⎡Recueil d'OS⎦ ʈk

OS n°1

OS déjà publié sur "Taekook fête l'été" de  omegakooks , un recueil qui regroupe des OS Taekook écrits par diverses auteures talentueuses ❤️

***

« Non, pas comme ça. Il releva mon menton à l'aide de son index, et il exerça une légère pression sur mes épaules de son autre main libre. Découvre l'embouchure, le son craque et c'est mauvais.

Retenant un énième râle de frustration, je m'exécutai malgré moi. Ainsi, je me replaçai correctement de sorte à produire un meilleur timbre et à réduire ma dépense d'air.

- Respire avec le ventre, pousse sur ton diaphragme. Murmura-t-il, concentré.

Étais-je à ce point un cas désespéré ?

C'était mon troisième cours avec lui, et je me sentais déjà exténué par tous les efforts qu'il me demandait de fournir. Avant même que je ne poursuive le morceau de musique, la paume de sa main vint s'abattre sur mon ventre sans aucune brutalité. Il appuya légèrement dessus.

- Je dois sentir ton ventre travailler, se contracter et se gonfler lors de tes respirations. Allez, on reprend à la mesure douze.

Un bref instant, cette main importune et inattendue me déstabilisa mais je me repris bien vite. Mes pieds solidement ancrés dans le sol, le poids de mon corps partagé de part égale sur chaque jambe, la bouche orientée quasiment à la perpendiculaire de l'embouchure, j'entrepris alors de rejouer le passage demandé.

Moi, Jeon Jungkook, étais actuellement en train de prendre un cours particulier de flûte traversière, donné par un étudiant. C'était très courageux de sa part de faire un job d'été pendant les vacances, la grande majorité de la population n'en avait pas l'énergie. Nous étions dans ma chambre, à l'intérieur de mon appartement de vacances tout juste situé en face de la plage de Haeundae, à Busan. D'ailleurs, le cadre paradisiaque contrastait largement avec ce cours digne de tous les supplices physiques et psychologiques.

- Le diaphragme, Jungkook. Je ne le sens pas travailler. Insista-t-il tout en augmentant la pression de sa paume sur mon ventre.

Sur les nerfs, je retins de justesse un juron malfaiteur de franchir la barrière de mes lèvres.

Afin d'effiler le son et de soigner mon decrescendo, je recommençai à souffler dans ma flûte en appliquant ses conseils à la lettre. Ce petit manège dura encore une bonne trentaine de minutes.

Essoufflé et très certainement rouge comme une écrevisse, je m'affalai sans aucune retenue sur ma chaise de bureau. J'avais les bras en compote, même une heure de musculation n'aurait pas eu le même effet -et je parle en connaissance de cause-.

- C'est bien, tu progresses. Il me sondait de ses orbes attentives, toujours debout au centre de la pièce. Bon... Tu m'as l'air épuisé. Pour me faire pardonner, tu veux que... je t'offre une petite boisson au café du coin ?