We hope | hs | TERMINÉE

19.

La semaine suivante avait filé rapidement et le mois de février touchait déjà à sa fin. Mars semblait pointer le bout de son nez discrètement accompagné de ces températures un peu moins fraîches. L'air extérieur était plus paisible, plus doux et c'était sans aucun doute plus agréable. On était actuellement vendredi et la pendule de mon cours de dessin indiquait seize-heure quarante-cinq. Dans quelques minutes, la cloche retentirait, indiquant la fin des cours et au passage, le début d'un week-end bien mérité. J'avais rendu une dissertation ainsi qu'un commentaire composé lundi matin, mardi après-midi, j'avais rendu mon book photo m'enlevant inconsciemment un poids énorme des épaules. Pour autant, une petite sensation de nostalgie m'avait envahit lorsque mon professeur me l'avait retiré des mains pour le faire disparaître dans sa pochette en cuir marron, loin de moi. J'avais du rester à la bibliothèque avec Louis mercredi soir jusqu'au alentour de dix-neuf heures pour boucler un projet en littérature anglaise pour lequel j'avais pris du retard et enfin jeudi matin m'avait servi à travailler mon examen d'aujourd'hui.

Lorsque je descendis du métro, j'offris une légère bise à Louis qui pour une fois descendait plus loin que moi pour allez acheter un livre à la librairie près de Cambridge. Ce dernier me gratifia de son plus beau sourire avant de m'inviter à la va vite à passer à l'appartement ce soir, car il avait selon lui une "grande annonce" à nous faire. Je le scrutais un instant, détaillant sans artifice ses yeux légèrement plissés, ses lèvres quelque peu tremblantes et ses doigts se trifouillant entre eux. Louis était stressé, voir même gêné et j'aurai pu le percevoir sans même être son amie. Rapidement, je lui offris un petit sourire réconfortant en lui indiquant qu'on viendrait Julia et moi vers vingt-heure trente, quand cette dernière serait rentrée de son cours de yoga hebdomadaire. Une fois à l'appartement, j'en profitais pour me faire couler un peu de café et pour monter en vitesse ranger mes affaires. Motivée et surtout ennuyée du désordre qui régnait dans ma chambre, je m'appliqua avec hâte à trier et ranger mes cours de la semaine. Une fois terminé, je me débarrassais de mes vêtements puis m'engouffrais dans la salle de bain pour me faire couler un bain duquel je sortis qu'une bonne heure plus tard entièrement détendue.

Lorsque je descendis de la salle de bain, j'aperçu Julia trifouiller je ne sais quoi dans le salon, envoyant valser sans gêne les magazines posés sur la table basse. Elle semblait ennuyée, ses traits étaient légèrement tirés et ses yeux scrutaient à vive allure les moindre recoins de la pièce à la recherche de quelque chose.

_ Tu as perdue quelque chose Julia ? demandais-je tranquillement, le dos posé contre la porte.

_ Oui s'esclaffa t-elle en se retournant rapidement FIFA 17 ! où est ce putain de jeu ? sérieusement June comment on peut perdre nos affaires dans un appartement de 60 m² !

Un léger rictus se forma sur mon visage, indéniablement amusée de voir mon amie se mettre dans un état pareil. Julia semblait indignée, elle qui rangeait toujours tout correctement, je pouvais bien comprendre que la disparition de ce jeu la chiffonne un peu.

_ C'est Niall qui l'a Julia répliquais-je posément. Il nous l'a emprunté le week-end dernier quand il est venu nous proposer la randonnée.

_ Quoi ? s'offusqua t-elle mais.. roh fait chier je le savais en plus.

Je laissais échapper un rire d'entre mes lippes avant de me diriger vers l'entrée pour mettre mes bottines et mon manteau. D'un geste souple, j'empoignais mon sac à main avant de faire claquer entre elles les clés de la porte d'entrée.

_ Tu viens Julia ? criais-je de l'entrée on va être en retard !

Sans se faire attendre, mon amie débarqua en trottinant avant de sauter rapidement dans son gros manteau en fourrure et de passer le seuil de la porte sans même se retourner. J'extirpais ma carte de métro de mon sac pour la mettre dans la poche de mon manteau puis fermais derrière moi l'appartement avant de dévaler tranquillement les escaliers. La ville semblait calme et paisible. La nuit était déjà bien tombée sur la Capitale et les rues étaient bien plus désertes qu'en pleine journée. Julia profita du trajet jusqu'à la station de métro pour me raconter que son professeur de Lettres Anglaises leur avait collé un devoir surprise sur table et qu'à sa plus grande surprise elle semblait l'avoir réussi. Inconsciemment, mes pensées elles, divaguaient malgré moi vers Louis et sa grande annonce. Une petite boule de stress s'était nichée dans mon ventre à chaque fois que mon esprit y pensait et plus on avançait vers chez lui, plus j'y pensais affreusement.