22 - Et ils vécurent heureux...

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La nuit était tombée. Et avec elle, le silence.

Tous les invités étaient partis. Ou presque. John, seul dans le hall, cherchait désespérément Sherlock en espérant qu'il n'était pas allé perturber la lune de miel de son frère.

Il ouvrit la porte du jardin.

Une brise fraîche lui embrassa les joues. Il fit quelques pas dehors, les mains dans les poches.

L'air était peuplé du bruissement des herbes hautes, du chuchotement des feuilles du vieux saule et, un peu plus loin, du clapotis tranquille du lac. Le ciel, immense, était piqueté d'étoiles aussi pâles que la lune, qui posait sur le monde un regard bienveillant.

Mû par un instinct étrange, John s'approcha du lac.

Il était là.

Le médecin pris le temps de contempler cette ombre familière, assis au bord de l'eau, perdue dans un océan de silence.

Il s'approcha doucement et s'assit à côté de son détective, qui ne bougea pas, comme si sa présence était si naturelle qu'elle allait de soi. Peut-être étais-ce le cas.

John se colla contre lui, glissa un bras autour de sa taille, et posa la tête sur son épaule. Quelques secondes plus tard, les boucles brunes de Sherlock vinrent chatouiller son front, aussitôt suivit du contact plus doux de ses lèvres, au même endroit.

Ils restèrent ainsi un long, long moment sans rien dire, se nourrissant de la chaleur de l'autre comme une fleur se gorge de soleil.

Il n'y avait pas besoin de mots. Le simple contact de leur peau en disait déjà long.

Pourtant, lorsque Sherlock parla, sa phrase ne brisa pas le silence. Elle ne fit que l'embellir.

-C'est étrange, dit-il. D'être heureux comme ça, pour une simple présence.

-Ça s'appelle l'amour, répondit John en souriant tendrement.

-L'amour... répéta Sherlock, pensif. Si tu savais comme je m'en suis moqué, de l'amour... Si j'avais su...

John rit doucement et se blottit un peu plus contre le corps de son détective.

-Tu crois que Mycroft est heureux ? Reprit Sherlock. Aussi heureux que nous, maintenant ?

-Tout ce que je peux te dire, répondit John, c'est qu'il ne peut pas être plus heureux que moi. Personne ne peut être plus heureux que moi.

-Si, moi.

-Idiot.

Leurs lèvres se rencontrèrent sans s'être cherchées.

-Je t'aime, Sherlock, dit simplement John.

-Je sais.

Le médecin lui jeta un regard circonspect.

-Moi aussi, termina son amant avec un énorme sourire.

Ils se laissèrent tomber en riant dans l'herbe haute, serrés contre le corps l'un de l'autre.

-Promets-moi que tu n'iras nulle part sans moi, murmura Sherlock, sa voix soudain altérée par l'émotion. Promets-moi, John, que tu serras toujours là...

-On dirait une demande en mariage, sourit le docteur.

-Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ! s'inquiéta l'autre.

-Ne t'en fais pas, rit John, je ne te demanderai pas de cérémonie. Je te promets de rester avec toi pour le reste de mon existence. Et même plus, s'il y a quelque chose après. Je te promets que dans chaque version de la réalité, dans tous les mondes possibles et inimaginable, à toutes les époques, John Watson trouvera Sherlock Holmes. Et il l'aimera, le protégera, et lui consacrera sa vie.

Les Tribulations amoureuses de Gregory Lestrade (Mystrade - Johnlock)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant