Chapter VIII| PDV Isaak

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Le soir tomba plus rapidement que prévu, et je me vis être contrarié de quitter Téha pour rentrer chez moi. 

"Téha

-Hum ? 

-On devrait rentrer, il fait presque nuit. 

-Et quoi ? Tu as peut-être peur que quelqu'un vienne me kidnapper pendant la nuit ou qu'un ours vienne pour nous dévorer ? 

-Téha arrête de dire n'importe quoi, je suis sérieux. Tu sais plus que tout que j'ai envie de rester avec toi, mais le soir dans une forêt sans rien pour dormir c'est pas très confortable. 

-Alors je viens chez toi !

-De... que... quoi ? 

-Bah oui ! Si ça t'embête je peux très bien aller voir le gars là... tu sais celui de Physiques.

-Non !" Je dis ce mot avec colère et noirceur, tellement l'idée de la voir avec ce type me donne la gerbe. 

Nous partons donc en direction de chez moi. Comme je m'y attendais, ma mère était déjà partie dormir puisque qu'aucun son ne sortait de la cuisine, mis à part la télé du salon qui résonnait dans la pièce. Nous montions les escaliers prudemment, et on entra dans ma chambre.

"Isaak ? 

-Hum quoi ? 

-Il me faudrait de quoi me changer. 

Je la regardais alors comme si je n'avais pas pensé à ce détail. Ce qui était d'ailleurs le cas. J'ouvris alors le tiroir du haut de ma commode et lui en sorti un t-shirt blanc. 

-Merci, même si j'aurai préféré une chemise bleue comme dans les films Américain. Rigola t-elle tout bas. 

-Sauf que tu devrais savoir que je ne mets pas de chemise et qu'on est encore moins dans un de ces films Américains."

Je lui tournais le dos pour me mettre face à ma fenêtre. On dirait que le monde tourne au ralenti quand je repense à lui. Son suicide me dévore et je n'arrive pas à y résister. Je me tourne une seconde vers ma commode pour y en sortir un jogging que j'enfile sans plus tarder. Je reste malgré tout torse nu, car la température de ma chambre est plus que gênante pour dormir, même si ce n'est pas l'envie qui me manque de mettre un t-shirt. Son regard sur moi me gêne, je m'empresse alors de l'embrasser légèrement puis m'installe dos à elle dans mon lit, fixant la lumière qui sort par la fenêtre. Je ne suis pas très doué question montrer mon affection. 

"Bonne nuit, Isaak. Je t'aime, sache le." Me souffle t-elle dans le coup. Je sens maintenant deux petites mains froides m'agripper le dos et le ventre, puis je vins couvrir l'une d'elle avec l'une de mes mains chaudes. Je l'aime aussi, mais j'ai tellement peur de ces sentiments.  

Le soleil se lève trop tôt à mon goût. Ma chambre est entièrement éclairé de sa lumière intense et Téha est allongée en travers du lit, ses jambes sur mon corps. Je n'imaginais pas à quel point de si petites jambes pouvaient peser des tonnes. Je décale alors celles-ci en douceur afin de me dégager pour sortir du lit. Je m'installais confortablement à mon bureau puis je pris une feuille et un crayon. Pour une fois j'avais envie de lui dédier ce texte, enfin du moins les mots que j'y allais écrire puisque de toute manière je n'ai aucune intention de lui montrer ce que j'écris. 

Sais-tu ce que ça fait d'aimer  comme ça ? Ça fait mal, de t'aimer comme je le fais. Je suis de loin stable, je ne suis rien qu'un homme qui a ses failles et ses faiblesses. Tes battements de cœurs sont réguliers, alors que les miens ne cesses de me donner la nausée chaque fois que tu t'approches de moi, chaque fois que nous sommes trop proche. Je peux jurer que tu m'en donnes des frissons. Ne sais-tu pas combien je me retiens devant toi pour ne pas chuter ? Je ne suis pas de pierre non, mais je veux te résister. Mes larmes ne coulent pas souvent, mais tu me rends désormais plus dangereux. Ta lame me coupe profondément et enlève la barrière en moi. Ne me demande pas si mon cœur ne bat que pour toi, car c'est le cas. Mais je préfère te blesser pour ne pas que tu t'attaches d'avantage à moi, je préfère que tu es une image d'un salaud devant tes yeux. Je suis loin d'être parfais, mais toi tu te convaincs du contraire. Je ne te promets pas les étoiles, mais toi cela te suffis et c'est déjà de trop. Lorsque tu crieras, que tu tomberas sans pouvoir te relever, c'est là que tu verras pourquoi je tenais tant à garder mes sentiments loin de toi. Car je finis toujours par blesser, sans volonté pure. Tu as les mots qui me font changer, ceux qui mettent mon cœur en danger. J'ai sans doute cet éclat pour combattre les ténèbres, mais je ne peux y songer, les battre serait les déloger, et qui serais-je sans ces ombres autour de moi, sans cette rage en moi, sans cette noirceur qui me dévore ? La vérité a été interdite on dirait, parce qu'elle importe peu apparemment, puisque nulle ne peux rétablir ce qu'elle causerait. Je ne sais pas comment réagir, face à tout cela, mais je ne peux me résoudre à vivre sans toi. Mais si ton bonheur doit passer avec ma mort je le ferais, je m'y résoudrai. 

Adolescence PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant