Un Amour Qui En Vaut La Peine {Dramione}

Chapitre LXXXV

PDV DE DRAGO MALEFOY

VENDREDI 12 AVRIL

Encore deux heures de Botanique et je peux enfin aller chercher ma bordélique valise pour partir en vacances. En plus de ça, on part squatter la villa de Zabini avec Hermione et Sarah. Merveilleux. C'est moi qui ai dit ça ? Ça doit être la fatigue de voir autant de cons chaque jour.

Je marche lentement jusqu'à la serre sous les louanges que clame Blaise à propos de Sarah et entre, légèrement en retard. Il ne faut pas changer les bonnes habitudes. Madame Chourave nous salue, étonnement contente, et au moment où elle annonce que je suis avec Bouclette, je ne l'écoute pas plus et cherche ma brune du regard. Trouvée. Je traîne les pieds jusqu'à elle, lâche mon sac, tire le tabouret pour le mettre derrière le sien, me laisse tomber dessus et soupire. Je passe mes bras autour de son ventre et cale ma tête dans son cou, bien qu'elle travaille, mes yeux se fermant tous seuls.

- Drago, on nous regarde.
- J'm'en bats les c-
- Shhhhht, ton langage !
- M'en fous.

Je la sens sourire et elle continue d'écrire. Il n'y avait pas trop de bruit, il faisait bon, c'était calme. Je gonfle mes poumons de son odeur apaisante et profite cette proximité. Je pense que je vais m'endormir, j'ai deux heures devant moi, aucun élément perturbateur aux alentours. Situation idéale.

- Qu'est-ce que tu as ? Parle-t'elle doucement.
- C'est bientôt les vacances, marmonne-je, inaudible.
- Oui et ? Au contraire c'est bien !
- C'est pas encore les vacances, là est le problème.

Elle se met à glousser doucement et je souris dans ses cheveux, à cause de sa joie contagieuse. La sentir au plus près de moi est si agréable, je ne m'en lasserai jamais. Elle reprend son travail sans un mot, se souciant à peine du fait que je ne l'aidais pas.

- En plus tu viens avec moi.
- Parce que j'ai cédé à tes nombreuses, nombreuses, nombreeeuuuses demandes. Et sans l'annoncer à Harry ou Ronald de surcroît.
- On sait tous les deux que t'es impatiente de venir.
- Oui, je vais pouvoir profiter de l'Italie ! Visiter des sites si beaux et impressionnants... Peut-être même Tivoli ! Il y a tant de choses à voir !

Je me redresse et appuie mon menton sur son épaule. Bizarrement, l'envie de dormir m'avait subitement quittée, mon égo était bien trop heurté pour ça. Elle ne semblait rien remarquer puisqu'elle poursuivait ses petites activités paisiblement.

- Et on s'en fout que j'sois là ?
- Tu me tiendras mon appareil photo quand je n'en aurais pas besoin.
- Je ne servirai qu'à ça ?

Elle cesse de gratter son parchemin, figée, et se perd un court instant dans ses réflexions. Ah, je préfère. Elle va enfin se rendre compte de son erreur, pas croyable. Moi, moins intéressant que de la caillasse ? Et puis quoi encore ?

- ...Et comme paravent aussi, vu ta taille j'aurai moins de coups de soleil. C'est pratique !

 Je pose furtivement ma main sur sa jambe et la faire pivoter pour l'avoir face à moi. Elle hausse les sourcils, toute ouïe. Tiens, elle... S'est habituée à mon toucher ? Un peu déboussolé par ce constat, j'en oublie presque ce que je comptais lui dire. Je ne pensais pas qu'elle apprécierait, ou même s'y ferait un jour, ça m'a pris de court.

- Donc tu n'as pas envie de passer du temps avec Drago Malefoy, meilleur joueur de Quidditch-
- Tu pourrais énerver Harry s'il t'entendait.
- Parfait beau gosse, le mec idéal et en plus de cela ton petit-copain ?
- Hmm... Non, elle sourit.
- Tu vas voir. Dans le train, tu vas souffrir.
- Bah bien sûr, rit-elle.

Avec son éternel petit rire léger, elle se retourne pour reprendre notre travail. Ses mimiques étirent mes lèvres plus souvent que ce que j'imaginais. J'avais beau lutter, mon sourire ne faiblissait pas. J'enfouis rapidement ma tête dans son coup pour me faire plus discret. Je n'avais aucunement envie qu'on voit à quel point elle me rend heureux. Si c'est pour que d'autres se mettent dans la tête qu'on peut me remplacer, autant crever que les laisser me voir dans un état aussi euphorique. Bouclette est mon privilège, pas celui de quelqu'un d'autre.