Liberté

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Donc! Pour ceux qui commencent tout juste ce livre, vous n'avez pas besoinde lire ça, mais pour ceux qui suivent Les Royaux, je vais vous expliquer. Oui je sais que ça devient compliqué à suivre tous ces changements de chapitre, de réécriture et de livre. Voici votre explication:

Je vais poster Les Royaux ici à partir de maintenant et je vais annuler l'autre livre qui est en réécriture (je vais mettre un mot sur celui-là pour que vous l'enleviez de votre bibliothèque...)

Comme je veux savoir ce que vous pensez de mon bouquin sans avoir les anciennes lectures et les anciens comms et tout ça sur l'autre livre, je reposte tout ici, pour voir ce que vaut chacun des chapitres...

Merci de votre compréhension, s'il vous en reste un peu... Et merci encore de lire Les Royaux!!

LOVE YA BUTTERFLIES <3

***

Il tournait en rond comme un fauve en cage. Il était désespéré. Totalement et irrémédiablement perdu.

Comment était-il censé trouver "la femme de ses rêves"? Son père avait toujours exiger de lui l'impossible, mais là, Gabriel ne savait plus comment satisfaire les besoins de son géniteur... et roi.

De tous les anges de ce monde, c'était lui qui devait se retrouver dans la peau du prince! Parfois, pour essayer d'évacuer sa colère, il se disait qu'un jour, il serait roi à son tour, et que son père n'aurait plus aucune emprise sur lui et qu'il pourrait cesser de suivre tous ses ordres stupides, mais ce n'était un secret pour personne, même pas pour les humains, que les anges pouvaient vivre indéfiniment. Gabriel soupira bruyamment, tentant d'évacuer sa rage et sa frustration dans ce geste, en vain.

Il était tard, mais il s'en fichait éperdument. Il s'approcha de la fenêtre de l'immense pièce qui lui servait de chambre depuis des années, se campa solidement sur ses jambes musclées par des heures d'entraînement, et se laissa aller.

Il sentit ses yeux d'un noir intense, presque liquide, virer brutalement au bleu clair, extrêmement clair, presque transparent, puis une chaleur familière se rependit le long de son torse nu, soulignant avec application les muscles saillants sous la peau naturellement hâlée. La chaleur devint bientôt un picotement, qui s'attaqua aux omoplates de l'ange, jusqu'à se transformer en brûlure. Une brûlure déchirante, dévorante, qui était souvent comparée à de l'acide coulant le long de la peau vulnérable, mais Gabriel, au lieu de hurler de douleur, comme le faisaient tous les débutants qu'il entraînait, se contenta de soupirer légèrement, un sourire crispé, mais sincère sur ses lèvres, sachant que ce qui suivrait la douleur en valait largement la peine. Au bout de quelques instants, la douleur commença à disparaître avec une lenteur destructrice et deux magnifiques ailes d'un gris cendré apparurent. Bien plus longues que le dos du jeune homme, repliée elle formaient une cape, glissant derrière le fils du souverain. Il les connaissait par cœur, il connaissait chaque centimètre de chaque plume, elles faisaient partie de lui, mais d'une manière bien plus profonde qu'une simple partie de son corps, elle faisaient partie de lui.

Sans prendre la peine de la déplier, il ouvrit brusquement la fenêtre et oublia de jeter un dernier regard à la pièce avant de se lancer dans la vide. Les muscles tendus à l'extrême, les ailes plaquées contre ses omoplates à cause de la vitesse et de la pression de l'air, il fusa vers les pics rocheux qui se trouvaient juste au pied de la tour dans laquelle se trouvaient ses appartements.

S'il n'avait pas possédé ses pouvoirs, il aurait été incapable d'arrêter sa chute, et son corps aurait été déchiqueté ou empalé sur les aiguilles de pierres. Mais Gabriel était un Royal, et les Royaux n'avaient pas de limites. Au dernier moment, alors qu'une seconde de plus aurait suffit pour la détruire, le tuer pour de bon, il redressa ses ailes, ses muscles protestant sous l'effort. Il remonta en chandelle vers le ciel et choisit la lune pour cible.

Ce soir-là, il voulait atteindre l'infini, ce soir-là, il voulait partir loin de chez lui, ce soir-là il voulait tout oublier.

Ses poumons expulsèrent tout l'air qu'ils contenaient quand il remonta brutalement, et son estomac tenta de rester près des pics rocheux, mais Gabriel parvînt tout de même à rire. Un rire de pure joie, de pure adrénaline. Il lâcha absolument tout ce qu'il retenait, et, très rapidement, son éclat de rire se transforma en hurlement. Ce n'était pas un hurlement de rage, ni de frustration ou de colère, c'était simplement un hurlement, de ceux qui déchirent la nuit, de ceux qui brisent les silences les plus anciens et de ceux qui ne disent qu'une seule chose :

Liberté.

Liberté de vivre, de voir, de sentir. Liberté d'exister.

***

Alors qu'elle s'effondrait sur son lit défait depuis tellement de jours qu'elle ne les comptaient plus, Helena se leva, tremblante.

Un hurlement. Long et déchirant qui transperça la nuit et brisa le silence ennuyant et constant du quartier.

En quelques pas elle fut à sa fenêtre, mais il n'y avait rien. Se disant qu'elle avait tout imaginé, et s'autorisa quelques minutes de plus avant de retourner dans ses draps, même si elle trop fatiguée pour rester debout.

Et elle la vît. Cette ombre qui passa, fugitive devant la lune. Elle était certaine de ne pas avoir halluciner cette fois-ci. Quelque chose venait de passer devant la lune, et même si rien n'aurait put le prouver, Helena savait qu'elle avait raison.

Elle repensa au hurlement. Il résonnait encore dans ses oreilles. Il lui faisait penser à ceux qu'elle aimerait pousser elle-même, sans jamais pouvoir. Il était comme ceux qu'elle étouffaient dans ses oreillers.

Il faisait partie de cette catégorie de cri qui ne disent, ne réclament qu'une seule chose :

Liberté.

Malgré les ressemblances de leurs pensées, Helena n'aurait jamais deviné que l'ombre était en réalité un ange.

Et elle était encore plus loin de se douter que ledit ange ne tarderait pas à lui retirer tout ce à quoi elle tenait.

Les RoyauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant