SPEED (Terminé) Tome 1

Chapitre 1

— Speed, bouge-toi ! Le bus passe dans dix minutes et t'es toujours pas debout ! hurle mon frère dans l'escalier.

Voilà ce que j'entends tous les matins... Réveillé depuis des heures, et pourtant loin d'être prêt, j'ai passé un certain temps à terminer mes devoirs que je fais toujours au dernier moment, puis à traîner sur les réseaux sociaux. Maintenant, je suis en retard. J'enfile un jeans par-dessus mon caleçon, puis j'attrape mon T-shirt à l'effigie d'ACDC que j'ai déjà porté hier, en prenant soin de vérifier qu'il ne sent pas trop la transpiration.

Tandis que je débranche mon portable du chargeur, je constate que j'ai reçu un message de ma pote :

Marion : Slt B.G., j'ai un scoop sur Paulo.

Paulo, c'est mon plus grand frère, celui qui est en Terminale.

Speed : Quoi ?

Marion : Il se tape ma sœur !

Speed : T'es sérieuse ?

Ma porte s'ouvre violemment, laissant justement apparaître le fameux Paulo, et je ne peux réprimer un sourire sur mes lèvres en l'imaginant avec Sophie, la sœur de Marion.

— Magne-toi le cul !

Je ne bouge pas d'un poil, juste pour le plaisir de le voir enrager. Il récupère par terre sa ceinture que je lui ai empruntée hier et l'enfile à son jean noir. En passant devant la glace de mon armoire, il vérifie qu'il est bien coiffé et ébouriffe ses cheveux bruns.

— T'es tombé dans le flacon de parfum ? je le nargue, sourire aux lèvres.

— T'as vu ta gueule ? Tu passes pas à la salle de bains, petit con ?

Il est énervé et commence à fouiller dans mon placard pendant que je remplis mon sac de cours depuis mon lit. Je continue de le provoquer :

— N'affiche pas ta jalousie dès le matin, trou du'c !

Entre-temps, mon téléphone vibre à cause d'un nouveau texto :

Marion : Ouais ! Depuis hier !

C'est alors que Paulo me questionne nerveusement :

— Elles sont où ?

Je pouffe de rire en comprenant ce qu'il cherche et je lui indique fièrement :

— Troisième tiroir, il suffit de demander...

— Tu peux m'expliquer ce qu'un gosse de quatorze ans fout avec un casier entier rempli de capotes, bordel ? me demande-t-il en observant ma réserve.

— Comme toi, vieux ! Des ballons d'eau !

— Le bus est là, magnez-vous ! nous engueule Max, mon second frère, qui sort juste de la salle de bains.

Nous dévalons aussitôt le grand escalier de pierre en nous bousculant, pour sauter le plus rapidement possible dans le bus stationné devant la maison.

Alors que je monte dans le bus de ramassage scolaire plein de lycéens, Marion me fait signe de la main pour me faire comprendre qu'elle m'a gardé une place à côté d'elle. Je jette aussitôt mon sac sur le siège libre en lui confirmant :

— T'avais raison pour Paulo !

— Je les ai vus se peloter hier soir quand je suis partie de chez toi, m'annonce Marion avec une pointe de malice dans les yeux.

Elle pose nos sacs sur le sol et se pousse avec délicatesse contre la vitre du car qui démarre. Nous sommes aussitôt ballotés d'un côté à l'autre, à cause des petites routes sinueuses de campagne.