On parie bad boy ? - Bad Boy Tome 1

Chapitre 64

PDV Lucy

La première chose que je vois en ouvrant les yeux ce matin, c'est la tête de Zoé à approximativement 3 cm de la mienne, bouche ouverte, de la bave sur l'oreiller. Plus sexy, impossible. En me retournant, j'ai la même vision, sauf que cette fois la tignasse est rouge. Alors que j'essaye de me lever, je me retrouve bloquée et constate que les deux filles sont en étoile dans le lit, se souciant bien peut que je sois en dessous. Après maints efforts, j'arrive enfin à me libérer des deux pachas et me dirige vers la sortie de la chambre, ricanant lorsque les ronflements de Marie me parviennent. Y'a pas à dire, elle récupère vraiment vite.

Dans la cuisine, je constate que je suis la seule levée, et je me demande bien pourquoi. Après tout, aujourd'hui c'est Matt et moi qui devons rester à la maison avec Marie. J'aurai donc pu rester dormir, tandis que les autres devraient déjà être levés. J'ai l'impression que le marchand de sable me met toujours une dose de sommeil trop faible quand je pourrais dormir, et beaucoup trop conséquente quand le réveil doit sonner à 6 heures.

Assisse au niveau du plan de travail, j'hésite à réveiller toute la maison de façon assez radicale, mais les retombées me font réfléchir à mon geste.

Finalement, je décide que l'occasion est trop belle pour ne pas la saisir, et met mon plan en marche. De concert, j'allume les grosses enceintes dans le salon, tandis que je monte les escaliers en tapant des casseroles, hurlant qu'il est l'heure de se lever. Heureusement qu'on a fait une soirée hier, le matériel est comme ça déjà prêt à l'emploi. Bien sur pour ne pas trop être sadique, j'ai choisi une musique douce, un petit morceau de métal. Rien de bien méchant. En quelques secondes les exclamations se font entendre. Je ne saisis pas tout mais comprends rapidement que ce ne sont pas des mots d'amour. En même temps, les portes du couloirs s'ouvrent à la volée et l'ensemble des résidents me mitraillent du regard. J'ai à peine le temps de faire demi-tour pour fuir que je suis projetée sur une épaule, que j'identifie comme celle de Josh, et que je me retrouve envoyé faire un tour dans la piscine. Je m'en doutais. La température de l'eau en ce début décembre, et bien, disons qu'elle est saisissante. Je met peu de temps à sortir de l'eau mais je ne peux m'empêcher de rire devant leur tête. Malheureusement pour eux, il est hors de question qu'ils n'aillent pas en cours. Ça serait injuste pour nous qui y allons à chaque fois. Je les regarde traîner des pieds jusque dans la cuisine, tandis que je me dirige jusque dans une salle de bain, histoire de me réchauffer. Bien évidemment je pense à passer prendre des vêtements de rechange, la dernière fois me restant en mémoire.

Sous l'eau chaude, que j'aimerais ne jamais quittée, je me met à réfléchir. Quel meilleur endroit que la douche pour réfléchir de toute manière ? La pensée qui m'obnubile pour le moment est de savoir ce qu'il trotte dans la tête du gang. L'accident de Marie leur à tous mis un coup, cependant j'ai l'impression que c'est bien plus profond que ça. Comme si le fait qu'elle a frôlé la mort avait rouvert une vieille blessure à peine cicatrisé. Cela se voit plus ou moins selon les personnes, mais en les connaissant suffisamment, il n'est pas difficile de voir qu'ils sont tous touchés. Même Scott, malgré sa carapace, a de plus en plus souvent les yeux dans le vide depuis l'incident. D'une façon différente, je crois qu'ils essayent tous de faire comme si de rien n'était. Je ne sais pas si c'est pour m'éviter de le remarquer et de m'inquiéter, ou si c'est pour se protéger eux-mêmes. J'ai tendance à privilégier la deuxième option. J'aimerai leur demander mais j'ai peur de ne plus les faire souffrir qu'autre chose. Après tout si ils se murent tous dans le silence, c'est que la chose doit être suffisamment grave pour les toucher à ce point. On ébranle pas si facilement des membres de gang.

Des petits coups contre la porte me font sortir de mes pensées, et la voix de Marie résonne.

- T'es noyée ? Ça fait une heure que t'es là dessous.