Le piège

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Quelques jours après, il est de nouveau comme neuf. 

Aujourd'hui je le rejoins comme tous les jours et passe la journée avec lui. Il me reste un mois avant de rentrer chez moi.

- J'ai l'impression de te gâcher tes vacances, je suis désolé.
- Qu'est ce que tu racontes ?
- Tu passes tes journées avec moi, tu n'as pas de temps pour toi.
- Je viens par moi-même tous les jours, c'est uniquement parce que c'est ce que je veux.
- Peut être oui.
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu as l'air triste.
- Tu es déjà tombé amoureux ?
- Non, je n'en ai jamais eu l'occasion, enfin je crois.
- J'ai l'impression... enfin je crois... Je ne sais pas ce que ça fait mais quand on éprouve le besoin de voir une personne, tout le temps... Si on y pense sans arrêt et qu'on éprouve un besoin de contact physique, c'est ça être amoureux ?
- Je pense que oui, je pense qu'on s'en rend vite compte quand on aime.
- Et tu laisserais partir la personne que tu aimes ?
- Tout dépend des circonstances mais je pense que non, si je l'aime vraiment je la retiendrai.

Dans la soirée, installé dans le lit je cogite. Quelque chose ne va pas, je ne me sens pas bien mais ce n'est pas physique. Je n'arrive pas à fermer l'œil.
Dans la nuit un orage éclate. Je suis surpris vu le temps qu'il faisait toute la journée. J'entends la pluie frapper contre les fenêtres et je réalise. Je prends ma lampe torche et enfile mon manteau à capuche avant de sortir sous la pluie battante. Sans réfléchir je rejoins la cascade qui perd de sa beauté dans ces conditions et appelle Cal.
Je le cherche, encore et encore, traquant le moindre mouvement visible à l'aide de ma lampe. Je l'appelle encore et le vois sortir des feuillages, trempé. Je le prends par la main et l'emmène vers le chalet le plus vite possible. Je lui donne de quoi se sécher et lui installe de quoi dormir au chaud sur le canapé.

- Tu crois vraiment que les feuilles te protègent de la pluie ?
- Non, mais sous la cascade par ce temps c'est pire.
- Et tu n'es pas venu ici directement ?
- Je n'allais pas te déranger en pleine nuit. D'habitude je dois bien me débrouiller.
- Tu aurais dû, je n'arrive pas à dormir de toute façon.
- Tu es malade ?
- Non c'est autre chose, c'est compliqué.
- Je vois.
- Reste là cette nuit, tu seras au sec et au chaud.
- Si tu veux, merci.

Je retourne me coucher après m'être séché et arrive enfin à ferme l'œil.

Je me réveille avec un mal de tête, la lumière traverse ma fenêtre mais la pluie tombe encore, bien moins que dans la nuit. En retournant dans le salon je vois le canapé vide, il n'est plus là. Il n'est pas non plus dans la salle de bain. Je me dépêche de m'habiller et pars à sa recherche. Je l'appelle à travers la forêt même si je ne sais même pas si je ne suis pas sûr de pouvoir entendre une réponse. Mon mal de crâne et le bruit de la pluie ne font pas bon ménage.
Je n'ai même pas le temps d'attendre une réponse, je me retrouve projeté au sol par une silhouette qui me rappelle quelque chose. C'est un de ces foutus chasseurs.

- Alors mon gars, on cherche la même chose à ce que je vois ? Tu sais où il est Tarzan ?
- Je ne sais pas mais je viens de trouver Baloo.
- Tu es un petit rigolo toi, tu vas nous servir d'appât, vous avez l'air de bien vous entendre.
- Ça vous apporte quoi ? Bande de lâches.
- Tu l'aimes tant que ça cet animal ?

Il me bloque les bras et me relève. Il me pousse à avancer en direction de la cascade.

- On attend depuis un moment que tu sois seul dehors. Le patron ne veut pas de dégradation alors on ne pouvait pas venir te chercher au chalet. Le propriétaire est plutôt connu par ici en plus.
- C'est bon à savoir.
- Il parle le babouin ton copain ?
- Vous êtes une bande d'abrutis, qu'est ce que vous comptez en tirer ?
- Tu n'imagines même pas combien on nous en propose. On s'est assez amusé avec lui, il est tant de faire un peu de business.
- Vous êtes une bande de porcs idiots.
- Ne m'énerve pas.

Il me pousse à m'asseoir sur un rocher près de la cascade et a apparemment prévu d'attendre là.
Je regarde autour de moi et aperçois Cal derrière un buisson, il me regarde. Il avance légèrement mais je lui fais discrètement signe de partir, il disparaît.
L'homme commence à perdre patience, je tente de lui dire qu'il perd son temps et il me frappe avec son arme pour me faire taire. Je crois que je saigne du nez mais peu importe.
Tout va très vite. Ce qui me parait être une pierre passe en volant devant moi et percute la tête du chasseur qui tombe à la renverse. Cal surgit et m'entraîne à toute vitesse vers le chalet. Je nous y enferme et barricade les portes. Ils ne casseront sûrement rien d'après ce que j'ai compris.

- Ils te veulent pour te revendre, c'est insensé.
- Je suis plus rusé qu'eux, ne bouge pas d'ici, je vais les faire tourner un peu.

CalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant