Chapitre LXXXIII.I

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PDV DE HERMIONE GRANGER

DIMANCHE 5 AVRIL

J'ouvre brutalement la porte et la claque derrière moi. Tant pis si elle s'abîme ou si quelqu'un comptait entrer, les autres joueurs ont mis les voiles il y a un bon moment déjà, je ne risque pas grand chose, et puis je n'ai pas la tête à ça. Au fond du vestiaire, assis sur un banc, avant-bras reposant sur ses genoux et tête baissée, Drago patientait. Il était encore en tenue de Quidditch mais avait retiré sa cape et ses protections. En entendant la porte claquer, il lève la tête et me regarde. Je fulminais intérieurement, c'était presque si de la fumée ne sortait pas de mes oreilles. Énervée, je rejoins rapidement sa position et me plante à un mètre de lui. Il doit se redresser pour pouvoir me regarder dans les yeux. Je croise les bras, agacée.

- Tu vas passer un sale quart d'heure Malefoy.

Il s'appuie sur sa cuisse, l'air de me lancer un défi. Ah non mais là t'es mort, si moi elle me fait peur c'est que toi t'es dead gros. Il ne va clairement pas s'en tirer comme ça.

- Heureusement pour toi, il s'est enfin réveillé. Non mais j'hallucine. Quelle idée de frapper Ronald pour un simple accident dans les airs ? De plus, j'avais explicitement dit que ce n'était pas de sa faute si j'avais chuté jeudi. T'es sourd ou quoi ?
- Il m'a gavé-
- DRAGO ce n'est pas une raison ! Est-ce que je te frappe au point de te rendre inconscient à chaque croche-patte que tu me fais dans les couloirs ?
- Je te rattrape-
- Oui bah non. Je te préviens, si tu cherches à répondre au moindre de mes arguments, on va y passer la journée.

Il expire du nez sans décrocher du regard. Bon, il est un peu plus attentif maintenant, mais cela ne diminue en rien ma colère. Je pince l'arête de mon nez avant de croiser à nouveau les bras, tapotant du pied le sol.

- Drago, je ne sais pas si chez toi tu as des coutumes différentes, de ce que j'ai vu ça n'en a pas l'air, mais ici, quand il y a un désaccord, la violence n'est pas l'ultime solution. On passe d'abord par la communication.
- Je lui ai expliqué pourquoi j'allais le frapper.

D'un ton légèrement provocateur, il se redresse et appuie son dos contre le mur derrière le banc sur lequel il était assis. Ça alors, il ne peut pas s'en empêcher ! Il doit toujours avoir le dernier mot !

- Et ? Ronald a-t'il compris et accepté, tendu la joue les bras grands ouverts ? Était-il consentent ? Je ne pense pas non vu son état actuel.
- Il ne l'aurait jamais été, venant de quelqu'un de plus fort-
- Est-ce que tu réalises la gravité de tes actes ou bien tu es totalement fier de ce que tu as fait ?!

Soudain, il se tait enfin. Pas trop tôt ! Un vrai gamin celui là, pas croyable. Je soupire d'exaspération. Je ne voulais pas crier, son comportement m'a ôté toute maîtrise de moi. Maintenant, il était enfin, réellement, attentif à mes propos. Il ne semblait pas vouloir continuer son petit jeu idiot.

- Tu es conscient qu'il y aura des répercussions ? Je sais bien que ta famille est puissante et influente, que tu t'en fiches pas mal de ce qu'on dit sur toi surtout que la plupart des élèves sont craintifs... Mais tu te sens réellement mieux après ?

Il ne dit rien un court moment. Un moment qui me parut aussi long qu'une éternité. Et lorsqu'il ouvrit la bouche, j'eus une once d'espoir.

- En vrai, grave.
- Rooooh mais t'es pas croyable !
- Écoute Hermione, on fonctionne pas de la même manière, c'est tout. Ça fait des mois qu'il me pompe le système, j'en ai ma claque et il fallait que je lui montre. C'est ma façon à moi de clarifier les choses avec Weasley, maintenant c'est casé. Y'a intérêt à ce que ce soit classé d'ailleurs.

Pendant son explication, il s'était lentement redressé sans jamais rompre le lien visuel nous unissant, s'appuyant contre le mur malgré le banc derrière ses genoux. Il avait fini en jetant un rapide coup d'œil sur la porte pour appuyer sa menace.

Un Amour Qui En Vaut La Peine {Dramione}Donde viven las historias. Descúbrelo ahora