Le rendez-vous des monstres

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Mad Hatter observait le jour se lever par la fenêtre de la chambre. En France, il était en ce moment sept heure du matin, et il venait de se lever. Au même moment, aux États-Unis, là où il était censé se rendre, il était minuit passé. Il jeta un coup d'œil à Rider, encore endormie. Elle était si belle ainsi, les yeux clos, encore sous les draps...

Il aimait beaucoup la France, et Paris en particulier. En observant la ville depuis l'appartement, il pouvait presque percevoir la trame de l'Histoire tendue par la ville à travers les siècles. La ville-lumière avait sa place dans les mémoires des siècles. Mais lui, Mad Hatter, serait sans doute oublié après sa mort, à part par ses ennemis et ses victimes. Quelle ironie de se dire que ce serait par ceux qui veulent sa mort qu'il resterait dans les mémoires, mais tel était le destin des monstres, des créatures de l'ombre, comme lui et comme ceux avec qui il avait rendez-vous, à plusieurs centaines de kilomètres, de l'autre côté de l'Atlantique.

Il jeta un dernier regard à sa camarade, puis attrapa sa veste et s'habilla. S'il traînait trop, il serait en retard. Le tueur ferma les yeux, se concentra, visualisant l'endroit où il voulait se rendre. Il rouvrit les yeux au Texas, en pleine nuit et au milieu de la campagne. Il expira. Se téléporter d'un coup sur une telle distance était épuisant, et l'endroit où il devait se rendre était à une dizaine de kilomètres. Il activa sa vision nocturne : ses yeux devinrent entièrement blancs, et il putvoir comme en plein jour. Il se mit alors en route.

Le lieu de rendez-vous était un vieux manoir, sombre, mais surtout abandonné. Il avait été construit au XIXeme siècle par un riche propriétaire, et ses descendants, deux siècles plus tard tard, avait été ruinés. Le manoir avait été abandonné , envahi par la végétation. Mad Hatter ne savait pas vraiment à partir de quand, et il s'en fichait un peu. En s'approchant, il vit de la lumière sortir d'une des fenêtres. C'était bien là qu'il devait aller.

En pleine nuit, l'entrée du vieux manoir était vraiment inquiétante, avec la porte grinçante, la poussière, les plantes s'infiltrant à travers les fissures des murs... Un véritable décor de film d'épouvante. Ironiquement, plusieurs personnes dignes d'un de ces films se trouvaient dans le bâtiment à ce moment précis, et si quelqu'un était venait, il lui arriverait à coup sûr la même chose qu'un personnage secondaire.

Mad Hatter grimpa les escaliers, grinçants sous ses pas. Il savait que maintenant, tout les autres étaient déjà au courant de sa présence. Et vu l'heure tardive, ils avaient dû arriver tout les six. Il se trouvait maintenant à l'étage. De la lumière filtrait de sous une des portes, et il se dirigea vers elle. Elle s'ouvrit alors, et un étrange jeune homme aux longs cheveux rouges en sortit. Il était habillé d'une redingote noire dotée de fourrure blanche sur les épaules, d'une chemise rouge, et d'un haut de forme semblable à celui de Mad Hatter, mais rayé noir et blanc. Mais ce qui pouvait perturber le plus en lui était ses yeux, d'un vert brillant, qui émettaient de la lumière, et ses mains, entièrement noires, terminées par de longs ongles.


- « Alors Hatter ? C'est celui qui est censé être le plus rapide qui arrive en retard ? »

- « Désolé, j'étais en train de dormir, il est sept heure à Paris... Salut Jason ».

Mad Hatter s'avança dans la pièce, et Jason referma la porte derrière lui. Trois personnes, d'aspect étrange, étaient assises autour d'un feu, allumé à même le sol, et sur lequel grillaient de la nourriture.

- « Te voilà ! On ne t'attendait plus ! » lâcha un autre jeune homme. Contrairement à Jason, il était habillé normalement, mais son teint était blafard, ses yeux sans paupière cernés de noirs, et une horrible coupure prolongeait sa bouche.

Mad HatterWhere stories live. Discover now