Diamant du désespoir [En pause]

23. Entre père et fils

       

            Percy était allongé sur le pont du navire, profitant des rayons du soleil qui réchauffaient son corps. Grâce à Rachel, il avait récupéré le navire en moins de trois jours, le temps pour lui de préparer ses affaires et de démissionner. Il ne savait pas quand il rentrerait.

L'homme avait récupéré le bateau à la marina. Il était assez grand, six mètres de longueur et était équipé pour un long voyage en mer. Il avait dû faire face à l'incrédulité des mariniers, mais il avait réussi à récupérer le bateau. Et même s'il avait perdu son ascendance, il savait toujours se servir d'un bateau.

Percy avait quitté le port doucement, pour ne pas créer des dégâts. Cependant, une fois en pleine mer, il avait poussé les moteurs au maximum. Le bateau vibrait sous ses pieds, l'eau se fendait avec rythme et il ne put empêcher un sentiment d'euphorie de monter en lui. Ecartant les bras, il hurla sa joie.

Il était resté un long moment ainsi, profitant du sentiment de liberté, avant de reprendre raison. L'homme avait éteint les moteurs et sortit les voiles, préférant garder du carburant en cas de problème. Mettant cap vers l'Europe, il profita du calme et du bonheur de l'instant. Il se sentait enfin à sa place, comme s'il faisait ce qu'il devait faire.

            Après cinq jours de voyage, Percy décida d'accélérer la cadence. Posant sa main dans l'eau, il pria son père pour lui donner un coup de pouce. Normalement, la traversée devant prendre plus d'un mois, ce qu'il n'avait pas. De l'eau grimpa sur le navire, avant de former une silhouette. Poséidon avait répondu à son appel. L'homme à la peau basanée eut un grand sourire et vient prendre son fils dans ses bras. Grace à la déchéance de Percy, il pouvait désormais passer du temps ensemble sans avoir de représailles des autres dieux. Les deux étaient devenus assez proches, faisant régulièrement des sorties père-fils. Lors de la dernière, ils étaient allés visiter l'exposition de l'océan, composé de divers objets trouvés. Poséidon avait alors expliqué à son fils l'histoire de certains d'entre eux, ce qui les avaient beaucoup fait rire. Ensuite, ils étaient allés manger des glaces, se baladant dans les rues. Cette journée faisait parti des meilleurs souvenirs du jeune homme.

Poséidon recula et sourit à son fils, avant de s'adosser contre le bastingage. Il savait pertinemment ce que Percy allait lui demander, mais il adorait le voir bafouiller, chercher ses mots. Le voici qui commençait son spectacle :

-Salut papa, comment vas-tu ?

-Très bien et toi ? Tu fais un voyage ?

-Oui... Enfin non... enfin oui pour la première et pour la deuxième... euh... enfaite j'un truc à te demander

-Ah bon ?

-Oui... je voudrais savoir, si ça ne te dérange pas... enfin ça m'aiderait bien, mais... euh... oui donc c'est... et si tu peux...

-Je n'ai pas tout compris

-Jevoudraissavoirsituaccepteraisdemefaireavancerplusvite ? Demanda rapidement Percy

-Peux-tu répéter s'il te plait ? Se moqua gentiment Poséidon

-Pourrais-tu me faire avancer plus vite s'il te plait ? Demanda à nouveau l'humain

-Bien sûr !

            D'un grand sourire et d'un geste de la main, Poséidon lança le bateau à vive allure. Percy avait détourné le regard, les joues rouges et se grattaient la tête. En le voyant ainsi, le dieu ne pouvait s'empêcher de le comparer à un petit enfant prit en faute. D'une main paternelle, il vient ébouriffer ses cheveux, recevant un grognement de la part de son fils. D'un murmure, il lui fit :

-C'est une bonne chose

-J'en doute encore. Parfois, j'ai envie de faire demi-tour, de les abandonner

-Mais ce n'est pas toi, ce n'est pas ce que ferait mon fils, répondit le dieu

-Pourquoi ?

-Hum ?

-Pourquoi fais-tu tout ça ? Pourquoi passes-tu du temps avec moi ? Pourquoi me considères-tu encore comme ton fils ? demanda Percy

-Car tu es celui dont je suis le plus fier. Tu n'as pas choisi une voie facile et tu continues, tu n'abandonnes pas. Je t'aime énormément et dans un sens, je suis heureux que tu ais perdu tes dons, grâce à ça, j'ai le droit de passer du temps avec toi. A bien des égards, tu me rappelles ta mère, même si tu ne l'as jamais connu

            L'aveu de Poséidon toucha profondément Percy. Ils s'assirent côte à côte, profitant du silence et de la présence de l'autre. L'humain n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu perdre ses frères pour récupérer un père. Et finalement, il ne savait pas ce qu'il préférait. Il avait toujours voulu rencontrer ses parents et aujourd'hui, il avait l'impression d'être un gamin normal, passant du temps avec son père. Prit d'une inspiration soudaine, l'humain demanda :

-Pourrais-tu me parler de ma mère ?

-Elle s'appelait Sally Jackson. Elle était magnifique, avec ses longs cheveux châtains et ses yeux bleus. Elle avait un rire doux et était toujours de bonne humeur. Une optimiste, une vraie. Je l'ai rencontré alors qu'elle faisait son marché. Elle était... j'ai voulu l'aborder alors je lui ai lancé de l'eau dessus, enfin, je l'ai malencontreusement poussé dans l'eau

-Sérieusement ? S'exclama Percy

-Oui et elle ne m'en a même pas voulu. Je l'ai invité à prendre un verre et nous nous sommes revus plusieurs fois et les choses en ont emmenés d'autres...

-Je n'ai pas besoin de savoir ces détails-là, gronda Percy en se bouchant les oreilles

-Ahah ! Nous nous sommes fréquentés pendant presque cinq ans, avant qu'elle n'apprenne ma nature... Nous étions à la plage, nous jouions dans l'eau et elle m'a annoncé qu'elle savait... Elle avait eu l'intuition. Nous sommes restés ensemble encore trois ans avant qu'elle ne tombe enceinte... Je lui ai demandé d'avorter, pour ne pas la voir mourir, pour ne pas la perdre... Mais elle a refusé, disant que la vie de cet enfant ne devait pas être gâché pour du plaisir... Je t'en ai voulu, alors que tu n'étais même pas né et j'ai quitté ta mère, en espérant qu'elle survivrait... Quand elle m'a supplié de te laisser vivre, j'ai longuement hésité. C'était sa dernière volonté alors j'ai accepté. C'est pour ça que je ne voulais pas entendre parler de toi. Et finalement, j'ai vu ce que tu as fait. Tu as la même humanité que ta mère... C'est pour ça qu'aujourd'hui je suis présent, pour rattraper mon erreur

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Voilà un petit moment de douceur, pour contre balancer avec les chapitres précédents !

J'espère que vous apprécierez !

Pour la suite, nous retournons avec les membres de la quête, qui sont à la recherche de l'eau de Narcisse, pour soigner Hazel !