Limitless |H.S|

Chapitre 12 : CÉLÉBRATION !

Samedi 14 mai

19h22

"Babe, tu es prête ? C'est l'heure."

Je sentais mon cœur battre fort dans ma poitrine. Ce soir était le grand soir. Harry m'attendait en bas des escaliers mais mes jambes voulaient à tous prix me faire reculer et j'étais totalement de leur avis. J'avais l'impression qu'une énorme pierre se traînait derrière moi.

Depuis quatre jours, je restais en apnée. J'affrontais le regard de Harry, j'étais roidie jusqu'aux os lorsqu'il touchait mon ventre et malgré tout, je continuais de lui sortir des tissus de mensonges. Tout en moi, mon corps, mes sens, mon coeur, ma tête... Tout était étriqué. Bien que je mettais tout en œuvre pour ne pas penser à ce qui finirait par se produire, j'étais horriblement tourmentée. Alors, lorsque je me sentais flotter, sur le point de tout avouer, je me disais que peut-être, il serait plus censé de tout dire à Harry. Avec un bon jeu d'acteur, Liam prendrait toutes les responsabilités et je m'en tirerais tranquillement. Mais, je ne pouvais pas faire ça. Je ne pouvais juste par m'imaginer définitivement en cloque, destinée à élever un gosse comme un mère au foyer clichée. J'avais toujours rêvé d'un avenir carriériste... Si je craquais devant Harry, que me resterait-il à part un meurtrier condescendant et une môme prédestiné à tuer ? Ce n'était pas ce que je voulais. Chaque jour, je me le répétais fermement, et pourtant, je me sentais toujours au bord du gouffre.

J'avais tenté de convaincre Harry d'annoncer ma grossesse plus tard mais il s'obstinait à vouloir le faire ce soir. Il ne comprenait pas mon acharnement. J'essayais de trouver des excuses mais elles paraissaient si bidons que j'abandonnais moi-même. Toutes celles que je trouvais étaient minutieusement éloignées de la vérité et semblaient complètement saugrenues. Alors, bien sûr, Harry allait révéler la catastrophe ce soir. Cette idée aurait dû me faire haïr encore plus le bébé et pourtant, je sentais que l'instinct maternelle prenait le dessus et m'interdisait de rejeter une chose que venait de moi et qui avait mon sang.

Je redoutais cette soirée comme jamais. Aucun autre moment fatidique comme le Nouvel An ou la nuit à Amityville n'avait produit une telle tension, un tel effet à travers mon corps. Tout ça parce que je n'étais plus sûre de rien.

Malgré mes angoisses flagrantes, je me résolus à rejoindre Harry. Il était habillé élégamment. À première vue, son style semblait habituel : jean noir ajusté et moulant, T-Shirt blanc et bottines vernies. Sauf à une exception prêt : une veste de smoking lui cintrant les épaules et le rendant plus attirant encore. Ses cheveux étaient, pour une fois, coiffés avec habilité. Il avait une petite barbe de trois jours qui rappa contre ma joue lorsqu'il vont m'embrasser pour me dire que j'étais belle. Moi, au contraire, je n'avais pas mis quelque chose d'exceptionnel. Je voulais éviter  de rendre ce moment plus important qu'il l'était déjà...

Harry me prit alors pas la taille et nous embarquâmes sans plus de cérémonie dans la Range Rover. Pendant le trajet, je repensais à ce qui s'était produit à New-York, les trois derniers jours. Tout s'était stoppé. La terreur, les meurtres. Une seule chose avait fait son apparition : le silence. Zayn n'avait plus fait parlé de lui depuis ces trois jours et Harry était fou de joie. Il s'en ventait carrément ; il avait retrouvé sa longueur d'avance, son contrôle.

Dans la voiture, le bouclé échangeait au téléphone avec un homme. Il parlait de meurtres. Merveilleux. Cette semaine, Harry était beaucoup sorti, je ne le voyais que le soir. Je supposais qu'il effectuait des transactions ou des choses similaires ou qu'il tuait par simple envie. J'essayais de ne pas trop y penser. Harry était Harry, il restera un meurtrier, un chef de gang. Cela ne servait à rien de ressasser des choses qui ne changeront pas.