CHAPITRE 8

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MOSSANE SARR

Nous sommes en route pour les Iles du Saloum. Abdou a tenu à ce que nous partions tôt, c’est pourquoi nous n’avons même pas attendu que la maisonnée se réveille. J’étais surexcitée.

Mon papa est originaire d’une de ces iles, de Mar Lodj mais je n’y suis jamais allée. On en parlait sans cesse avec Abdou qui connaissait déjà. C’est pourquoi il a décidé de m’y amener pour notre lune de miel.

On est arrivé à Ndangane vers 11heures. Une pirogue de l’hôtel nous y attendait, nous et d’autres personnes pour nous amener à Mar.

Mon Dieu il fallait me voir dans la pirogue, on aurait dit que j’allais mourir. Je me suis cramponnée à mon mari si fort et lui au lieu de me rassurer, il a passé tout le trajet à me filmer et à rire de moi.

Heureusement que le trajet n’était pas long, juste 15minutes de pirogue et on était déjà au village.

Dommage, je n’ai pu profiter du beau paysage qu’offrait la traversée en pirogue.

Mon Dieu c’était si beau. La plage était parsemée de coquillage et de sable tout blanc et tout propre. Il y’avait des arbres partout et l’air était bon à respirer.

Je me sentais en paix rien que de savoir que mon papa a passé son enfance sur ces terres et que ma grand mère, celle dont je porte le nom, repose ici. Je ne l’ai pas connu. D’elle, je n’ai qu’une photo de carte d’identité que papa a agrandi et accroché au salon.

L’hôtel était juste sur le débarcadère, de l’autre coté du village. Les suites étaient en forme de case sûrement pour ne pas sortir du paysage du village. Il y avait une grande piscine au milieu et on pouvait aussi se baigner sur la plage si on le voulait. C’était magnifique.

Abdou avait réservé la plus belle suite pour nous. La chambre avait une porte coulissante avec baie vitrée qui donnait sur une terrasse  qui offrait une merveilleuse vue sur la plage. Il y avait une table à manger en rotin avec deux chaises et un transat. On pouvait y passer une journée à regarder  la plage.

J’étais fatiguée mais je voulais aller me baigner dans le bras de mer. On pouvait marcher dedans sur des centaines de mètres et l’eau ne nous arriverait pas plus au niveau du ventre à cette heure. Abdou aussi voulait y aller.

Je suis allée me changer, j’ai mis un trikini fishia et par-dessus, une tunique blanche transparente avec des fleurs roses.

-on y va mon cœur, dis je à Abdou impatiente

-MOSSANE ! Fit-il de manière très surprise et avec la voix qui éclatait.

Je sursautais tellement j’avais été surprise du ton qu’il avait employé pour m’appeler.

-Viens viens, cria t-il. Viens te regarder dans le miroir.

Et on aurait dit qu’il allait s’étouffer.

Il me tira par le bras vers le miroir sur pieds de la chambre.

-regarde toi bien. Tu penses aller où avec ça ? Tu penses que je vais te laisser te balader comme ça au milieu de tous ces requins dehors ? Non mais ? Tu penses que je suis un batard ou quoi ? Me dit-il la voix tremblante.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant