51. « Bah t'es Cendriponce, ferme ta gueule »

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— Wesh, té-ma mes boucles de mec tumblr !

C'est à ce moment-là que ça tilt enfin dans ma p'tite tête... En effet, l'alarme supposée me rappelé que j'étais censé ranger le fer à boucler il y'a déjà plusieurs minutes afin de lui épargner le supplice du brûlage capillaire irréparable, se décide enfin à retentir.

Eh, merde.
Ça, j'aurais dû le faire plus tôt.

— Zak, tes cheveux !

Il me toise.
D'où est-ce qu'il me toise déjà ce pouilleux ?

— Ça fais mon charme.

— Quel charme ? M'étranglais-je en lui balançant un coussin dessus. À ce stade ce n'est même plus des cheveux mais de la paille, imbécile !

Quelle brillante idée de le laisser s'amuser avec un fer chauffer à je-ne-sais combien de degrés ayant le pouvoir de le transformer en une sorte de Louis XIV bas de gamme.

— Bref, on vas en ville, choupinette ?

Involontairement, une grimace étire mes lèvres.
Je le regarde en biais.

— Zak, t'as trois secondes pour me dire que tu plaisante là en fait.

— Bah non, pourquoi ? demande-t-il confus.

Je m'assieds à ses côtés.
Objectif : tenter de lui faire prendre conscience de la situation tout en douceur car ce bisounours est tout de même susceptible, en plus d'être hyper sensible et fragile.

— Que ce soit clair, je refuse catégoriquement de m'afficher en ville avec toi tant que tu aura ces monstruosités sur le crâne. Pigé ?

Eh puis merde, aux oubliettes la douceur.
C'est sur-coté en plus.

— Qu'elles monstruosités, même ? Peste-t-il vexé en détournant le regard pour se contempler dans le miroir mural. Elles sont on fleek mes boucles, t'es juste une grosse jalouse.

— Zak, t'es un Louis XIV des temps modernes là.

Piqué au vif, ce dernier me regarde de travers.
Je lève les yeux vers le ciel.

— Alors déjà, calme tes yeux mon frère.

— Non, tu m'as laissé jouer avec cet objet du démon alors que tu savais pertinemment que ça allait me défigurer ensuite... Il aborde une mine déconfite. Je t'en tiens responsable, sache-le.

Je le dévisage, abasourdie.
C'est une plaisanterie, n'est-ce pas ? Quel culot. Je l'avait interdit de se boucler les cheveux.

— Dites-moi que je rêve !

— Je t'en prie, me reprend-t-il hautainement. Je suis un rêve ambulant mais essaye de ne pas défaillir.

Seigneur.

Il a osé terminer la phrase dans un mouvement de cheveux ringard et gênant qui a envoyé valser ses boucles pailleuses et cartonneuses se figées dans les airs.

Pitié, donnez-moi la force de me contenir.
Je vais l'étouffer avec les poils de cul du rat d'égout.

— Zak... Je souffle blasée. Avec tes yeux surdimensionnés en forme de couilles, tu n'as même pas le droit à la parole. Alors évite d'user ta salive pour rien à l'avenir, ok ? 

C'était différent | 𝐏𝐍𝐋  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant