je crois que cette bande, que tout le monde pense être de dangereux criminels, est le remède à ma peine.

Après cette étreinte, ils m'entraînent vers la cuisine. Je sais qu'ils veulent s'assurer que je mange, chose que je n'ai pas faite depuis des lustres. Et pour une fois, j'ai faim, réellement. Josh appuie ses deux mains sur mes épaules et me force à m'asseoir sur une chaise. Je tente de me relever en protestant.

- Nan attends je peux vous aider à préparer.

- Ah ça non, toi tu restes tranquillement assise là tandis que nous on te prépare le plus succulent repas que tu n'ai jamais mangé.

Son ton rieur me fait rire avec lui, mais je comprend qu'il est sérieux alors pour une fois je me laisse me faire chouchouter. Je vois Jack forcer Zoé à s'asseoir avec moi, et j'intercepte le regard noir de Scott. Les choses ne changent pas décidément. J'observe ces gens qui il y a quelques semaines ne m'inspiraient que de la peur. Je vois Marie crier sur Josh parce qu'il a mis trop de viande dans le plat de lasagnes. Jack et Matt qui se lancent des morceaux de salade, et Scott qui tente tant bien que mal de suivre la recette inscrite sur l'écran de la tablette en face de lui. Surement le plus sérieux de toute cette équipé, mais pourtant son regard dérive bien trop souvent vers une certaine rouquine pour qu'il puisse vraiment être concentré. De vrais gangsters n'est-ce pas ?

Une bonne heure plus tard, tout le monde s'installe enfin à table. Les plats ont l'air, contre toute attente, plutôt comestibles. Mais évitons de parler de l'état de la cuisine, et de nos cuistots d'un soir. La prochaine fois on commandera des pizzas.

Ils m'observent tous, attendant que je mette la première cuillère dans ma bouche. Quand je le fais et qu'ils remarquent que je ne recrache pas tout, un soupir de soulagement s'élève en cœur. Je ris doucement et croise le regard de Matt. Je ne l'ai jamais vu me regarder comme ça. Je ne peux le décrire mais mon cœur fait un bond dans ma poitrine et des millions de papillons s'élèvent dans mon ventre.

La soirée passe sous les rires et les exclamations de joie. On mange, on rit, on fait les cons. J'imprime ces moments dans ma tête. Ces moments avec eux, mes amis. Ma nouvelle famille. Avec lui.

Et puis je repense au pari. Au final, sans lui, tout ça ne serait pas arrivé. Et je pense que j'aurai loupé des moments magnifiques, alors, on peut dire que ce pari, plutôt que de détruire ma vie, il l'a égayé. Il m'a rendu heureuse, offert des gens et des souvenirs merveilleux. Il m'a fait passer par un tas d'émotions, de la plus négative, à la plus belle de toutes. Il m'a fait vivre des moments douloureux, comme des fabuleux. Il m'a apprit bien des choses. Ce pari, je ne le regrette plus. Parce qu'il a fait de ma vie ce qu'elle est, une vie que j'aime, remplie de personnes formidables. Une vie où il est là, lui.

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Un peu court, désolé ^^

Kiss :*

On parie bad boy ? - Bad Boy Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant