CHAPITRE 28

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MOSSANE SARR

J'ai été traumatisée par mon accouchement mais plus encore par les évènements qui se sont passés ce jours là.

Aïcha a été d'une cruauté sans égale.

Je me demande encore comment elle a pu être si insensible? Une femme ne peut pas être de marbre devant la douleur, la détresse d'une autre femme surtout lorsqu'elle a connu la maternité.

J'ai cru à cet instant que c'en était fini de moi et de mon bébé. J'ai souffert ce jour là. Et surtout j'ai eu peur car Aïcha m'a montré qu'elle était prête à tout avec moi.

Heureusement, Abdou avait déjà trouvé une maison pour nous et quand je me suis bien remise, j'y ai aménagé. Ce n'est pas aussi grand que celle qu'on avait à Kounoune mais c'est mon petit chez moi et j'adore, c'est très beau.

Amina est venue passée quelques jours avec moi comme elle est en vacances car quand Abdou n'est pas là, j'ai dû mal à dormir toute seule. Le quartier est plus animé qu'à Kounoune quand même.

Aujourd'hui, je me suis bien remise de tout ça et mentalement, je vais très bien, bien qu'il s'en ait fallu de peu pour que je devienne folle car à l'hôpital, je ne pouvais pas dormir en pensant à ce que cette folle m'avait dit. Et chez ma mère c'était pareil aussi. La nuit je m'imaginais des scènes terribles.

Je n'ai parlé de ce que Aïcha m'a fait à personne et surtout pas à Abdou. Je ne veux pas courir le risque qu'il me prenne pour une menteuse car ce que Aïcha a fait est d'une gravité inimaginable et il ne la croira jamais capable de ça d’autant plus qu’il n’y avait aucun témoin.

Et puis j'ai décidé de régler ça toute seule. Aïcha souma yabei biir mo tah ( si Aïcha ose s'en prendre à moi, c'est parce que j'étais enceinte).

Quand je pense que tout le monde disait qu'elle était gentille et calme. Aïcha est en réalité une vraie peste, une vipère à deux têtes.

Elle va me payer ce qu'elle m'a fait ce jour là. Qu’elle n’imagine même pas que j’ai abdiqué.

A cause d'elle, j'ai failli perdre mon fils et mourir. Je ne sais pas ce qui ce serait passé ce jour là si elle ne s’était pas arrêter.

J'avais dit qu'elle était folle et visiblement ça va crescendo. Elle a profité de ma vulnérabilité de ce moment pour me faire ça. J'étais faible, j’avais peur et j'avais mal.

¤¤¤¤

Mouhamed va bien alhamdoulilah.

Il passe tout son temps dans les mains de Amina et quand je le prends, c'est juste pour la tétée. Et on dirait qu'il l'adore plus que moi car même quand il pleure, ce qu'il fait énormément, si Amina le prend, il se calme.

Je finissais de prendre ma douche et les trouvai dans le salon regardant la télé. Il devait être quinze heures.

-Amina stp, tu peux surveiller Mouhamed quelques instants. Je vais régler un truc vite fait en ville et je reviens.

-il est entre de bonnes mains ce petit bout de chou. Vas y, fit-elle en déposant un bisou dans le creux de la main de Mouhamed.

Je montais dans ma voiture direction chez Aïcha. Ce n'est pas trop loin d'ici. Il me fallait juste prendre la route qui menait par la centrale électrique et en moins de vingt minutes, j'y serai. Je règle ce que j'ai à régler et reviens.

Abdou m'a offert une voiture, une belle Peugeot 2008, cadeau pour la naissance Mouhamed, parmi tant d'autres, comme ce fut le cas avec Aïcha à la naissance de Coumba.

LES TURPITUDES D'UN MARIAGE POLYGAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant