Chapter VIII| PDV Ayleen

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Alors que je descends les escaliers, j'entends mon père m'appeler. Chose qu'il n'a pas fait depuis quelques jours d'ailleurs.

"Qu'est-ce qu'il y a ?

-Comment vas-tu ?

-Si tu m'appelles pour ça, je m'en vais. J'ai d'autres choses à faire."

Je me détourne mais il me stoppe à nouveau.

"Ayleen. C'est important.

-Alors dit moi.

-Avec ta mère on ne savait pas si c'était une bonne idée mais voilà. Aaron avait laissé une lettre.

-Non mais c'est une blague ? Pourquoi vous ne me l'avait pas dit ?

-C'est compliqué. Il soupire.

-Je ne vois pas ce qui est compliqué ! Je m'énerve. Mais merde ! J'ai 17 ans ! Bientôt 18 ! Je suis tout à fait apte à lire sa foutue lettre !

-Tu allais mal ! Et je ne voulais pas que ce soit pire !

-Mais j'ai 17 ans ! Je peux endosser ! Je ne suis plus une gamine !

-Je sais... Je suis désolé. Saches que si tu as besoin de parler après ça, je serai là."

Je hoche la tête, exaspérée et il me tend le bout de papier si précieux.

"Merci."

Je pars sans écouter sa réponse et sors. Je veux être seule pour la lire. Sans jugement. Sans que personne ne voit ma réaction. Je traverse la rue et me rend au parc du centre-ville. Je m'installe sous un arbre à l'écart et sors la feuille que j'avais déposé dans ma poche. Après une grande inspiration, je la défais et commence à la lire.

Au fur et à mesure de ma lecture, les larmes brouillent ma vue. Des spasmes secouent mes épaules et mes ongles se plantent dans la paume de ma main. J'ai mal. Il me déteste. Il est mort en me détestant. C'est horrible. La personne qui me comprenait mieux que quiconque me détestait. Je me déteste. Aaron... Je suis tellement désolée... Si tu savais comme je m'en veux.

Découragée, je me relève et souffle un coup, essuyant les larmes de mes joues. Ce qui est fait est, à mon plus grand malheur, non changeable. Je me hais. Aaron me hait. Ma mère. Josh. Isaak. Mon père ne me parle plus pour je ne sais quelle raison. Je suis seule. Complètement seule.

Des rires retiennent mon attention et quand je relève le visage. Une haine inexplicable s'empare de mon corps. Je le hais. Il est là, à rire, alors que Aaron est mort. Il n'a aucune pudeur. Aucun remords. Aucune honte. De même pour elle. Quelle sale chienne.

C'est avec prudence que je commence à les suivre. Il porte des gestes doux et attentionné à cette fille, sans même s'en apercevoir. Ils me répugnent. Tous les deux.

Une vingtaine de minutes plus tard, à l'orée d'un bois, il semble remarquer ma présence et se retourne.

"Ayleen... Il crache.

-Isaak. Je lui réponds du même ton.

-Des si petits pas, léger, ça ne pouvait être qu'une femme. Et qui plus est seulement toi puisque tu es la seule tarée à suivre les gens sans rien dire.

-Je ne suis pas là pour débattre avec toi sur ma démarche ou encore sur ma personnalité pour laquelle tu éprouves visiblement de l'affection. Mais pour parler.

-Très drôle. Éprouver de l'affection pour une fille telle que toi, toujours crever que de t'avoir dans les pattes encore plus que maintenant. Puis, tu n'as pas besoin de me dire la raison de ta venue ici, puisque je me doute que tu es là pour discuter. Malheureusement pour toi et heureusement pour moi, je n'ai pas le temps de parler avec toi et au cas où tu n'avais pas encore vu, je suis avec ma copine. Et je n'aime particulièrement pas que l'on vienne me déranger lorsque je suis avec elle.

Adolescence PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant