Chapitre 19

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Sur le chemin il pleuvait, il était définitivement démotivé. Pourtant il avait tellement eu envie de faire cette vidéo, de montrer aux gens qui allait revenir avec pleins d'idées. Mais il faut croire qu'il a été "faible", comme il dit. Sauf qu'il a pas été faible, bien au contraire. Parce que rien que le fait de se déplacer, d'avoir allumé la caméra c'était déjà un grand pas. Mais il était seul dans sa petite tête, il ne pouvait se fier qu'à soit même. Il avait envie de se bouger le cul, d'appeler Maxime et de tout lui dire. De lui balancer la vérité à la gueule. Il en avait tellement envie. Chaque mintues de sa vie. Mais c'était dur, c'était dur de se livrer sur ses sentiments. Surtout si c'était pour un garçon. Un garcon. Et puis quoi encore ? Depuis quand Valentin aimait les garçons ? C'est vrai, il ne se l'était jamais demandé. Peut être parce que Maxime était spécial, peut être parce qu'il n'était pas comme les autres à ses yeux. Peut être parce que c'était LUI.

Il était rentré chez lui, plus perdu que jamais. Il en avait marre. Marre d'être triste sans raison valable, marre d'être encore ici et de se battre chaque jours. Il en avait marre de tout en fait. Peut être qu'il était égoïste, peut être qu'il n'était pas fait pour pouvoir souffrir, pour pouvoir ressentir autant de choses dans son "petit" corps. Enfin de compte personne n'est fait pour souffrir, certains le supporte juste mieux que d'autres. Et d'autres tombent, sombre. C'est vrai, part rapport aux autres on est égoïste, on ne parle plus à personnes, on est renfermé sur nous même, on ment sans cesse, on sort plus. Enfin de compte quelqu'un qui est mal fait du mal aux autres aussi, par son silence surtout. Son but n'était pas de faire de la peine aux autres, il voulait juste qu'on le laisse seul, seul dans sa triste vie. Parce que dans sa tête c'était le bon moyen : se laisser mourir sans emmerder les autres.

Son téléphone le coupa dans ses pensés. C'était un message de celui qui faisait battre son cœur. Il était heureux et à la fois étonné. Au fond il s'en voulait de lui avoir parlé comme ça. Il devérouilla son téléphone pour enfin lire les quelques lignes qu'avaient écrites l'intéressé :

"Écoute Val, je sais pas ce qu'il se passe, mais ça me détruit aussi. Ça me détruit de te voir comme ça. Tu as la belle vie pourtant, tes potes autour de toi, franchement je comprends pas. Parles moi ! Je suis là !
Sourit s'il te plaît, juste pour moi. Pas de une bonne fin de journée."

Ah ces fameuse paroles. Il les attendaient. "Je comprends pas, tu as la belle vie." On a beau avoir la belle vie, des amis avec nous, la famille, si quelque chose est brisé, si ça se passe dans notre cœur, on fait comment ? Et si on trouve pas les mots, les mots assez fort ? Il posa son téléphone sur la table, sans répondre.
Il savait au fond que les mots de Maxime était pour essayer de lui remonter le moral, mais ça n'a fait qu'empirer son état. Il s'en voulait de lui infliger tout ça. Mais il arrivait pas à faire impasse sur tout ce qu'il ressentait, il était prit au piège.

Il tournait en rond, essayant de se calmer. Il était tellement énervé et triste en même temps. Il se demandait seulement quand est ce que tout ça allait s'arrêter. Enfin de compte il voulait tout lâcher encore une fois. Il avait une envie de partir, de tout abandonner. C'était trop dur tout ça, toute cette vie.

Il reprit ses esprits puis s'assit de nouveau sur son canapé relisant des dizaines et des dizaines de fois le message du brun. Et qu'est ce qu'il allait pouvoir lui répondre?

"Ouais tu as raison, tout va bien à présent."

Bah non ! Bah non, c'est pas comme ça la vie. Ça se répare pas comme ça un cœur. Alors il prit l'option de ne pas lui répondre. Peut être inconsciemment pour l'inquiéter ou pour le faire mariner (nda: le retour de la marmitte.). C'était une manière de lui dire "inquiète toi, ou alors t'inquiète pas. C'est pas grave. Rien n'est grave."

Il avait tellement changé Valentin. Avant c'était le garçon qui faisait des blagues à longueur de journée, il riait, il s'amusait à s'en faire mal au ventre. Il faisait pleins de projets avec la redbox, il était ce que l'on peut dire heureux. Et puis il avait basculé. Il était passé de l'autre côté. L'amour l'avait touché, l'avait emporté.

Vous savez, il avait cette fameuse boule dans la gorge. Il était la assit, face à sa télé éteinte, et tout ce qu'il avait envie de faire c'était de tout casser. De pleurer, de crier. C'etait seulement maintenant qu'il se remettait en question : il n'y avait pas seulement les sentiments qu'il éprouvait pour Maxime qui le mettait dans cet état. C'était plus profond que ca. Comme si c'était le truc qui avait fait qu'il avait craqué, que son cerveau avait lâché et que son cœur s'était cassé. C'était la routine, tout les jours la même chose. Il avait l'impression d'avoir trop vécu, d'avoir trop fait de mal autour de lui, d'avoir fait son temps.

Il sentait la vie lui échapper, lui glisser des doigts. Comment allait-il pouvoir la rattraper ? Est ce qu'il en avait envie ?

Il tapa une nouvelle fois sur le canapé, mais cette fois ci beaucoup plus fort que d'habitude. Ça remplaçait l'automutilation, ça laissait pas trop de marques, que dans la tête. Ce canapé avait rien demandé vous allez me dire ? Mais est ce que lui avait demandé d'aimer autant quelqu'un ? De souffrir juste pour des journées qui se ressemblent ? C'est égoïste. "C'est tellement égoïste" se disait il.

Il respirait fort, ses phalanges lui faisait un mal de chien, mais il ne cessait de se répéter qu'il était nul, qu'il était un déchet pour cette planète et même pour Maxime. C'est triste de penser comme ça, et dans ces cas là je sais pas si on s'en sort, ou du moins on s'en sort vivant.

Il s'allonga dans son canapé puis fixa le plafond. Le vide de la pièce de rendai fou. Il regarda son bras, longuement. Cette grande cicatrice qui racontait tellement de chose. Le pire dans l'histoire c'est qu'il n'avait même pas envie de recommencer, juste parce qu'il était trop faible. Et puis parce que Maxime avait prit soin de jeter les quelques rasoirs qui traînaient dans cette fameuse salle de bain.

Alors il devait se résoudre à rester la toute la nuit, les yeux ouverts et les pensés qui allaient dans tout les sens.

La nuit va être longue.
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Vous n'allez pas bien et vous voulez parler ? 36 30, 36 30, voilà le père noël. Nan en vrai, vu que cette histoire est quelque peu triste, je le rappelle souvent : parlez, surtout parlez à quelqu'un :)

Sinon, perso j'aime bien ce chapitre. A vous de me dire !

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