Sherlock Holmes & John Watson - Les Vampires de Londres

T5 - Acte 2: Le jour du combat

-Je ne comprends pas, grommela Mccoy, comment avez-vous pu discuter aussi longtemps pour finir sur un plan aussi suicidaire ?

-Vous avez quelque chose de mieux à proposer, docteur ? Répondit tranquillement Spock en accrochant à sa taille une machette et une arme à feu de provenance inconnue.

-Vous laissez y aller tout seul, peut-être ! Répliqua avec acidité ledit docteur avant de lui tourner le dos.

Kirk soupira. Les querelles entre ces deux-là étaient fréquentes – en fait, elles constituaient même l'essence de leur relation – mais elles étaient habituellement amicales. Ils ne s'étaient pas réconciliés, depuis qu'ils avaient haussés le ton, quelques nuits plus tôt, et cette ambiance, entre eux-trois, lui plombait le moral. Ils étaient désunis au moment où ils avaient le plus besoin de compter les uns sur les autres.

Au moins, songea-t-il avec amusement en voyant du coin de l'œil Dean passer un bras possessif autour des épaules de Castiel, certain étaient bien unis...

-Je répète une dernière fois, déclara Holmes au milieu de la pièce.

Tous se turent et firent cercle pour l'écouter.

-Nous n'allons pas pouvoir sauver tous le monde, ce soir, dit le détective d'une voix triste mais ferme. Notre priorité est la reine et le gouvernement. Ensuite, vous sauvez qui vous pouvez en tuant le plus de vampire possible. Capitaine Kirk, Spock et docteur Mccoy, vous allez au Manoir Moriarty. Sam, Dean et Castiel, vous allez au Manoir Crowley. Violet et James au Manoir Nosfératus, c'est le plus petit, il ne devrait pas rester grand monde. Watson et moi nous rendrons directement à Buckingham pour évacuer la reine. Aussitôt que les vampires ont désertés les manoirs, vous vous infiltrez, en évitant les inévitables gardes, et vous posez vos charges explosives. Attention, je vous rappelle que vous n'aurez que quatre minutes pour vous sauver après les avoirs enclenchés. Pendant ce temps-là, nous mettons la reine en sécurité. Puis nous passons à la phase deux du plan : vous revenez vers Buckingham, et on change la salle de bal en souricière pour vampires. Je vous ai distribué des bombes solaires, même si je pense que depuis notre dernier coup d'éclats, ils ont dû apprendre à s'en méfier. Le leader de chaque équipe possède les plans des lieux ainsi que les instructions complètes, c'est-à-dire Kirk, Sam et Violet.

-Pourquoi Sam ? Ronchonna Dean.

-Des questions ? Continua Holmes en l'ignorant superbement.

-On est censé revenir vivants ? Demanda Mccoy.

-Dans la mesure du possible, répondit très sérieusement le détective. Accordons nos montres.

Il sortit de sa poche une montre à gousset, aussitôt imité par les autres.

-Il est 14h, déclara Holmes. La réception débute à 16h30. Les vampires devraient quitter leur manoir vers 16h. Nous sommes tous sur le même créneau ? Alors allons-y.

-Vous ne savez rien dire de plus encourageant ? Répliqua Mccoy. On dirait Spock.

-Les discours ne sont pas vraiment mon fort, soupira le détective. Chacun sait ce qu'il doit faire, c'est suffisant, non ?

Watson sourit et posa une main sur son épaule.

-Bien sûr, mon cher ami, dit-il gentiment. J'ajouterai tout de même « bonne chance ». À vous tous. Vous allez en avoir besoin. Vous allez aussi avoir besoin de courage, de témérité et d'amis sur lesquels compter, mais pour ça, je ne m'en fais pas trop. Je ne vous connais pas tous très bien, pas autant que je l'aurais voulu du moins, mais je sais que dans cette pièce se trouvent les hommes et les femmes les plus braves d'Angleterre, et que Moriarty a du souci à se faire. Parce que même une armée ne se mets pas en travers d'une poignée d'individus décidés, lorsqu'ils agissent au nom de tous ce qui est bon dans ce monde. Vous pouvez être fier de vous. Et si vous craignez le nombre, dites-vous bien que nous battons pas seuls, aujourd'hui : nous sommes accompagnés de ceux qui sont déjà tombés. Nos amis partis trop tôt n'ont pas disparus, pas encore, pas tant que nous honorons leur mémoire. Ils seront avec nous dans cette bataille, au même titre que ceux qu'il reste encore à sauver. Et si l'on venait à tomber, si cette nuit était la dernière, nous ne mourions pas non plus, pas totalement, car le combat pour la liberté de l'humanité est éternel. Prenez soin les uns des autres. Et on se revoit demain matin.

Le silence étira ses dernières paroles, jusqu'à ce que l'écho s'éteigne de lui-même.

-Voilà, dit Mccoy, ça c'était un discours.

Et, sans rien ajouter, ils partirent chacun de leur côté, sans savoir lesquels de leurs au-revoir étaient des adieux.