CHAPITRE 2

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MOSSANE SARR

Je n’ai pas dormi de la nuit, je me tournais et me retournais dans mon lit, les paroles de maman me revenant encore et encore.

Je ne me suis même pas rendue compte quand Morphée m’a pris dans ses bras.

Au réveil, la première chose à laquelle j’ai pensée, c’était de voir si Abdou m’avait envoyé un message comme il le faisait tous les matins.

Je fais le tour: WhatsApp, messenger, messages normal. Rien.

Déçue, je me levais et aller prendre ma douce ma douche avant de descendre.

Papa était, comme toujours, entouré de ses nombreux journaux et à côté, sa tasse de café, devant la télé en train de suivre France 24 en même temps. Il ne veut rien rater celui là.

Et maman, toujours à coté avec son cure dent et son téléphone à la main, surement elle envoyait un texto à mon frère. Et si ce dernier ne lui répondait pas dans les cinq minutes, elle l’appelait pour lui demander de le faire. Comme si elle ne pouvait pas lui dire ça au bout du fil.

Depuis que je lui ai appris comment on envoie des sms, on n’avait plus la paix. Je regrette même quelques fois de lui avoir appris. Mais bon, elle se fait vieille et ne trouve pas beaucoup de chose à faire de ces journées depuis qu’elle a pris sa retraite. C’est sms du matin au soir avec moi et mon frère Abasse. Elle a demandé à ce dernier de lui acheter « le portable qu’on caresse » car dit-elle, elle veut envoyer des messages vocaux à mon frère au Brésil comme nous on le fait. J’ai supplié mon frére de ne pas le faire car non seulement je vais devoir lui apprendre comment ça fonctionne mais je vais devoir écouter et répondre à ses messages vocaux à chaque instant et franchement je ne peux pas. Les sms suffisent amplement.

Je fais un bisou à papa qui me fait :

-ça va ma fille, en me regardant tendrement sous ses lunettes.

M’asseyant, je m’apercevais  que maman m’avait acheté mes beignets préférés. Je me servais un café et mangeais de bon appétit avant de me décide à appeler Abdou.

Mais ne sachant pas quoi lui dire, je raccrochais sans savoir que le réseau avait déjà fait son travail et que l’appel était passé.

 Et automatiquement, il me rappella.

-allo, fis-je d’une petite voix

-comment tu vas ma petite sérère ?

Ce petit nom finit par me détendre, mais juste un peu

-cool. Mais je savais pas que tu pouvais rester autant de temps sans me voir ni me parler, toi qui disais ne pas pouvoir te passer de moi.

-et toi donc ?

-ok si tu le vois ainsi. Mais dis moi, est ce qu’on peut se voir. Je veux qu’on parle.

-si ça te dis demain je t’invite à sortir

-ok ça marche

-d’accord je passerai te prendre vers 18h in sha Allah. Allez prends soin de toi.

-pareillement.



ABDOURAHMANE SALL

Je suis en route pour aller chercher Mossane. J’espère juste qu’elle veut me voir pour ce à quoi je pense. Et j’espère aussi que j’aurai la réponse que je veux.

Depuis qu’on se connait, on ne s’est jamais vu dehors, toujours chez elle. A chaque fois que je l’invitais à sortir prendre un verre ou nous promener elle me disait qu’elle préférait qu’on reste chez elle, elle n’aimait pas trop sortir, disait-elle. Mais comme il fait chaud je vais l’amener dans un restaurant pieds dans l’eau sur la plage de Ngor et je suis sûr qu’elle va adorer.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant