Fe Skov, Chapitre II

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Je me mis donc à déambuler seule dans les couloirs tout en repensant à ce qui vient de se passer. Ask... Que me veut-il ? Et puis à quoi a-t-il pensé au moment où ses lèvres ont touchés mon front ? Non mais sérieusement, atteinte à la vie privée ! Il va voir de quel bois je me chauffe, non mais Oh ! Personne ne me touche et certainement pas ce perturbateur ! Comment on peut passer d'un état d'esprit puéril et agaçant à un état d'esprit lucide, doux, et gentil... Je ne me suis même pas rendu compte que ma main droite s'est posée sur mon front, à l'endroit où des fourmillements se font encore ressentir et cela, tout en continuant à marcher. Sans forcément regarder où je vais. Et ce qui doit arriver, arriva. BAM !!

À force de trop penser et à marcher et cela en même temps, je fini par rencontrer... mon âme soeur. El muro de la vergüenza. Et c'est pendant ce magnifique et mémorable moment que la sonnerie de fin de cours décide de sonner permettant ainsi à tous les élèves de cette école de sortir de classe et venir occuper les couloirs. Je me retrouve donc assise par terre, sur les fesses, en face d'un mur en pierre de l'école et me massant le devant du crâne pour apaiser la douleur locale. Je suis toujours dans la même position lorsque j'entends un rire provenant de derrière mon dos. Je redresse ma tête comme un animal ayant entendu un bruit effrayant. C'est cette fameuse Mlle Soundrya. Aurore Soundrya. Je ne serais pas surprise si elle s'est, tel un vautour, dépêchée pour me narguer. Et ma mise à terre par un mur ne va certainement pas m'aider à éviter une de ces remarques sanglantes.

- « Oh ! Tient mais qui voilà ? Ce ne serait pas Mimir assise par terre ? Tu as troqué la chaise de la classe contre le sol on dirait. Tu ne vaux pas mieux que les chiens. »

Je me relève en silence face à Aurore. Aurore est LA fille la plus populaire de l'école mais également la plus détestée de tous et elle le sait. Ce qui ne l'empêche en aucun cas de dire et de faire ce qu'elle veut même si la plupart de son temps elle le passe seule. Elle est grande et possède une taille à en faire envier les trois quarts des filles peuplant la Terre. Ses cheveux sont d'un blond platine et d'une longueur surprenante. Ils lui arrivent au niveau des genoux ! Ses yeux verts émeraudes peuvent quant à eux, se montrer aussi inoffensifs qu'une peluche et pourtant... Sa bouche nous montre le contraire. Je peux parier qu'au fond cette fille n'est pas aussi confiante et aussi hautaine envers les autres qu'elle le laisse paraitre. Mais cela, reste à prouver.

- « Les chiens possèdent un odorat et une ouïe accrus, pouvant deviner qui se tient derrière eux sans même les regarder. De plus, ce sont des êtres intelligents pouvant démasquer des résidus de bombes, des crises épileptiques et des chutes de glycémie pour les personnes diabétiques. Il en va de même pour les chiens guides. Donc je te remercie de ton commentaire, qui s'avère être un compliment et qui me donne, ainsi, une certaine place irremplaçable dans la société. »

Tout en disant ces mots, je commence à lui faire une révérence et en faisant semblant de lui tirer mon chapeau. Je suis, actuellement, en train de moquer d'elle et ouvertement. Elle a beau être une personne qui cache sa vraie nature, je n'ai pas à me laisser faire lorsqu'on me traite avec mépris. Surtout que je ne lui ai rien fait.

Pour seule réponse, celle-ci prend un air renfrogné accompagné d'un « hum » puis tourne les talons et disparait derrière les nuées d'élèves qui encombrent les couloirs.

Je relève mon buste et je vois Rachel et Léo qui me regardent avec un sourire en coin que je le leur rends. Je reprends mon sac qui se trouve à mes pieds et qui est tombé lors de ma chute, et m'approche de mes amis.

- « Eh bah dis donc. Tu les enchaines les répliques houleuses, dit Léo qui commence à rigoler à pleine voix.

- Tu connais Embla, il faut toujours qu'elle trouve quelque chose à se mettre sous la dent et aujourd'hui ce n'est pas de la nourriture mais bel et bien des réponses provocantes aux commentaires ou aux questions des autres », réplique Rachel entre deux rires et conjointement avec une tape sur l'épaule du grand blond. Nous rions tous ensembles lorsque la sonnerie de reprise retentit.

Fe SkovOù les histoires vivent. Découvrez maintenant