Le rencontrer

L'étoile

Le lendemain matin, lorsque Griffin se réveilla, elle ne comprit pas tout de suite pourquoi son oreiller ne portait pas son odeur, puis regarda où elle était. Sur un lit de Gryffondor, allongée sur le ventre façon étoile de mer.
Soudain, elle entendit un rire moqueur. Sirius.

-Si j'avais su que tu me virerais de mon lit dix secondes après t'être endormie, je ne t'aurais pas invitée à passer la nuit ici.

-Tu m'as droguée, affirma-t-elle, pince-sans-rire. D'habitude, je ressemble à une fée, quand je dors. Une fée paisible et pimpante.

-Je dirais plutôt un crustacé, mais je suppose que c'est une question de point de vue.

-Quelle heure il est ?

-Dix heures. Pourquoi ?

-Espèce de crétin ! J'ai cours d'Astronomie dans moins de vingt minutes ! Tu aurais pu me réveiller !

-Et rater cette scène ? Sûrement pas.

En vitesse, elle se leva et enfila ses chaussures, jetées au pied du lit. Elle sortit de la Salle commune des Gryffondor, puis courut en directement de la Tour d'Astronomie, talonnée par Sirius.

-Miss Loisel, dit froidement le professeur Sinistra. Je vois que tout le monde ne se donne pas la peine d'arriver à l'heure. Vous viendrez en retenue ce soir, dans mon bureau. Quant-à-vous, Mr Black, quittez immédiatement cette pièce, vous n'avez rien à y faire. Oh, après tout, suivez-le, Miss Loisel. Je ne veux pas vous voir, aujourd'hui.

La jeune fille sortit de la salle de classe, l'air furibond, tandis que Sirius ricanait derrière elle. Il lui attrapa la main et se mit à courir vers le septième étage.

-Si... ri... us... ar... reee... teuh...

Elle était épuisée. Elle n'avait pas assez dormi, n'avait pas mangé, et voilà qu'elle devait faire du sport !

-On y est, déclara-t-il en s'arrêtant brusquement. Voici la Salle sur Demande telle que je la veux !

La tenant toujours par la main, il la fit entrer et, une fois certain que la porte était fermée, l'embrassa passionnément en la plaquant contre un mur avant de s'éloigner. Il plaça ses bras de chaque côté de la tête de Griffin et approcha son visage pour qu'il ne soit plus qu'à quelques millimètres du sien.
Mais l'adolescente, n'étant pas du genre à être dominée de cette manière, captura ses lèvres et le colla à son tour contre un mur.
Leurs baisers n'avaient rien à voir avec ceux que Griffin et Remus avaient échangés. Ils étaient allumés par un feu ardent qui leur paraissait éternel.
Mais, lorsque Sirius laissa se balader sa main, Griffin se crispa et se détacha de son petit ami. Elle avait beau l'aimer de tout son cœur, elle n'était pas prête. Elle n'avait que 15 ans.

-Pardon, Griff', je...

-Ça va, ne t'en fais pas.

Ils passèrent le reste de la journée à rire dans la Salle sur Demande, séchant tous les cours de la journée. Ils s'entendaient à merveille.
Puis, lorsque vint le soir, Sirius demanda à la Salle de leur montrer le ciel. Le plafond devint d'un noir aussi profond que la nuit, seulement troublé par la multitude d'étoiles qui le mouchetait.

-Tu vois cette constellation ? C'est celle du grand chien. Sirius.

-Je sais. Elle ressemble à une pomme de terre, si on plisse les yeux et on penche la tête, railla-t-elle.

-Alors ne le fais pas. Tu aimerais, toi, que je te compare à une pomme de terre céleste ?

-Mais je suis divine, très cher.

-Je vois... Je suis cher à vos yeux, donc...

-Bien sûr. Aussi cher à mes yeux qu'une... pomme de terre céleste.

-J'ai cru remarquer l'amour inconditionnel que vous portez à ces légumes.

-Qui sont en fait des féculents.

-Tu fais chier, Griff'. J'y étais presque, cette fois !

-Même pas.

-Reprenons, voulez-vous ? L'amour que vous leur portez est trop grand. Il risquerait de vous consumer.

-Mais il me consume déjà, vous savez. Cependant, vous apprendrez que je préfère les repas complets.

-Par là, vous insinuez que je ne suis pas assez à moi tout seul ?

-Non. J'insinue que j'ai les crocs et que je m'en voudrais de vous manger.

-Comme toujours, l'estomac prime sur l'amour.

-Effectivement. Et ce sera toujours le cas, soyez-en certain, très chère étoile.