Chapitre 67

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-Comment ont-ils put être dans le camp alors que mes soldats montaient la gardes constamment ? Tonna Nattera dans la grande salle de réception de Leram.

-Nous pensons qu'ils ont profité du monde pour s'infiltrer durant la nuit dans le désert, expliqua Enir, tandis que tous les autres nobles se taisaient, honteux de n'avoir rien pu faire.

-Et les prisonniers ? Tonna le jeune roi avec colère.

-Après la nuit de torture, un des deux est mort, l'autre a accepté de parler contre sa liberté.

-Non ! Répliqua Nattera. Fais lui croire qu'il sera libre, tue le après ça !

Les lois d'Inda n'étaient pas tendre avec les traîtres et tout le monde le savait. Le jeune souverain savait ce qu'il devait faire, et jamais il n'aurait épargné un ennemi de son royaume. De son côté, Enir fit signe au général royale d'approcher, lui glissa quelques mots à l'oreille et le soldat s'en alla.

-Que fais-tu ? Demanda Nattera qui essayait tant bien que mal de garder son calme...

Après que les traîtres d'Argo se soient enfuis, le jeune roi s'était évanoui sous la douleur abominable de sa blessure. Peu de gens avaient été tués durant l'assaut, mais beaucoup furent blessés. Les soldats de Leram avaient été prévenus de l'attaque peu de temps après, et s'étaient rendu au grand campement pour aider le cortège du roi à arriver dans la grande ville. Nattera y fut soigné, et les médecins l'obligèrent à dormir toute la nuit. A son réveil, Enir avait déjà rassemblé un conseil et ce dernier commença dès l'aube. De son côté Nattera était fou de rage, il voulait faire ratisser le désert pour retrouver Izèl...

-Majesté, le second traitre a parlé durant la nuit, avoua le conseiller. Le général va de ce pas appliqué la sentence.

-Bien, souffla Nattera, soulagé que son fidèle ami soit si efficace. Qu'a-t-il dit ?

-Leur maître, le seigneur Dremar, se fait actuellement conseiller par deux nobles Estraniens, détailla Enir. Le prisonnier nous a également fait savoir que les soldats Estraniens leur appartenaient. Ils ont ordonné d'infiltré le campement pour en capturer une personne...

-Izèl..., fit Nattera en s'adossant à son trône, la main sur sa blessure douloureuse.

-Oui Majesté..., acquiesça Enir en baissant la tête.

-Les soldats sont déjà à leur recherche ! S'exclama l'un des plus puissant noble d'Inda. Majesté, nous ferons tout pour retrouver votre esclave !

-Oui, il vous a sauvé trop de fois pour que notre honneur d'Indarien nous laisse l'abandonner, acquiesça un autre.

-Et qui plus est, il connait les plans et défenses de la capitale, rappela un autre.

Nattera acquiesça. Durant encore trois heures éprouvantes, il dû régler les affaires du grand oasis, superviser les préparations... Il était le roi, il devait faire tout cela, et pourtant, son cœur était si en peine qu'il n'écoutait presque plus rien. Enir s'en aperçut et le prit à part, dans les appartements royaux de la demeure principale de Leram.

-Majesté ! Reprenez-vous ! S'exclama le conseiller lorsque son roi s'assit sur un siège.

-Je n'y arrive pas mon ami... Ces chiens de traîtres... pourquoi s'en prendre à lui ?

-Je pense avoir la réponse..., fit le conseiller avec hésitation. Mais je pense que ça ne vous plaira pas...

Nattera releva la tête vers lui et le fixa. Son regard était triste et dur.

-Je ne pouvais l'évoquer au conseil, se défendit Enir devant son souverain.

-Parle maintenant dans ce cas !

-Comme l'ont dit vos nobles, Izèl connait de nombreuses choses sur la capitale et Leram... Dremar voudra tout savoir...

-Tu penses qu'ils le tortureront..., souffla le jeune roi, une boule au ventre.

-Certainement... Ils ont des serpents d'argent...

Nattera serra les poings à s'en faire blanchir les ongles. Il savait que même en subissant de nouveau cette atroce torture, Izèl ne parlerait pas..., mais le jeune roi s'imaginait déjà la nuit d'horreur que son amant allait subir... il avait si mal au cœur qu'il aurait voulu se l'arracher.

-Le prisonnier..., continua Enir. L'enlèvement d'Izèl a pour but de vous faire abdiquer... Les Estraniens ont convaincue Dremar d'enlever votre esclave royale pour ce qu'il sait, mais aussi pour ce qu'il représente pour vous.

-Les chiens...

-Votre réaction n'aurait pas plu aux nobles, souffla Enir. Le prisonnier m'a dit que vous aviez trois jours pour abdiquer, à la cérémonie d'ouverture de la fête de l'eau de Leram. Dans le cas contraire, ils tueraient Izèl...

-Trois jours ? Pourquoi ne pas m'avoir tué dans ce cas... Pourquoi tant de temps...

-Je ne sais pas Majesté. Cet Estranien, cet Akiran doit avoir une idée derrière...

-Qui ? S'exclama Nattera en se levant, son cœur s'accélérant à chaque secondes.

-Mon roi ?

-L'Estranien ! Quel nom as-tu dit ?

-Le prisonnier l'appelait messire Akiran... Majesté ?...Mon roi ? .... Nattera !

Le jeune roi était envahi par une colère noire, la plus violente qu'il n'ait jamais ressentit. Ce prénom..., il l'avait encré au plus profond de sa mémoire et maintenant, son âme en souffrait davantage en sachant que son bel esclave était... de nouveau... entre ses mains. A l'appel de son prénom, il eut l'impression d'entendre son bel amant, alors il se rassit, respirant lentement et essayant de calmer les battements de son cœur.

-Majesté ? Est-ce que vous allez bien ?

-Oui..., Enir, nous devons absolument le retrouver...

-J'y emploie toute l'armée, acquiesça le conseiller sans plus poser de question. Nous savons qu'ils se terrent dans le désert...certainement non loin d'ici... dans un endroit caché de tous... un oasis, une grotte, une caverne souterraine...

-Une grotte ! S'exclama Nattera en se relevant. C'est ça ! Caché sous le sol... assez grande pour y dissimuler une armée.

-Les souterrains de l'armée de cristal rouge ? S'étonna Enir. Vous pensez réellement qu'ils aient put y penser ?

-J'en suis même certain !

-Mais il y en a des milliers dans tout Inda.

-Fait quérir la vieille sorcière des sables immédiatement, elle saura où ils se trouvent !

-Bien Majesté... mais comment ? Nous ne savons rien...

-Si ! Déclara Nattera en ouvrant un tiroir d'une commode avec précipitation.

Il en sortit un petit carnet en cuir noir et or. Il l'ouvrit et soupira de soulagement. Il se tourna vers son conseiller en coinçant son doigt à une page précise.

-Ce dessin nous y conduira !

L'Oracle d'OrWhere stories live. Discover now