Chapter XI| PDV Isaak

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J'arrivais enfin à l'endroit où mes pieds me guidaient. Chez Aaron, enfin... chez Ayleen. Je m'asseyais sur le banc en face de chez elle, attendant qu'elle rentre chez elle après les cours. Les heures passaient, j'étais trempé. Littéralement mouillé de la tête aux pieds. Puis je vis enfin au loin une petite silhouette s'avancer sur le trottoir. Aaron avait de la chance d'avoir quelqu'un sur qui compter, même si ils ne se l'étaient jamais vraiment dit et montré.

-Isaak ?

-Oui..., bredouillais-je les mâchoires contractées et les yeux d'un noir intense.

-Tu fous quoi ici ? Déjà ce matin tu me kidnappes et maintenant tu attends devant chez moi... C'est quoi ton problème ?

-Un lundi pourri où je m'engueule avec tout le monde. Où je me fais virer de chez moi. Et où j'ai failli me faire interner en psychiatrie. Tu connais l'histoire.

-Et t'attends quoi de moi ? Qu'est-ce que j'en ai à faire après tout de tes histoires ? C'est les tiennes non ?! Me spécifie t-elle.

-Je voudrais m'installer chez toi quelques temps.

-Tu voudrais que... QUOI ?! Mais t'es complétement malade dans ta tête toi, vas te faire soigner mon gars !

-Toi aussi tu trouves qu'il faut que j'aille me faire soigner ? Une personne de plus s'ajoute à la liste alors, déjà Téha et ma mère. Puis maintenant toi ? Tu n'en vaux vraiment pas la peine, comparé à ton frère. Déclamais-je.

-Écoute... c'est pas ce que je voulais dire.

-Pourtant tu l'as dit, puis je croyais qu'on pourrait avancer sur son suicide. Mais comme je suis fou, malade, ma place est dans un hôpital. Sur ceux au revoir. Lui répondais-je sans aucune marque d'émotion.

Je me levais du banc, et commençais à marcher vers un parc, pour m'abriter sous les arbres quand je reçus un caillou dans le dos.

-Isaak, ce caillou t'était dédié, j'accepte. Tu peux... venir dormir chez moi.

-Peux-être que finalement tu en vaux la peine Ayleen, lui confiais-je.

-Ne me le fait pas regretter Isaak.

On entra chez elle, moi avec mon sac et mon étui de guitare totalement trempé. Son père était là, me dévisageait. Ayleen me dit alors de monter avec mes affaires dans sa chambre et qu'elle m'installerait après. Je fis ce qu'elle m'avait demandé, c'est-à-dire monter dans sa chambre, déposer mes affaires et l'attendre. Pendant tout ce temps je les entendais, elle et son père se disputer. Mais je n'entendais aucun mot distinct, juste un brouhaha pas possible. Après une attente plutôt longue, elle se décida enfin à monter.

Elle ouvra la porte de sa chambre et y entra. Elle ne me dit rien, elle regarda juste mes affaires et commença à les sortir de mon sac. Je pris alors la parole pour briser ce silence trop pesant à mon goût.

-Désolé Isaak de cette attente interminable. Il y a eu des complications avec le patron, plaisantais-je le sourire en coin.

Elle esquissa un sourire qu'elle fit vite disparaître.

-Je t'ai déjà dit de ne pas me faire regretter, en plus de ça j'ai tenu tête à mon père pour que tu restes alors si monsieur n'est pas content, il connaît la sortie !

-Oui, oui. Désolé Madame McCarten.

-Je préfère ! S'écria t-elle d'une grosse voix.

Elle réussit une fois de plus à me décrocher un sourire. Je le fis disparaître trop tard, puisqu'elle était en train de me regarder victorieuse. Elle reprit ensuite la parole.

-Je vais t'installer dans la chambre d'Aaron... mais ne touche à rien, je vais mettre tes vêtements dans ma commode puisque maman ne veut que personne ne touche à ses affaires. Puis je mettrais tes affaires de toilettes dans la salle de bain.

-Merci... de faire ça pour moi. Mais ce qui serait cool en revanche, c'est d'avoir une bonne serviette pour me sécher, puisque ce n'est pas tout mais il caille quand on est mouillé.

-C'est bon, c'est bon ! J'ai bien vu que tu faisais ton beau avec ton t-shirt mouillé... pas la peine de t'en vanter.

-Parce que madame contemple mon t-shirt mouillé, ou plutôt mes abdos qui se laissent apparaître à travers le t-shirt ?

-Je contemple rien du tout j'te ferais dire ! Je constate rien de plus, bouillonna t-elle.

Elle alla me chercher une serviette et me la donna, je me suis alors séché puis j'ai enfilé un pantalon pour me rendre dans sa chambre.

-Le t-shirt n'était pas indispensable Isaak !

-Je voyais que tu regardais tout à l'heure, alors là je te laisse le plaisir de regarder de plus près, lui lançais-je avec un clin d'œil.

-Tu me répugnes vraiment ! Sale narcissique du nombril.

-Rooh ça va ! C'est pour rire, rien de mal, puis c'est juste des abdos.

-Oui, oui, c'est ça ! Déguerpit de ma chambre maintenant.

Je sortis alors de sa chambre comme elle m'avait demandé, puis je sortis mon carnet où se trouvait mes textes, je m'installais sur le lit et me mis à écrire.

Mon cœur bat et je t'appelle dans la nuit. Je vais te dire quelque chose que tu ne voudras pas entendre. Mes pensées s'emballent désormais, combien de fois ai-je manqué les signes ? Un pas en avant tu as su pardonner mes erreurs, et personne d'autre ne l'aurait fait. Mon cœur est si stupide, je vais te montrer là où tout à commencé, là où ça a déraillé. Mais ne t'en vas pas, n'est pas peur. J'en perds le sommeil si souvent. Tu es cette raison pour laquelle je respire encore, j'escaladerais chaque sommet et traverserais chaque mers pour être avec toi tous les jours. J'arrangerais les peines que je t'ai fait et fortifierais ce que j'ai brisé dans ton cœur. J'ai tellement besoin de toi dorénavant que je ne te laisserais tomber pour rien au monde. Il y a quelque chose en toi qui me donne ce pouvoir. Cette force surhumaine que personne ne pourrait sous-estimer. Comment pourrai-je un jour être digne d'aimer à nouveau, et de recevoir l'amour d'une personne ? Tous les doutes et les peurs que j'ai pu avoir tu les as fait disparaître d'un revers de la main. Et c'est pour cela que personne ne saura pour qui ce texte est destiné. Je t'ai détesté, mais peut-être que désormais je t'aime.

Adolescence PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant