Game or Reality ? (Tome 1 & 2)

Chapitre 15 - Une page tournée

La soirée n'allait pas être joyeuse, encore en colère contre son comportement immature qui remonte à cette lâcheté qui n'a pas eu le courage d'assumer. Je n'ai pas dit un mot depuis que nous nous sommes retrouvés en bas de mon immeuble. Pourtant une vingtaine de minutes s'étaient écoulées depuis nos retrouvailles. Ruggero avait lui eu le culot d'ouvrir sa bouche pour une saluer. Il a eu pour simple réponse un soupir de mécontentement. Toujours en voiture vers une direction inconnue, il tente une deuxième approche.

" Comment se passe la préparation de ta tournée ?

- Vraiment ? Finis-je par dire excédée face à tant de toupet de sa part.

- Quoi ? Me questionne t-il.

- Tu crois t'en tirer comme ça ? En me demandant comment se déroule les préparatifs de ma tournée ?

- Karol...

- Non, stop Ruggero. Arrête avec ça. Oh puis arrête la voiture !

- Nous sommes bientôt arrivés.

- Je ne veux pas le savoir Ruggero, arrête toi !"

Après ce qui me semble une éternité, il parvient à trouver une place à côté d'un petit parc de chênes. Je m'empresse de sortir de la voiture. Ruggero me suit de près, nous nous déplaçons jusqu'à un banc isolé.

" Je suis désolé, finit-il par dire. J'ai mal réagis.

- Mal réagis ? Tu as agis comme le dernier des salauds !

- Je sais...J'ai pris peur, Karol.

- Tu penses que ça excuse ces trois mois sans nouvelles ? Tu t'es enfuis comme un voleur. Si tu regrettes ce qui s'est passés, il fallait simplement m'en parler. Vas tu un jour agir comme un homme et pas comme un gamin ?

- Crois tu une seconde que c'est facile pour moi ? J'ai vécu l'enfer pendant 1 an.

- Ne commence pas à faire la victime, Ruggero. Pas avec moi !

- Candelaria nous a fait vivre un enfer pendant des mois. J'ai rompu avec toi pour une chose qui ne s'est jamais passés. Veux tu imaginer une seconde la souffrance que j'ai plus ressentir quand j'ai su la vérité ? Prend en compte la grossesse qui n'a été que mensonge une nouvelle fois.

- Tu aurais plus empêcher la suite en restant à Buenos Aires quand je te l'ai demandé. On aurait plus parler, je n'attendais qu'une chose. Qu'on se remettent ensemble. Tu as préféré fuir, attendre des mois avant de revenir dans ma vie avec un simple message. On a couché ensemble pour ensuite que tu recommences ton petit jeu.

- Crois moi, je ne voulais pas que ça se passe comme ça.

- C'est pourtant toi qui est en faute. Je n'ai jamais fuis ou renoncer quand ça devenait difficile. Je peux comprendre que tu avais besoin de réfléchir, crois moi tu n'étais pas le seul mais tu t'attendais à quoi en revenant comme une fleur après des mois ?

- J'en sais rien, Karol.

- Je suis fatiguée de me battre pour toi. C'est fini, Ruggero.

- Ne dis pas ça. Je suis revenue pour toi. Je n'ai jamais eu de rendez vous pour mon album ou pour quoique ce soit d'autres d'ailleurs. Oui j'ai essayé de t'oublier en Italie. J'ai bêtement cru qu'on serait plus heureux séparés. Ce fut la plus belle erreur de ma vie. Je t'aime, Karol. Jamais je ne pourrais refaire ma vie si elle est sans toi.

- Il va pourtant falloir, j'arrête."

Je quitte le banc où nous nous étions assis pendant que nous discutions et part en direction du parking. Mon appartement qui se trouve à l'autre bout de la rue me paraît si loin à pied. Je soupir fortement avant d'être rattrapé de force par Ruggero. J'essaye de me dégager en vain. Il est beaucoup plus fort que moi. Lassée de devoir me battre, je le laisse faire. J'attend sagement qu'il prenne la parole sachant que rien de ce qu'il dira changera ma décision. J'ai longtemps espéré, peut-être trop longtemps. Je me suis battue pour ce que je pensais être bon. J'ai mis mon père a dos pour lui. Il a toujours cru que mon déménagement était dû à Ruggero. D'un côté, il avait raison. Effectivement, ma vie était ici pour de nombreuses raisons. Le boulot étant l'une de celles-ci mais il était la numéro une. J'ai beaucoup perdu pour lui encore une fois, trop perdu. Mon père, mon frère Mauricio, ma complicité avec Jorge à cause de toute cette histoire et le plus important de tout : Moi. A longtemps le chercher, je me suis oubliée. Il était temps de penser à moi, j'allais en avoir besoin.