Sama yeuf:Ce qui est à moi ?

Aveux

J'arrive chez les Sylla à dix heures moins.
Le gardien m'ouvre la porte. Je pénètre à l'intérieur et une odeur agréable m'agresse les narines.
Je me dirige dans la cuisine et reste figer quelques secondes voyant Jules entrain de cuisiner.

Je me suis approchée jusqu'au cadre de la porte, il s'est retourné sur moi remarquant ma présence.
On se regarde droit dans les yeux.

_Bonjour ! Commencé-je

_Bonjour ! Lance t-il en me fixant de manière trop insistante

Je baisse légèrement la tête un peu gênée, je porte un jean taille haute avec un petit top blanc, une chemise au dessus.
J'allais partir dans ma chambre mais le sens me retenir par le bras.
J'ai senti des frissons puis son souffle derrière moi.

_Pas la peine de te changer, on ira tout à l'heure chez ma mère. M'annonce t-il

Je me retourne et retire sa main avant de hocher uniquement la tête.
Je m'éloigne un peu de lui, il se gratte la tête sûrement gêné.

_Le petit-déjeuner est prêt. Tu viens manger. Brise t-il le silence

_Merci mais je n'ai pas faim. Dis-je

Il a l'air très déçu de ma réponse mais ce n'est pas mon problème. Je ne me vois plus sympathiser avec lui comme avant.
Il m'a fait beaucoup de mal avec ces paroles et façon d'agir envers moi.
Je lui en veux beaucoup, beaucoup trop même. Si je suis encore dans cette maison, c'est uniquement pour Anissa.
Elle n'a plus sa maman, son père travaille à longueur de journée, je ne veux pas qu'elle soit ou se sente seule. Elle s'est beaucoup attachée à moi et c'est réciproque. C'est fou comme je l'aime cette petite.

_Je vais voir si la petite est réveillée. Dis-je

Il hoche la tête en me lançant un petit regard.
Je monte en soufflant, j'ai le coeur qui se serre à chaque fois que je le vois mal. Et cette envie de l'aider à retrouver le sourire m'envahit. Mais là, ce n'est plus possible, je n'ai plus la force. Je dois penser à mon bien être.

J'entre dans la chambre de la petite et la vois en pyjama jouant avec sa poupée.
Je m'assois à côté d'elle et dépose un bisou sur son front.
Elle sourit en me faisant un gros câlin. Elle est trop adorable cette petite.

Je l'entraîne dans la salle de bain pour la préparer.
Je l'habille d'une robe et lui mets ces bottes. Je fais quatre tresses avec ces longs cheveux qui lui arrivent déjà au cou.

On descend après que j'ai rangé sa chambre.
Elle part directement dans les bras de son père qui est au téléphone.
Je suis restée debout sur la dernière marche des escaliers. Mon regard se pose toujours sur lui malgré moi.

Il porte sa fille dans ces bras qui lui fais des bisous, il continue de parler à son interlocuteur tout en fronçant les sourcils.
Je crois que c'est un tic chez lui, il fronce tout le temps les sourcils.
Et bizarrement, ça lui donne un charme de fou.

Je souris tout en soupirant. Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de l'admirer, de le trouver beau ce con.

Aïcha a raison de dire que je suis une fille bizarre. Mais plus bizarre que elle, j'en connais pas...ou peut-être si Isaac !
Je souris en pensant à lui.
Je cligne les yeux sentant le regard de Jules ou du patron posé sur moi.
On se regarde quelques secondes avant qu'il me fasse un petit sourire.
Il se dirige ensuite au salon, Anissa est toujours dans ces bras.

Cette fois-ci, c'est moi qui fronce les sourcils. Il m'a encore refait un sourire comme hier.

Cet homme est trop bizarre !