CHAPITRE 19

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MOSSANE SARR

Il fallait vraiment ça pour envenimer les choses entre Abdourahmane et moi. La dispute d'huer n'a pas suffi. Et surtout, à cause d'hier, aujourd'hui il remettait tout en question me concernant.

-cone ni nga mel Mossane? (Donc c'est ça ta véritable nature). Je vois que non seulement tu n'as aucun respect pour moi ni pour ma parole mais en plus tu n'as plus aucune limite. Est ce que tu t'es entendu parler? Tu me déçois Mossane. Tu me déçois vraiment. Jamais, je n'aurai pensé que tu serais capable de faire ça. Je n'aurai jamais cru que tu avais cette mentalité arriérée et qu'au lieu de t'occuper de ta grossesse, tu te retrouves à te rabaisser à pareille chose. Ou te sens-tu aussi désespérée que ça pour faire ces putains de choses? C'est parce que je n'ai pas accepter de te toucher hier que tu en es réduite à avoir recours à ça? C'est pour Aïcha? Ecoute moi très bien, je ne veux pas de ces saletés dans ma maison. Si tu veux les faire, va chez tes parents ou ailleurs, mais pas ici.

-tu oses douter de moi Abourahmane? En fait, c'est toi qui me déçois car je croyais te connaitre mais je me rends compte de jour en jour que tu n'as rien à voir avec l'homme que tu étais avant qu'on se marie. Tu m'avais caché ta véritable nature en fait.

-et tu oses parler? Yaw amga loy wakh? Tu penses que tu as quelque chose à dire?

-pourquoi je ne parlerai pas ? Je n’ai absolument rien à voir avec tout ce que tu viens de dire et tu le sais parfaitement. Dis plutôt que tu crois ce qui t’arrange.

-Ok !

Il me regarda avec un regard plein de dépit mêlé à de la déception avant de sortir en claquant la porte.

J'avais mal au plus profond de moi. Mais je ne verserai aucune larme. Je refuse de pleurer aujourd'hui et plus jamais d'ailleurs. Ça suffit!

Jamais de ma vie, je n'avais vu une telle méchanceté, une telle fourberie, une telle sournoiserie.

Aïcha et sa maman venaient de me faire passer pour une vulgaire femme de rien du tout devant Abdou et ce qu'elles ne savent pas, c'est que niom la Abdourahmane diaral niou deugate sen dignité mais pas man (pour elles Abdou vaut la peine qu'elles piétinent leur dignité mais pas moi) Elles m'ont cherché et j'ai fui autant que j'ai pu mais quand on te met dos au mur, soit tu te laisses piétiner soit tu réagis. Et pour rien au monde, je ne laisserai quelqu'un me piétiner. Je préfèrerai mourir.

Si Abdourahmane a osé douter de moi et croire à ce que quelqu'un d'autre lui a dit plus que moi, c'est qu'il ne me connait pas en fait. Je croyais qu'on se connaissait mais vraisemblablement non.

Quand il est arrivée, il m'a trouvé en train de me disputer avec Aïcha et sa maman surtout et puisque la posture où il m'a trouvé ne m'était pas favorable, ces deux là en ont profité. Et au bout du compte, tout s'est retourné contre moi.

En effet, quand j'ai salué Aïcha et sa mère et que je me suis retrouvée face à un mur, j'allais sortir du salon pour rejoindre ma chambre lorsque je sens cette dernière derrière moi.

-hey tahawal iow ( arrêtes-toi).

Je fus très étonnée et à la fois surprise par le ton avec lequel elle venait de m'interpeler mais plus encore par le fait qu'elle ait osé alors qu'elle n'avait même pas répondu quand je l'ai salué.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant