Une pluie marécageuse

{ On est là pour toi et tu le sais }

« - Juvia !! »

Mon sommeil se coupe soudainement après avoir entendu ce cri de détresse dans la chambre d'à côté. J'allume ma lampe de chevet prostrée sur le coin de mon étagère.

Je me lève précipitamment et me dirige rapidement vers la chambre de ma petite sœur. J'ouvre brusquement la porte et m'écrie affolée :

« - Wendy ?! »

Je n'ai pas eu le temps d'obtenir une réponse de sa part qu'un ogre affamé se postait au dessus de son visage. Une main sur la bouche de ma petite bleutée, il glisse doucement ses doigts sur ses fines joues inondées de larmes.

Son bras est tendu vers moi, malgré la main sale qui bloque l'accès à sa voix, elle ne cesse de gémir.

A cette vue, mon coeur rate un battement avant de hurler sur cet ancien père de famille :

« - Lache la ! Lache la ! Tu m'avais promis de ne rien lui faire ! Alors lache la ! »

Il tourne alors la tête de façon saccadée et robotique vers moi. Cette image de lui m'effraye soudainement et je recule terrifée ne pouvant a peine lui faire face. Il se détache calmement de ma petite sœur.

D'un pas lent et tourmenté, il se déplace vers moi. Ses bras à présent le long de son corps, pas même un geste de sa part avant d'attraper violemment mon cou. Ma respiration se coupe sous la poigne forte et monstrueuse que resserrait cet homme.

Ses dents pinces ses lèvres de colère, je lance alors mon téléphone à terre et jette un regard à Wendy qui depuis le début de la scène ne s'arrêtait pas de trembler.

Sous la diminution d'air que me procure l'alcoolique, les sensations me quittent petit à petit. Mes yeux se font lourds, toujours dirigés sur une seule personne. Ma petite sœur finit par attraper le téléphone.

« _ Wendy !! sors de là, cours ! m'égosillais-je une dernière fois tandis que la petite sort en courant de la chambre. »

Je l'entends dévaler les escaliers a toute vitesse, sous ses reniflements bruyants qu'elle lachait.

Je me recois une gifle monstreuse à la joue tandis que mon agresseur se mets à hurler sa colère. Il me jette violemment sur le sol. Une toue agressive s'empare soudainement ma gorge, je tiens malgré mes mains tremblantes mon cou meurtri par les mains sales de l'autre.

Me rendant compte qu'il venait de quitter la pièce a la poursuite de Wendy, je me lève en chancelant et me précipite en bas dans ma cuisine ou les cris inondaient la maison. Des bruits de verres cassés, d'assiettes brisées retentissaient a la suite. Mon cœur bat la chamade tandis que je finis de descendre mes escaliers.

« _ Bande de salopes ! Ca vous amuse ? »

Il s'écroule brusquement au sol, s'accrochant désespérément a la table basse située devant notre canapé en cuire.

« _ Achève moi monde de merde ! continue-t-il. Qu'est ce que tu attends ! »

De fines gouttes salées dévalent ses joues légèrement gonflées toujours par son excès colérique. Les miennes s'écroulent tout autant au sol, claquant sous des bruits de clapotis sur notre carrelage.

Je tombe a mon tour au sol, versant mes émotions beaucoup trop violentes que je venais de vivre ce soir. Tandis que mon père et moi sombrons dans les larmes, ma porte d'entrée s'ouvre soudainement derrière un claquement contre le mur.

« _ Juvia !! me lance une voix masculine alors que des pas se rapprochent de moi. »

Une main chaude emprisonne la mienne. Ma vue toujours aussi brouillée, je ne percois pas la personne qui m'avait pris dans ses bras ainsi que contre son torse. Seulement cette odeur familière qui s'etait répandue dans mes narines.