Is It Desire!Tome 1 (Terminé)

Chapitre cinquante

Mélaine

-"Pourquoi, le début de tes malheurs?" me demanda Thomas sceptique.

-"Dès que j'ai su la vérité, je l'ai confronté pour savoir si c'était vrai. Au début, elle avait nié mais quand, je lui avais tendu tout les papiers que Patrick m'avait donné, elle n'eut d'autre choix que de parler."

Une larme roula sur ma joue mais je l'essuyais aussitôt. Incapable d'affronter son regard de pitié, je regardais le trottoir puis décidai de tout lui raconter au risque de le perdre définitivement.

-"C'est ainsi que j'ai su qu'elle trompait mon père depuis de nombreuses années. Elle ne l'avait jamais aimé et ne voulait pas d'autre enfant de lui. Seul son argent l'importait. Quand elle a su qu'elle était enceinte, elle a voulu avorté mais c'était trop tard. Elle était à son quatrième mois. Alors, elle a préféré prendre des vacances, aller en campagne pour se reposer et cinq mois plus tard, je suis née. Puis elle m'avait déposé à l'orphelinat. Depuis le début, elle savait qui j'étais. Que j'étais sa fille qu'elle avait abandonné sans aucun remords! Mais elle m'a renié! Ma propre mère ne m'avait jamais aimé!"

Blottie dans ses bras, je sentis Thomas se raidir contre moi. Fermant brièvement les yeux, j'essayais de reprendre mon souffle. Les larmes menaçaient de couler d'un moment à l'autre. C'était comme si, je revivais la même scène. Son rejet, son regard hautain et méprisant. À cet instant, j'aurais tout donné pour ne pas découvrir la vérité mais hélas, c'était désormais trop tard.

-"Et ton père a tout entendu," continua Thomas.

Je fis oui de la tête, sentant que les larmes s'écroulaient sur mes joues.

-"Il était derrière la porte. Je me rappellerai toujours de son regard. Il aimait ma mère et elle l'a poignardé dans le dos en le trompant de la sorte."

-"Mais, d'après le dossier, il est mort ce jeudi soir," répliqua-t-il en fronçant les sourcils avant de tout comprendre.

-"Le choc lui a été fatal," avouais-je en pleurant.-"Un arrêt cardiaque, nous avait dit le docteur."

La peur tiraillant mon ventre, je relevais la tête pour le regarder ne pouvant plus soutenir ce silence accusateur. Mais dans ses tourmalines paraïba, j'y lus tout sauf une accusation. Thomas essuya mes larmes de son pouce pour y laisser une trace indélébile.

De la culpabilité à la peur. De la peur à la colère. De la colère à la tristesse. De la tristesse à l'amour. Un torrent d'émotions toutes contradictoires m'assaillirent quand il me serra fortement contre lui pour m'empêcher de m'échapper. De fuir, pour être exact.

Fuir m'avait toujours semblé la solution à tout mes problèmes. Était-ce lâche de ma part? Oui, ça l'a toujours été mais n'étais-ce pas mieux que d'affronter la cruelle vérité qu'est ma vie?

Un sourire fugace se peignit sur mon visage dès qu'il me parla dans sa langue natale même si je ne comprenais un traitre mot.

-"Regarde moi, meine schatz," me dit-il en relevant mon menton doucement. -"Tu ne dois plus fuir, tu m'entends? Tu n'es pas responsable de la mort de ton père. Je ne le dis pas parce qu'on est ensemble. Je le dis parce que c'est la stricte vérité." répliqua-t-il d'un ton sans appel.

-"Je ne veux pas de ta pitié, Thomas."

-"Ce n'est pas de la pitié, Mél! Je t'aime et je ne te ferai jamais souffrir. Je te le promet."

-"Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. Va-t-en, Thomas."

-"Jamais! Je te veux toi et toi seul, Mélaine et ça pour toujours. Tu n'es pas un monstre. Non, tu es une femme forte. Tu es la femme que j'aime," m'avoua-t-il en resserrant son étreinte.

Assise au bord du trottoir, je sus à cet instant précis que Thomas tiendrait sa promesse, celle de m'aimer.