Pierre qui roule...

Chapitre 1 : Hugo Lloris

Hugo roulait à 120km/h sur la nationale qui menait à Clairefontaine. Il avait un peu bu avant de prendre la route du repaire des bleus, et espérait ne pas croiser les condés. Heureusement, il parvint au parking de la villa sans finir au poste (ni faire de morts) et les pneus de sa voiture crissèrent sur les graviers, faisant sursauter Paul qui descendait alors de son propre véhicule.

« Oh Hugo t'es fou ou quoi ?! Lança le milieu de terrain lui-même foufou.

- Ta geule Pogba putain ! Va me chercher du sprite ! Répliqua son aîné en claquant la portière de son bolide.

Hugo était contrarié ces derniers temps. Le Niçois s'était séparé de sa femme Barbara, et ses filles Anna-Rose, Eléna, Giuliana et Louna vivaient difficilement le divorce. Néanmoins, le sourire lui revint lorsque son ami Paul lui fit une accolade.

« Oh je rigolais fréro, qu'est-ce qu'il se passe ? Deux ans ont suffi pour que t'oublies nos délires ? Quand on écoutait aux portes de la villa, qu'on enchaînait les blagues ? »

Hugo sourit en se remémorant ces tranches de vie partagées avec les bleus. Cela faisait maintenant 12 ans qu'il était sélectionné à chaque championnat disputé par l'équipe de France, et les bleus étaient désormais pour lui une véritable famille, bien plus solide que celle qu'il avait formée avec cette connasse de Barbara. Cependant, une pointe d'amertume vint troubler l'enthousiasme du gardien à l'idée de retrouver ses coéquipiers. La coupe de l'Euro qu'ils allaient disputer cette année serait la dernière qu'Hugo connaîtrait en tant que gardien principal de l'équipe de France. En effet, le Niçois avait désormais 33 ans, et serait donc à la retraite d'ici la prochaine coupe du monde, lorsque les Bleus remettraient en jeu leur si belle coupe. Le gardien fut tiré de ces sombres médiations par la voix nasillarde, voire stridente, de son jeune coéquipier : Kylian Mbappé.

« Alors cap' comment ça va ? »

Les deux hommes se firent une accolade, puis l'étoile montante du football alla sauter dans les bras de Paul Pogba, dont il était manifestement plus proche. De toute façon Hugo était si seul.