Partie 1.16

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Un café, une ballade dans le centre-ville, de nombreux éclats de rire et le tout avec un homme de douze ans mon ainé à la compagnie plutôt agréable ainsi s'est achevé la journée. Heureusement qu'il m'a relevée et qu'il ne m'a pas lâché quand je l'ai repoussé ! La nuit commence à tomber. Les nuages prennent de jolies couleurs : du rose, un peu de orange,... Même en ville, c'est magnifique, apaisant. Je devrais rentrer avant que Jérôme s'inquiète ; les magasins ne restent pas ouverts indéfiniment.

- Je te raccompagne !
- Si tu veux, mais pas jusqu'à la porte ! Mon frère pense que je fais du shopping entre filles.
- Ouh la menteuse, elle est amoureuse ! braille Adrian.

Ma réponse est immédiate ; je lui envoie un coup de coude dans l'épaule. Le trajet se fait dans la même ambiance de taquineries et de provocations. La fraicheur du soir a remplacé la chaleur du soleil et quelques frissons parcourent le long de ma colonne vertébrale. Les rues sont calmes et désertes.

- Depuis quand tu rentres si tard ?
- Ne commence pas ! soufflé-je bruyamment.
- Réponds !

Le ton monte. Jérôme me fait face et me surplombe. Je n'ai pas d'autres solutions que de lui donner satisfaction de lui donner une réponse ; il me barre le passage et m'empêche de m'échapper. Je prétexte un petit repas avec les filles après notre séance de lèche-vitrine, tant pis, si je ne mange rien ce soir ! Je puiserai dans les réserves de mon gras de ventre.

- Et tu n'as rien acheté ? remarque-t-il dubitatif.

Manque de crédibilité. Bravo, Nolwenn ! Je ne suis presque jamais revenue d'une après-midi avec les copines sans achat, surtout quand la précédente remonte à plusieurs semaines.

- Il... Il n'y avait rien d'intéressant, bafouillé-je.

Son regard reste perplexe. Ça passe ou ça casse ? La malchance ne vous abandonne pas si facilement. La preuve : mon ventre a décidé de gargouiller à cet instant précis.

- Tu me mens, Nolwenn ! grogne mon ainé furieux.

Prise en flagrant délit ! Je baisse les yeux désolée. Mes mains moites jouent nerveusement avec la lanière de mon sac et mes yeux se remplissent de larmes. Je n'ose plus le regarder. Même à l'heure actuelle, j'ai encore l'impression de me faire gronder comme un enfant de deux ans qui a dessiné sur les murs - ma bêtise favorite, je pense -. Je sais pertinemment qu'il ne va me pas me faire la morale mais, seulement, réclamer la vérité et m'en vouloir un peu. Il m'envoie sur le canapé alors qu'il disparait à la cuisine. Mes yeux se ferment alors que ma bouche laisse échapper un soupir. Quelle idiote ! Quand on ne sait pas, on ne ment pas !

- Mange et dis-moi la vérité, maintenant ! ordonna Jérôme dont la voix s'est adoucie.

Il me tend une assiette avec une omelette et de la salade. Je le remercie du regard et lui raconte mon après-midi. Tant que je parviens à omettre l'âge d'Adrian et notre rencontre, aucun problème ne se pose mais il n'est pas dupe ; si je lui relate la vérité, je n'ai aucune raison d'avoir menti. Un long silence s'installe entre nous. Il va m'étriper pour m'être laissé accoster par un inconnu de vingt-neuf ans, bordel ! Je finis par cracher le morceau honteusement et sa réaction est immédiate : je viens de me prendre la gifle de l'année par mon frère.

- Et tu es monté dans sa voiture alors que tu le connaissais depuis vingt secondes et que tu étais en position de faiblesse ? De mieux en mieux ! s'énerve-t-il en faisant les cent pas dans le salon. Mais tu es conne, ma parole !

Je porte ma main à ma joue. Il n'y est pas allé de main morte mais je dois l'avoir mérité. Son regard est traversé par un mélange de colère et d'inquiétude. Il me donne le tournis à marcher en rond devant moi alors je me décide à agir. Je me lève et le serre contre moi en appuyant ma tête contre le haut de son torse.

- Désolée...
- Ne me mens plus, Nolwenn ! Je ne peux pas te protéger si tu me mens !

Sa voix résonne sèchement. Il m'en veut encore et moi, je lui en veuxpour cela. Unsacré cercle vicieux ! Je ne suis plus une gamine de six ans qui a besoinde protection. La frustration m'envahit et je préfère le laisser seul. Chaque pas qui m'éloigne de lui alourdit mon agacement.

Une fois dans mon havre de paix, la culpabilité m'assaillit. Ma bonne humeur de la journée et ma colère envers Jérôme retombent brusquement. M'amuser, rire, profiter de la vie sans Adam me paraissait jusque-là invraisemblables. C'est injuste ! Je dois vivre mon existence en sa compagnie, pas en celle d'Adrian. Je déraille complètement ! J'attrape le pull d'Adam sous ma couette et hume son odeur en fermant les yeux. Elle s'atténue de jour en jour ; je redoute celui où elle aura complètement disparu.

Je me sens pitoyable comme copine... Et si, il finit par penser que je le trompe avec Adrian ? Et si, il finit par se lasser de moi ou trouver une autre fille plus jolie, plus proche de lui ? Mes pensées provoquent une ribambelle de larmes qui ruissellent sur mes joues. Je souhaite me frapper parfois ! Je suis interrompue dans mes lamentations par la sonnerie de mon téléphone, Adam. Un petit sourire revient s'installer sur mon visage alors que je sèche rapidement mes joues avant de décrocher.

- Oh, Princesse, qu'est-ce qui ne va pas ? s'inquiète-t-il directement.
-Rien,je me suis juste disputée avec mon frère ! répondis-je sans vraiment mentir.

(18/04/2019) Hi !

Oups, une petite dispute avec Jérôme ! 👼

Vos avis sur ce chapitre ?

Promis ! Adam est bientôt de retour, un peu de patience aha ! 😏😏

Je serai un peu moins présente pendant quelques jours mais je vous offre un chapitre de presque 950 mots. Je suis pardonnée ? 😅

Comme toujours, n'oubliez pas de cliquer sur ⭐, de me laisser un petit ✒ et n'hésitez pas à partager mon histoire si elle vous plaît !

MERCI et à bientôt ❤

A la croisée des rails [EN PAUSE]Where stories live. Discover now