Lys

405 38 1
                                    

💿 she's so high – tal bachman





            Le reste de la semaine a été calme. Avec Harry, nous nous échangions souvent des baisers dans les recoins de la maison, ou nous nous retrouvions la nuit, dans le lac, pour nous câliner ou juste parler. Personne ne se doutait de rien et c'était parfait. Cette ambiance entre nous deux me réjouissait. J'étais bien, pas d'angoisse ni de doutes – comme je l'aurais pensé suite à ma relation désastreuse avec Léo. Mais Judith me l'avait dit : Harry n'est pas Léo et il ne le sera jamais.

             Aujourd'hui, veille du départ. Nos valises sont faites, nous profitons encore pleinement de notre dernier jour de vacances. Hier, mon père nous a tous offert l'opportunité d'aller à la rencontre de baleines. Nous avons pris un bateau, avons gravi le vent violent et l'eau gelée pour enfin apercevoir deux baleines à bosses à quelques centaines de mètres de nous. Ainsi que quelques phoques et des marsouins. Ça avait été magique. Nous étions rentrés trempés. Arrivés chez mon père, les garçons nous avaient poussées – les filles et moi – dans la piscine chaude où ils nous avaient rejointes afin de nous réchauffer. Harry m'avait entrainée sous l'eau, à l'abris des regards, et avait risqué de m'embrasser, mais je lui avais seulement déposé un léger baiser sur la commissure de ses lèvres pour ne pas nous faire prendre – toutefois, résister à l'envie de le toucher sans arrêt devenait de plus en plus dur.

             Judith m'aide à ranger le dortoir. Nous retirons les draps sales, les plions et nous en mettons de nouveaux. Jim passe l'aspirateur et Ralph s'occupe de donner un coup d'éponge aux salles de bains. Je me doute que Caitlin s'est encore approprié la cuisine, avec Harry et mon père. Nous entendons parfaitement le claquement des casseroles et le bruit sourd de la vaisselle. Et je sais que Tate ne fait rien, il est surement dehors, à jouer avec mon chien ou à simplement tremper ses jambes dans la piscine.

             Après un copieux repas, une dernière baignade et un bronzage express, nous nous apprêtons à laisser mon père qui ne peut cacher sa nostalgie.


— Vous reviendrez bientôt me revoir, pas vrai, les enfants ? nous supplie-t-il.

— Ne t'inquiète pas, dès que nous avons un peu de temps nous venons papa, le rassure Ralph avec son éternel sourire honnête et prudent.


             Mon paternel fait s'éterniser les embrassades et c'est seulement au bout de quinze minutes de câlins que nous rentrons enfin dans le van. Ralph s'empare du volant, assisté par Jim. Caitlin, Judith et Tate s'agglutinent au deuxième rang et, bien sûr, Harry, Asraël et moi, héritons de la dernière banquette – ce qui n'est, pour dire vrai, pas pour me déplaire. Je note le regard appuyé de mes deux frères et leur répond par le même ; ils se retournent immédiatement en direction de la route.

            Nous passons une heure de route à faire des jeux musicaux avec la radio. C'est Jim et Judith qui remportent la quasi-totalité des manches. Petit à petit l'ambiance se calme, épuisés par cette semaine mouvementée, certains somnolent. Asraël se roule en boule sur mes cuisses, la truffe enfoncée contre mon ventre. L'habitacle est bercé par la radio, le ronflement répétitif du moteur et, dehors, les rayons du soleil réchauffent les vitres, ce qui installe une atmosphère particulière dans le véhicule. L'après-midi touche à sa fin, le ciel devient plus orangé et la route moins fréquentée. Les sapins, ifs et autres conifères entourant la voie rendent le paysage si serein qu'une chaleur de bien-être vient s'immiscer dans mon organisme. Emportée par cette brume de douceur, je laisse ma main glisser sur le revêtement du siège, juste aux côtés de celle de Harry. Il me lance un sourire tendre et vient entrelacer nos doigts. Je ferme les yeux.

Ce jour-là | hsWhere stories live. Discover now