Kaamelott - Les Histoires Antérieures

22 - Ceci est ma blague

A la table du déjeuner, Séli, Yvain et Léodagan discutent.

Yvain : Dites, est-ce que je peux poser une question ?

Léodagan : C'est déjà fait.

Yvain : Une deuxième alors ?

Léodagan : Bah voilà, ça fait deux.

Yvain : D'accord mais... je peux vous en poser... plusieurs ?

Léodagan : Bon... bah, allez-y, si y'a vraiment pas moyen d'en faire l'économie...

Yvain : Parce que y'a un truc que je comprends pas bien...

Séli : Oui, enfin, on est d'accord que c'est pas une statistique fixe...

Yvain : Non mais... j'ai pas compris à la réunion de la Table Ronde...

Léodagan : Ah bah ça, oui, j'ai remarqué ; à force de plisser les yeux à chaque fois qu'un glandu ouvrait la bouche, j'ai cru que vous aviez contracté la cataracte.

Yvain : Alors justement, ce que j'ai pas bien compris, c'est le machin qu'on doit chercher...

Séli : Quoi donc ? La décence ?

Yvain : Mais non... c'est le...

Séli : Merci, j'avais compris.

Léodagan : Moi, perso, que vous pigiez ou pas, je m'en tartine les tourelles mais... quand même... si y'avait juste un truc à suivre au sein de la Table Ronde... c'est quand même qu'on cherche le Graal...

Yvain : Ah oui voilà mais en fait... c'est quoi, j'ai pas compris ?

Léodagan : C'est... alors, soi-disant selon le Père Blaise et toutes les jérémiades sur l'Autre-là, que c'est le machin qui a recueilli le sang du Christ. Ne cherchez pas qui c'est, c'qui foutait ou c'qu'il bouffait le midi, c'est juste... retenez-le. Au cas-où vous tomberiez devant par hasard, sait-on jamais. Même si je parierai pas tellement dessus.

Yvain : Mais pourquoi qu'on le cherche ce bazar ?

Séli : Parce que... cherchez pas, tout ce qui a appartenu à l'autre guignol de Nazareth, faut que vous soyez foutu de le dénicher avec vos potes.

Yvain : Ah bon ?

Léodagan : Voilà, le Saint-Suaire, les clous de la Sainte-Croix, le morceau de la vraie Croix, la Sainte-Couronne, la Sainte-Tunique... on vous en fera une liste, vous minez pas. En règle général, si y'a « saint » devant, c'est que vous devez le récupérer. Et si c'est pas important, ça fera toujours plaisir au cureton, y nous foutra un peu la paix comme ça.

Yvain : Si j'ai bien compris, tout ce que le Christ avait, faut le récupérer ?

Léodagan : En gros. Voyez ça comme une sorte de lot.

Yvain : Et du coup ? Le truc qu'y faut surtout pas rater, là ? C'est quoi ?

Léodagan : Mais on en sait rien. C'est bien pour ça qu'on rame, d'ailleurs. Un matin, c'est un vase, l'après-midi, c'est une corne d'abondance. Et la semaine prochaine, ce sera une pierre machin-truc.

Yvain : Mais ça ressemble à quoi ?

Séli : Normalement, on a pécho le sang de l'autre pignouf dedans alors... un vase, une coupe, un verre, voilà. Faites un effort, vous aussi. Allez pas nous faire passer pour des gros tagazous.

Yvain : Mais pourquoi qu'on doit le...

Léodagan : Mais puisqu'on n'en sait rien ! Que dalle, nada ! C'est... voilà. Le p'tit Jésus aurait pu louffer dans un bocal qu'on serait toujours à la recherche du Saint-Bocal de Pet. Le Père Blaise, y pourra l'ouvrir, il aura sa barbe qui frise, les tentures qui crament mais y sera quand même heureux.